Syndicalisme – La Coopération agricole réclame un « choc de compétitivité » – Politique et syndicats, Économie et gestion


La Coopération agricole réclame un choc de compétitivité afin de contrebalancer le recul de la souveraineté alimentaire de la France. Dans un contexte économique marqué par une instabilité durable, et la crise inflationniste pesant sur les habitudes de consommation, son président, Dominique Chargé alerte les pouvoirs publics sur la situation de l’appareil productif français.

Lors d’une conférence de rentrée début septembre, Dominique Chargé, président de la Coopération agricole a rappelé l’importance d’un maintien de la souveraineté alimentaire de la ferme France reposant sur un « choc de compétitivité ». Dans une période marquée par le poids grandissant de l’inflation sur la consommation des ménages et la balance commerciale du pays, la Coopération livre ses recommandations pour opérer la transition du système de production alimentaire français.

Le poids du contexte économique sur le secteur agroalimentaire

« La souveraineté alimentaire recule depuis 20 ans pour des raisons structurelles et conjoncturelles. Nous perdons des parts de marché à l’international, notre balance commerciale faiblit d’année en année », constate Dominique Chargé.

Il rappelle ainsi le fort degré d’instabilité causé par la conjugaison des crises sanitaires, climatiques et géopolitiques à l’origine d’une inflation alimentaire grandissante. On observe ainsi le passage d’une « économie d’abondance et de stabilité à une économie de pénurie avec des flux de matière première plus aléatoires. »

Cette nouvelle dynamique se traduit par une forte volatilité du prix des céréales impactée par la remise en cause du corridor en Mer Noire, des niveaux d’inflations élevés pour l’alimentaire ( + 11 %) et un coût de l’énergie deux fois supérieur par rapport aux deux années précédentes.

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Un système productif déstabilisé

« L’inflation modifie les comportements alimentaires de nos compatriotes et se traduit par des importations qui augmentent dans les assiettes des Français », souligne le président de la Coopération agricole.

Contraints par la hausse des prix, les Français opèrent une descente en gamme et une réduction de leur consommation. En parallèle, la hausse des importations affecte particulièrement la balance commerciale alimentaire accusant un recul de 1,9 milliard d’euros sur un an. Tous ces phénomènes menacent la souveraineté alimentaire française en raison d’une production nationale qui ne semble pas répondre aux nouveaux besoins du public.

Leviers pour la relance de la productivité

« Pour accéder à l’indépendance alimentaire, nous devons être capables de produire pour répondre aux choix que les consommateurs font dans leur alimentation. Il nous faut pouvoir protéger nos plantes, nos animaux et nos sols. Il ne doit pas y avoir d’interdiction de protéger ces biens de consommations tant que nous n’avons pas de solutions alternatives techniquement fiables et économiquement viables », insiste le président de la coopérative.

Il souligne par ailleurs, la nécessité de faire respecter des normes et des règles qui s’appliquent uniformément au sein de l’Europe, un allègement des contraintes administratives et une révision du droit de la concurrence qui « ne permet pas aujourd’hui la consolidation de filière ».

« Nous appelons à un choc de compétitivité et de simplification normative pour restaurer la souveraineté alimentaire et mettre en œuvre les transitions agroécologiques, la décarbonation et la réindustrialisation agroalimentaire », résume Dominique Chargé.



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