Thomas Pesquet de retour sur Terre


Le spationaute français vient d’amerrir au large de la Floride après six mois sur la station spatiale internationale. Un intense programme de réhabilitation physique l’attend dans les prochaines semaines.

Vers 04 heures 35 de Paris cette nuit, la capsule Dragon de Space X a amerri au large de la Floride. Freinée par l’atmosphère terrestre puis par quatre immenses parachutes, la capsule Dragon a résisté à la vertigineuse descente grâce à son bouclier thermique. Elle doit être récupérée rapidement par un navire posté en mer à proximité, et peu après l’écoutille du vaisseau spatial sera ouverte afin que les astronautes puissent en sortir. Ils seront ensuite ramenés sur la terre ferme par hélicoptère.

À son bord, le spationaute français Thomas Pesquet, 43 ans, de retour de six mois de mission dans la station spatiale internationale (ISS). Il était accompagné du Japonais Akihiko Hoshide et des Américains Shane Kimbrough et Megan McArthur. «Alors qu’on se prépare à partir, il y a un peu un sentiment doux-amer», avait-il déclaré vendredi lors d’une conférence de presse depuis la station spatiale. «Il se pourrait qu’on ne revienne jamais voir l’ISS, et c’est vraiment un endroit magique.»

Étapes suivantes : un vol en hélicoptère pour les ramener sur la terre ferme, puis un transport en avion vers le centre spatial de la Nasa à Houston (Texas). Thomas Pesquet doit y subir de rapides tests médicaux. «On va surveiller sa tension artérielle qui risque d’être basse car en apesanteur, le sang a circulé dans un sens différent», a expliqué le Dr Golemis à l’AFP. Il subira également des examens neurologiques : son corps ayant flotté six mois durant, son système d’équilibre devra se réhabituer à la gravité, et réapprendre à se tenir debout. «Comme un petit enfant qui apprend à faire du vélo», a expliqué Franck De Winne, chef des astronautes de l’Agence spatiale européenne (ESA).

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Il faut donc soutenir les astronautes à leur retour pour empêcher toute chute, d’autant qu’ils ont perdu en densité osseuse, augmentant le risque de fracture. Également au menu : des tests pour détecter les infections, notamment au Covid-19. Les astronautes ont beau s’être vaccinés avant leur départ, leur système immunitaire sera affaibli après leur séjour spatial, et mettra deux semaines à récupérer. « Les réactions physiologiques diffèrent selon les astronautes, lors d’une deuxième mission on connaît déjà certains points sur lesquels il faut être plus vigilant », expliquait Guillaume Weerts au Figaro dans un précédent article.

Trois semaines de réhabilitation à Cologne

Une fois terminé ce «check-up» (environ deux heures), le Français dira au revoir à ses coéquipiers japonais et américains, qui eux resteront à Houston. Il s’envolera pour Cologne, en Allemagne, où se trouve le Centre européen des astronautes. Trois semaines d’un intense programme de réhabilitation physique l’attendent. «La priorité, c’est d’être certain qu’il retrouve ses fonctions et reste en bonne santé», souligne l’astronaute belge Franck de Winne, qui dirige le centre. Thomas Pesquet fera peu à peu retravailler les muscles soutenant la colonne vertébrale, inactivés pendant six mois.

Il retrouvera ses aptitudes graduellement. «Au bout de quelques heures, ou une journée au plus, on peut marcher tout seul. Et quelques jours après, courir», se souvient Franck de Winne qui a passé six mois dans l’ISS. L’astronaute sera soumis aux mêmes tests qu’avant et pendant sa mission, afin de contribuer à la collecte de données scientifiques sur l’effet de la micro-gravité sur le corps humain.

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Amerrissage «un peu plus doux sur l’eau»

Vendredi au cours d’une conférence, Thomas Pesquet révélait ses appréhensions sur l’amerrissage qui devrait «être un peu plus doux sur l’eau». «On a déjà un peu le mal de mer en rentrant sur terre, donc là en rentrant sur mer ça risque d’être encore pire, mais on verra bien», a-t-il ajouté. À son dernier retour sur terre, le spationaute avait atterri dans les plaines du Kazakhstan.

Retraçant les six mois qui viennent de passer, il a qualifié la mission de «très, très intense». Thomas Pesquet a effectué quatre sorties extra-véhiculaire («EVA») en dehors de la station, notamment pour installer de nouveaux panneaux solaires. Cela l’amène à six sorties au total, après les deux réalisées lors de sa première mission Proxima.

Interrogé sur les moments qu’il retiendra, il a cité «les plus de 200 expériences» menées à bord, mais aussi la rencontre avec l’actrice Ioulia Peressild et le réalisateur Klim Chipenko, tous deux russes, venus durant 12 jours tourner le premier film de l’Histoire dans l’espace. «On ne savait pas trop comment se positionner au départ», a-t-il raconté. «Mais nous avons pu leur parler et tout a fini par très bien se dérouler. Nous avons hâte de voir le résultat.»

Bien qu’astreignant, le programme de remise en forme qu’il suivra n’empêchera pas le spationaute de voir ses proches. «Et ensuite j’espère, première semaine de vacances depuis de nombreux mois», a-t-il dit vendredi. «J’ai même l’impression que ça fait des années».

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