Tempête Fiona – Manque à gagner de 7 millions d’euros pour la filière banane


La filière banane en Guadeloupe accuse environ 7 millions d’euros de manque à gagner après le passage de la tempête Fiona dans la nuit du 16 au 17 septembre, a indiqué vendredi le groupement des producteurs.

Au total, selon le groupement des producteurs bananiers de Guadeloupe, les pertes « en année glissante sur 2022 et 2023 », s’élèveraient à 10 717 tonnes, soit « un manque à gagner » de 7 millions d’euros environ, ce qui représente environ 8 % de la production globale attendue pour ces deux années.

La filière banane compte 175 producteurs pour 1 932 hectares de surface plantée en Guadeloupe et envisageait de produire en 2022, quelque 60 000 tonnes de fruits.

« Nous avons calculé cela avec deux critères, explique David Alquier, directeur du service technique du groupement. Les pertes sèches des régimes qui ne seront pas exportables mais aussi les pertes dues au non entretien des parcelles et à la prolifération de maladie notamment la cercosporiose noire, qui amoindrit le rendement de la plante ».

Le groupement des bananiers de Guadeloupe estime ses besoins financiers pour les deux ans à venir à 12 millions d’euros. Leur calcul intègre les surfaces à arracher ou replanter, ainsi que les pertes dues aux dégâts causés aux infrastructures (routes, systèmes d’arrosage, etc.)

Selon Hugues Narayaninsamy, à la tête d’une exploitation de 17 ha, la tempête Fiona n’est pas comparable à « un cyclone qui couche la totalité des champs ». « Mais là, souligne-t-il, on voit pourrir les bananes sur pied ». Son exploitation est située dans les hauteurs de Capesterre-Belle-Eau, une des communes les plus arrosées par la tempête (avec près de 500 mm de pluie en 24 heures). La route qui mène jusqu’aux champs s’est effondrée, sous la pression du ruissellement de la pluie.

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Il n’est pas le seul en difficulté. Dans cette zone, dite de la Sarde, 18 exploitations agricoles, dont 14 de bananes, une d’élevage et le reste du maraîchage sont coupées de tout accès. Seule une bande de terre, à peine sécurisée, relie chaque côté de la route.

Comme partout, des travaux d’urgence ont commencé pour tenter de pallier les effondrements le plus vite possible : remonter le terrain, plus solidement, ou parfois dévier la route quand conforter la zone s’avère difficile.

Le secteur de la banane est le premier employeur agricole de l’île, selon l’Insee.

D’autres filières agricoles sont aussi touchées, mais « il est encore un peu tôt » pour dresser un bilan, selon la Direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Daaf) de Guadeloupe.



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