« Vers une agroécologie de précision » – L’agriculture de précision intra-parcellaire, « levier de la transition »


« L’agriculture de précision intra-parcellaire (API) est aujourd’hui la solution la plus aboutie pour accompagner la transition agroécologique », a mis en avant Thierry Darbin, directeur général de Be Api, filiale de Bioline by InVivo, lors d’une conférence de presse organisée lundi 24 octobre. L’occasion de dresser le bilan de la campagne 2021/22 et de donner les perspectives à venir.

« L’ hétérogénéité intra-parcellaire est une réalité, et plus elle est forte, plus l’intérêt de la modulation est important. Que ce soit pour les engrais de fond, azotés et soufrés, la densité de semis, les produits de protection des plantes, ou l’eau… : réaliser  » la bonne intervention au bon endroit » permet d’augmenter son efficience. Si on veut produire mieux avec moins, il faut segmenter plus précisément, arrêter de faire du tout-venant », a déclaré Thierry Darbin, directeur général de Be Api, filiale de Bioline by InVivo, lors d’une conférence de presse organisée lundi 24 octobre.

300 000 ha diagnostiqués en 2023

Depuis sa création en décembre 2016, la société  be Api a déjà embarqué 1 500 agriculteurs dans sa démarche d’agriculture de précision intra-parcellaire. Pour les accompagner, elle s’appuie sur 27 distributeurs partenaires répartis sur tout le territoire français, dont 2 nouveaux : la coopérative de Creully (Calvados) et Soufflet Agriculture (Aube). « Plus de 235 000 ha ont ainsi été diagnostiqués, numérisés et cartographiés au titre de la  fertilité et/ou du potentiel des sols », a indiqué Laurent Maillard, responsable réseau be Api. 

« En constante augmentation depuis 5 ans, cette surface devrait atteindre près de 300 000 ha en 2023, le portefeuille de commandes de diagnostics s’établissant pour cette campagne à un niveau record de plus de 55 000 ha que nous entendons bien dépasser la prochaine campagne et les suivantes. L’entreprise réalise aujourd’hui 25 % des analyses de terres dans l’Hexagone. » 

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« Connaître son exploitation en profondeur »

Céréalier à la Fey-en-Haye (Meurthe-et-Moselle) sur 232 ha, Éric Ladoucette avait fait le déplacement pour partager son expérience : les diagnostics de sols ont été réalisés en début d’année sur la majeure partie de son exploitation, via sa coopérative EMC2. En zone intermédiaire, l’agriculteur témoigne de « sols très hétérogènes : argilo-calcaire superficiels, profonds et sols argilo-limoneux. En blé tendre, les rendements peuvent aller de 30 à 90 q/ha pour une même parcelle… ». Il s’est lancé dans cette démarche pour « apporter la bonne dose au bon endroit ». Les objectifs derrière : « faire des économies et aller plus loin dans la technique ». 

Après une première campagne en « be Api fertilité », il témoigne d’une « meilleure répartition des engrais ». Exemple avec le phosphore, la potasse et la magnésie : sans le diagnostic, il aurait apporté, cette année, 30 t de phosphore sur 200 ha, au lieu des 15 t préconisées par be Api, soit une économie moyenne de 75 kg/ha. À l’inverse, le diagnostic a mis en évidence des besoins nécessaires en magnésie (5,5 t sur 200 ha) et en potasse (2 t sur 200 ha), que l’agriculteur n’avait pas prévu d’apporter. « Sans ce diagnostic, j’aurais eu seulement 23 % de la surface correctement fertilisés, 17 % sous-fertilisés et 60 % sur-fertilisés », précise Éric Ladoucette, convaincu par la démarche. Cela permet de « connaître son exploitation en profondeur. J’ai découvert le réel potentiel de mes parcelles, que j’imaginais moins bonnes ou inversement ». 

À gauche, la carte de diagnostic en phosphore pour trois parcelles d’Éric Ladoucette, et à droite, la carte de modulation en Super 45 associée. (©TNC)

Trois nouveautés climat

Cette connaissance participe également à « l’orientation des systèmes d’exploitation pour une conversion en agriculture biologique ou l’installation d’un méthaniseur. Pour l’API, le matériel ne représente plus un frein aujourd’hui : les équipements de modulation se démocratisent dans les exploitations », observe Laurent Maillard.

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Afin d’affiner encore le conseil apporté aux agriculteurs, les équipes be Api continuent aussi de faire évoluer leur offre. Elles ont d’ailleurs présenté trois nouveautés « climat » lors de la conférence :   

– be Api azote SP blé : cette solution de conseil vient coupler carte de sol et carte de biomasse, afin d’ajuster en saison la dose d’azote pour la modulation de l’apport de fin de cycle ;
– cartographies de la matière organique (MO) et de l’azote potentiellement minéralisable (APM) :  la première cartographie enrichit le portefeuille de prestations de conseil pour la modulation des apports organiques en PK. La seconde vient préciser un état des sols pour ajouter encore plus précisément la dose d’azote à l’état nutritionnel de la plante ;

– CarboN : cette solution de gestion des intercultures a été pré-lancée lors de la campagne 2021/22. «  À partir de mesures de la biomasse produite par une interculture et la cartographie de sa variabilité intra-parcellaire, elle évalue et spatialise la quantité de carbone qui sera stockée par le sol suite à son retournement, ainsi que la quantité d’azote qui sera libérée et disponible pour la culture suivante. 

« Accompagner la transition agroécologique »

Avec toutes ces solutions, l’API est « aujourd’hui la solution la plus aboutie pour accompagner la transition agroécologique », a mis en avant Thierry Darbin. « En mettant fin à la standardisation des pratiques grâce à la modulation intra-parcellaire des interventions, be Api participe notamment à la sobriété carbone en limitant l’utilisation des engrais phospho-potassiques ou azotés : – 20 % en fonction des cultures et de la situation agronomique (soit 400 kg EqCO2/ha) ».

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Pour Laurent Martel, directeur général de Bioline by InVivo, « l’entreprise be Api est ainsi au cœur de la troisième voie de l’agriculture », avec les autres solutions du groupe (sélection variétale…) « On est à un moment de bascule et de changement d’échelle. On voit bien qu’il faut baisser la consommation d’engrais, c’est une réponse aussi pour la décarbonation », a ajouté Thierry Blandinières, directeur général d’InVivo. Il a d’ailleurs évoqué le projet du groupe de lancer la première baguette de pain décarbonée.





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