William Klein : « Je pensais que la photographie était loin derrière les autres arts »



« Pas de règles, pas d’interdits, pas de limites. » C’est avec ce mantra que William Klein a tracé sa route d’artiste. Peintre, graphiste, photographe et cinéaste américain, ce révolutionnaire de l’image s’est éteint samedi 10 septembre à Paris, où il avait élu domicile au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Né en 1926 à New York, il a gagné la France pour s’initier à la peinture, auprès d’André Lhote et de Fernand Léger. Ses premières photographies sont remarquées par Alexander Liberman, directeur artistique de Vogue, qui lui propose alors un poste à New York.

De retour dans sa ville natale, il révolutionne la photographie de mode, faisant poser les mannequins dans la rue, au milieu des passants, dans des compositions dynamiques et graphiques. Au même moment, il explore la ville avec son objectif grand angle et photographie les habitants au plus près. Fasciné en particulier par les visages, le photographe joue avec des effets de contraste ou de distorsion. Véritable fresque new-yorkaise, ce travail est publié en France en 1956 dans un livre, Life Is Good and Good For You in New York : Trance Witness Revels, qui fait l’effet d’une bombe. D’autres portraits de villes verront par la suite le jour : Rome (1959), Moscou (1964), Tokyo (1964), Paris + Klein (2002).

William Klein s’illustre aussi au travers de nombreux films publicitaires et longs métrages, dont Qui êtes-vous, Polly Maggoo ?, impitoyable parodie du monde de la mode qui obtient le prix Jean Vigo en 1967. Sans abandonner le cinéma, il retourne à l’image fixe dans les années 1980 et réalise ses « contacts peints » – des planches de négatifs qu’il couvre de grands coups de peinture. Il initie aussi, sur Arte, Contacts, une série de courts épisodes où des photographes parlent de leur travail à partir de planches contact.

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Dans ces images filmées par la Tate dans son studio parisien, le photographe revient sur sa série emblématique sur New York et le soutien indéfectible de Chris Marker dans cette aventure éditoriale… Des souvenirs ponctués par une émouvante visite guidée de son atelier par son fils, qui mène le spectateur jusque dans la chambre noire du photographe. Et William Klein de conclure : « Si je regarde en arrière, la moitié de ce que j’ai fait, je l’ai fait par hasard. »





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