San Francisco décrète l’état d’urgence pour juguler les overdoses


Cette mesure permet aux autorités locales d’ouvrir rapidement des centres d’hébergement et de prise en charge psychologique en passant outre les règles d’urbanisme ou de marchés publics habituelles.

La maire de San Francisco a décrété vendredi 17 décembre l’état d’urgence dans un quartier du centre de la ville qui connaît une flambée de morts par overdose depuis l’an dernier, en majorité liée au fentanyl, un opiacé de synthèse qui fait des ravages aux États-Unis. Le quartier du Tenderloin, voisin d’Union Square et autres hauts-lieux touristiques de San Francisco, est devenu un point chaud de la consommation d’opiacés, avec des décès quotidiens à la clé. En moyenne, «nous perdons plus de deux personnes par jour à cause des overdoses, principalement dues au fentanyl», a déclaré un conseiller municipal, Matt Haney. «C’est une crise de santé publique, qui exige une réponse urgente à la hauteur en matière de coordination et de détermination», ajoute-t-il.

Le nombre d’overdoses à San Francisco a explosé depuis le milieu des années 2010 et l’arrivée des opiacés synthétiques, bien plus puissants que l’héroïne ou la morphine. Un record a été enregistré l’an dernier avec 711 décès (pour une population de 874.000 habitants) et le nombre de victimes ne devrait pas être loin de ce chiffre encore en 2021, selon des projections du journal San Francisco Chronicle. La proclamation d’état d’urgence signée vendredi par la maire, London Breed, permet aux autorités locales d’ouvrir rapidement des centres d’hébergement et de prise en charge psychologique en passant outre les règles d’urbanisme ou de marchés publics habituelles. La mesure est inspirée de celle mise en œuvre dans tout San Francisco dès février 2020 pour endiguer l’épidémie de Covid-19.

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Entre avril 2020 et avril 2021, les États-Unis ont dénombré 100.306 overdoses fatales, une augmentation de 28,5% par rapport à la même période l’année précédente (78.056 décès). C’est la première fois que la barre symbolique des 100.000 décès est dépassée, ce qui revient à un décès toutes les 5 minutes. Ce fléau est notamment alimenté par la circulation de médicaments contrefaits, en particulier via Internet ou les réseaux sociaux.

Le quartier du Tenderloin est depuis longtemps réputé pour sa forte densité de sans-abri, de toxicomanes et de revendeurs de drogues. Pour London Breed, l’état d’urgence va permettre de «casser les activités illégales dans le quartier» et «donner aux gens le traitement et le soutien dont ils ont besoin». Alcoolisme et toxicomanie ont nettement progressé depuis le début de la pandémie, qui a provoqué l’arrêt de nombreux programmes d’aides aux personnes dépendantes et augmenté le niveau général de stress au sein de la population.



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