Taubira refuse de rejoindre la campagne d’EELV après l’appel lancé par Jadot


La possible candidate à la fonction suprême se pose en chantre du rassemblement face à l’«impasse politique» de la gauche.

L’unité, ce n’est pas demain la veille. Quelques jours après l’initiative lancée par Anne Hidalgo pour organiser une primaire rassemblant tous les candidats de gauche, le processus n’avance pas. Face à un camp divisé politiquement sans aucune possibilité pour l’instant d’accéder au second tour de l’élection présidentielle, le candidat d’EELV Yannick Jadot a tendu la main à Christiane Taubira, possible nouvelle prétendante à l’Élysée. «Rejoins les écologistes, Christiane! Mets ton talent au service d’une campagne qui a travaillé, qui a un projet», a lancé le leader écologiste, lundi, sur BFMTV.

Le tout, en tançant sa séquence publiée vendredi dernier sur les réseaux sociaux dans laquelle l’ancienne garde des Sceaux donnait rendez-vous «mi-janvier» à ses partisans: «Cinq ans d’absence politique, je reviens avec une vidéo de trois minutes à quatre mois de l’élection pour donner rendez-vous dans un mois, à moins de trois mois du premier tour, ça n’est pas sérieux, ce n’est pas à la hauteur des combats qu’elle mène.»

Dans un contexte où Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Fabien Roussel ne veulent pas se retirer ou participer à une bataille interne pour n’avoir qu’une candidature commune, certains placent leurs espoirs en Christiane Taubira, icône d’une partie de la gauche, et qui pourrait faire office de porte-drapeau unissant toutes les sensibilités. Soit à l’élection présidentielle, soit à la Primaire populaire. «À quatre mois de l’élection présidentielle, on nous sort encore un processus pour se parler entre nous et ne pas parler aux Français», grince le député européen, qui martèle qu’il y aura «quoi qu’il arrive» un bulletin Jadot en avril 2022.

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«Un appel sympathique», raille Taubira

Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que Christiane Taubira, en visite à l’hôpital de Vierzon (Cher), à l’occasion de son deuxième déplacement de campagne, oppose une fin de non-recevoir au leader écologiste. L’offre de Yannick Jadot «est un appel sympathique, responsable au sens où, en tant que candidat, il exprime de cette façon-là un désir d’unité, mais ça n’efface pas l’impasse politique», a répliqué l’ancienne ministre de François Hollande. «Chaque candidate et chaque candidat peuvent dire «les autres, venez me rejoindre, mais ça ne résout pas l’impasse politique», précise celle qui ne veut pas être une prétendante de plus.

Lundi matin, Yannick Jadot a également exhorté Anne Hidalgo – dans une «impasse» selon lui – à venir rejoindre ses rangs: «La stratégie du PS (est, NDLR) de sauver sa candidature, (…) de sauver sa sortie de l’élection présidentielle.» Si les appels aux ralliements se multiplient ces derniers jours, c’est que la gauche est éparpillée électoralement. Dans la dernière enquête Ipsos pour le Cevipof et Le Monde publiée ce week-end, Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon sont à égalité à 8,5%, Anne Hidalgo se positionne à 4,5%, Fabien Roussel obtient 2% et Arnaud Montebourg 1,5%. Une autre enquête OpinionWay, qui testait les candidatures de Christiane Taubira et d’Anne Hidalgo en face-à-face, montrait la semaine dernière que l’ancienne ministre n’obtenait que 2% des voix.



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