The Broken Hearts Gallery en VOD : une comédie romantique… et un musée des ruptures – Actus Ciné


Emmené par Geraldine Viswanathan et Dacre Montgomery, “The Broken Hearts Gallery” nous entraîne dans une galerie d’art dans laquelle les visiteurs peuvent laisser les objets de leurs relations passées. Rencontre avec la réalisatrice Natalie Krinsky.

Après une rupture, Lucy décide de créer une galerie d’art dans laquelle les visiteurs peuvent laisser les objets qu’ils ont gardé de leurs relations passées.

AlloCiné : Parlez-nous de la genèse de “The Broken Hearts Gallery” et ce qui vous a inspiré à l’écrire ?

Natalie Krinsky (réalisatrice) : Cela m’a semblé durer une éternité avant d’arriver à avoir un film fini ! En tout, cela m’aura pris 10 ans de ma vie à partir du moment où j’ai fini le premier jet du scénario. J’étais une jeune adulte de 26 ans, et comme Lucy, le personnage de mon film, ma vie était sans dessus-dessous. J’étais sans emploi, j’avais cassé avec mon petit ami de l’époque, et j’étais en quête d’un nouveau logement… La totale ! Et je me suis retrouvée avec tous ces objets qui encombraient ma vie, et c’est comme cela que m’est venue l’idée de ce film. Au début, personne ne voulait financer mon script et il a fait le tour de plusieurs studios. Finalement, un jour, la société No Trace Camping (Room, Kin) m’a convaincue de réécrire le scénario et m’a ensuite encouragé à le mettre en scène étant donné que j’étais tellement intime avec cette histoire et ces personnages.

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De quoi vouliez-vous concrètement parler avec ce film ?

Tout d’abord c’est le constat de comprendre que, parfois dans la vie, il faut savoir se détacher de certaines choses et de certaines personnes pour pouvoir avancer et continuer de construire sa vie. Lucy, également, demande au monde de l’aimer parce qu’elle est différente et singulière. Parfois dans les comédies romantiques, le personnage féminin essaye de se transformer pour plaire aux autres : mais, ici, c’est différent car Lucy ne change pas et elle invite plutôt les autres à changer et à l’apprécier, à l’aimer comme elle est vraiment. C’était important pour moi de montrer qu’une jeune femme peut être forte, solide, et qu’elle n’a pas besoin de plaire à tout le monde. Qu’elle est fière de qui elle est et qu’elle se trouve très bien ainsi. Cette approche est nouvelle dans une comédie romantique.

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Vous avez travaillé comme scénariste sur “Grey’s Anatomy” et “Gossip Gil”. De quelles manières ces expériences ont enrichi votre expérience sur “The Broken Hearts Gallery” ?

Ces expériences ont été totalement nécessaires pour mieux comprendre le processus complexe qu’est l’écriture. De collaborer avec d’autres scénaristes, sur les séries que vous avez mentionné, m’a permis d’améliorer mon style, de mieux comprendre la structure d’un script, les personnages, etc. De plus, ceci vous apprend à savoir improviser et à imaginer des solutions à tel ou tel problème d’écriture. Parfois, il arrive que l’on bloque devant la page blanche et il faut savoir ne pas paniquer, se poser et continuer à écrire pour trouver la bonne réplique ou la bonne articulation qui permet d’avancer et de poursuivre. En tant que réalisateur vous êtes toujours confronté à toutes sortes de problèmes et il faut, également, savoir rester maître à bord et savoir faire preuve d’initiative.

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Parlez-nous de vos acteurs, Geraldine Viswanathan et Dacre Montgomery. Vous connaissiez leur travail dans “Miracle Workers” et “Stranger Things” ?

Oui, j’étais une grosse fan de leurs productions. J’ai adoré Géraldine dans “Miracle Workers” et le film “Hala”. Il nous a suffi d’une seule conversation, par Facetime, pour que je me rende compte qu’elle avait toutes les qualités nécessaires pour jouer Lucy. C’est quelqu’un de très solide et de très concentrée. Elle a également un sens naturel pour la comédie. Elle est d’une légèreté parfaite pour mon film, car elle a réussi à exprimer à la fois la force et la vulnérabilité de Lucy. Quand à Dacre, comme le reste du monde, je l’ai adoré dans Stranger Things ! Ce qui est amusant c’est qu’il est plutôt timide dans la vie, comme son personnage de Nick dans le film. Donc il était parfait pour le rôle. Ensemble, Dacre et Géraldine ont une énergie complémentaire qui crée des moments magiques à l’écran. J’ai eu beaucoup de chance de les trouver.

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Le casting de votre film est inclusif avec des acteurs venant de différents horizons. C’est une volonté de votre part ?

Plus que de faire du politiquement correct, je pense que c’est la réalité du monde dans lequel nous vivons. Surtout si vous vivez dans une grande ville moderne et mélangée comme New York. Donc, oui, c’est important pour moi de montrer comment les jeunes vivent aujourd’hui et quelle est la réalité dans laquelle ils vivent. Les jeunes n’ont pas les mêmes problèmes que nous en termes de préjugés vis-à-vis des autres. C’était aussi important pour moi de montrer les femmes comme elles sont dans la vraie vie : elles ne sont pas toutes des top models et c’est tant mieux.

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Quelle est la comédie romantique que vous adorez ? Est-ce qu’elle a eu une influence votre film ?

J’adore les comédies romantiques et plus d’une a eu un effet sur moi, une influence sur mon film. Mes trois comédies romantiques favorites sont : Bridget Jones, Quand Harry rencontre Sally et La Dame du vendredi, un vieux film de 1940 réalisé par Howard Hanks avec Cary Grant et Rosalind Russell ! J’aime les dialogues enflammés de ces films et leur énergie volcanique. Je pense que ce sens du punch se retrouve dans mon écriture et très certainement dans les dialogues de The Broken Hearts Gallery. L’hommage que rendait Quand Harry rencontre Sally à New York a également influencé mon film puisque c’est aussi un regard passionné sur une ville que j’adore. Il y a pas mal de ballades entre Lucy et Nick qui évoquent celle d’Harry et de Sally. Enfin, il est inévitable de ne pas pouvoir comparer Bridget Jones et Lucy. Elles sont tellement similaires, malicieuses, spontanées et déterminées.

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Quels sont vos projets et que pensez-vous du reboot de “Gossip Girl” ? Allez-vous travailler avec Josh Safran sur cette nouvelle production ?

Non, je ne vais pas faire partie du reboot de Gossip Girl mais je suis certain que mon collègue, Josh Safran, fera un boulot d’enfer. J’ai hâte de voir ce que cela donnera. Quant à moi, j’ai plusieurs projets télévisés mais j’ai surtout un thriller en écriture. C’est une intrigue entre une mère et sa fille, que j’ai écrit et que je tente de mettre en scène. J’ai donné naissance à mon second enfant quand The Broken Hearts Gallery est sorti. Cela a eu un impact créatif sur ma vie d’artiste.

Au final qu’avez-vous apris sur vous-même avec ce film ?

Ce film m’a vraiment fait réaliser que j’étais faite encore plus pour être un metteur en scène plutôt que “juste” une scénariste. Je ne me suis jamais sentie aussi bien que sur un plateau de cinéma. Après mon mariage, réaliser ce film, a été la meilleure expérience de ma vie. J’ai découvert aussi que mes hobbies comme la décoration, la mode et la photo se sont mis au service de mon nouvel emploi. Mettre en scène me permet de m’exprimer entièrement et bien au-delà de l’écriture. Ce film a vraiment été une révélation personnelle et j’en suis reconnaissante.

Propos recueillis à Los Angeles le 27 novembre 2020



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