Réouverture des musées : 20 expos qui nous réjouissent !


1. Anne Imhof métamorphose le Palais de Tokyo

En 2017, le Lion d’or de la Biennale de Venise avait récompensé son Faust de verre et de métal, qui transformait le pavillon allemand en scène peuplée de performeurs. Invitée pour une carte blanche dans la totalité des espaces du Palais de Tokyo, Anne Imhof (née en 1978) dépouille l’architecture (on découvre des espaces jamais vus !) pour déployer un parcours où le verre domine, et avec lui les jeux de reflets, de lumière et d’éclats, mais aussi de salissures et de tags. Avec elle, une trentaine d’artistes se découvrent au fil d’une errance labyrinthique (inoubliable Sigmar Polke). Scène de théâtre inhabitée – aucun performeur ne viendra faire résonner la batterie ou danser sur les plateformes –, le Palais semble attendre que la vie advienne… M.C.-L.

Anne Imhof, Natures Mortes, carte-blanche au Palais de Tokyo

Anne Imhof, Natures Mortes, carte-blanche au Palais de Tokyo, 2021

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Courtesy Anne Imhof, Galerie Buchholz, Berlin, Cologne et Sprüth Magers, Berlin, New York / © Photo Andrea Rossetti

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Carte blanche à Anne Imhof. Natures Mortes

Du 22 mai 2021 au 24 octobre 2021

www.palaisdetokyo.com

2. Où la lumière remplace le sous-marin

C’est le centre d’art numérique le plus grand du monde. L’ancienne base sous-marine de Bordeaux, construite à partir de 1941, accueille désormais les Bassins de Lumières, cousins de l’Atelier des Lumières à Paris et des Carrières de Lumières aux Baux-de-Provence. Le site, immense, est divisé en quatre vastes alvéoles aux bassins remplis d’eau ; les projections transforment les murs, et les sols en toile vierge jouent de reflets et troublent les repères. Autrement dit, l’immersion est réussie, l’impression d’entrer dans un écran de cinéma étant totale. Au programme de cet été ? Une nouvelle exposition qui nous mène sur les rives de la Méditerranée (mais pas que), avec une sélection d’artistes impressionnistes, fauves, modernes – Renoir, Pissarro, Vlaminck, Chagall… Où les couples dansants virevoltent dans l’espace, et où les fleurs s’étalent par milliers sur les murs de béton. Bluffant ! M.C.-L.

Vue des Bassins des lumières aux couleurs de Monet

Vue des Bassins des lumières aux couleurs de Monet

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© Culturespaces / Photo E. Spiller

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Monet, Renoir… Chagall, Voyages en Méditerranée

Du 19 mai 2021 au 2 janvier 2022

www.bassins-lumieres.com

3. L’incertitude interrogée aux Arts déco

40 designers, artistes et graphistes ont été invités par le musée des Arts décoratifs de Paris à témoigner de la façon dont ils ont traversé la crise. Empruntant son titre à Virginia Woolf, l’exposition Un printemps incertain se découvre au sein des collections permanentes, dont l’accrochage a été entièrement revu. S’y croisent un tabouret en bois brut d’Erwan Bouroullec, une affiche indiquant « Home stay home » du Studio Lennarts & De Bruijn, un papillon en fil de coton sur toile de Mathieu Ducournau ou encore un labyrinthe dessiné à l’encre par Pablo Reinoso… Autant d’œuvres qui parlent de pas de côté, de résilience et de réinvention. M.C.-L.

Studio Lennarts & De Brujin (NL) + overdeschreef, « Stay sane stay safe » positive poster

Studio Lennarts & De Brujin (NL) + overdeschreef, « Stay sane stay safe » positive poster, 2021

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© Studio Lennarts & De Brujin (NL) / Overdeschreef

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Un printemps incertain. Invitation à quarante créateurs

Du 19 mai 2021 au 3 octobre 2021

madparis.fr

4. Ce que l’art made in USA doit au surréalisme

Regarder autrement les icônes de l’histoire de l’art moderne et reconsidérer le surréalisme et l’expressionnisme abstrait, notamment ce que le second doit au premier, tel est le parti pris de ce riche parcours. Déjà présent dans les années 1930, avant même l’arrivée à New York d’André Breton et sa clique, le surréalisme innerve la création, et c’est bien par sa capacité à libérer les formes et à s’en remettre à l’inconscient qu’il influence Robert Motherwell, Jackson Pollock, Mark Rothko ou Clyfford Still. Le surréalisme reste une force active jusque dans les années 1960, avec des artistes comme Wallace Berman, Bruce Conner, Jess ou le cinéaste Kenneth Anger, à retrouver au Centre de la Vieille Charité. D. B.

James Rosenquist, Coenties Slip Studio

James Rosenquist, Coenties Slip Studio, 1961

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Huile sur toile et panneau dur façonné • 86,4 × 109,2 cm • Paris, Galerie Thaddaeus Ropac • © 2021, James Rosenquist Foundation / Licensed by Artists Rights Society (ARS), NY. Used by permission. All rights reserved / Photo Galerie Thaddaeus Ropac, Londres

5. Dialogues entre artistes contemporains et arts africains anciens

Impulsée par le critique d’art Philippe Dagen, Ex Africa (« ce qui vient d’Afrique ») propose d’interroger le regard que portent les plasticiens contemporains sur les arts africains anciens. Ces derniers sont absents de l’exposition : il ne s’agit pas de mettre en dialogue des formes, comme le MoMA l’a fait en 1984 dans l’exposition Primitivism, mais d’interroger la mémoire que gardent Chéri Samba, ORLAN, Pascale Marthine Tayou ou Théo Mercier des arts africains – et de leurs sens, de leurs usages, de leurs trajectoires. Des œuvres inédites ont été créées pour l’exposition, dont le sujet également inédit ouvre de belles perspectives de pensée. M.C.-L.

Emo de Medeiros, Electrofétiches

Emo de Medeiros, Electrofétiches, 2020

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techniques mixtes • dimensions variables • Courtesy Emo de Medeiros / Photo Musée du quai Branly-Jacques Chirac / Pauline Guyon

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Ex Africa. Présences africaines dans l’art d’aujourd’hui

Du 9 février 2021 au 11 juillet 2021

www.quaibranly.fr

6. Dans pharmacie, il y a art

Insolite exposition que cette immersion dans la collection d’un particulier montpelliérain, passionné par l’univers de la pharmacie. La faculté de médecine de Montpellier célébrant son 800e anniversaire, de nombreux prêts viennent compléter ce panorama à l’allure de cabinet de curiosités, qui retrace l’histoire des apothicaires : gravures, peintures, animaux enfermés dans du formol ou taxidermisés, pots en faïence, herbiers… L’artiste contemporaine Jeanne Susplugas (née en 1974) répond à ce singulier étalage avec quelques œuvres fortes, dont une Maison malade (2020) qui déborde de médicaments. M.C.-L.

Pot de montre, Montpellier

Pot de montre, Montpellier, XVIIIe siècle

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Coll. Jacques Bousquet, Montpellier, musée Fabre • © Inventaire général Région Occitanie/M. Kérignard

Du 10 octobre 2020 au 19 septembre 2021

museefabre.montpellier3m.fr

7. À la rencontre de Jean Tschumi, architecte

Il est moins célèbre que son fils, Bernard Tschumi, auteur entre autres du parc de la Villette à Paris. Pourtant, Jean Tschumi (1904–1962) a développé une œuvre architecturale d’une très grande exigence intellectuelle. Ses réalisations ? Essentiellement des sièges d’entreprises, telles que l’Assurance Mutuelle Vaudoise et Nestlé, aux lignes pures, éminemment modernes. En France et en Suisse, ses créations se redécouvrent aujourd’hui grâce au don de 300 dessins fait par son fils à la Cité de l’architecture, qui en profite pour lui consacrer une rétrospective complète. M.C.-L.

Jean Tschumi, Siège De L’OMS, Genève, façade Sud

Jean Tschumi, Siège De L’OMS, Genève, façade Sud, 1959-1966

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© World Health Organization

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Jean Tschumi, architecte

Du 19 mai 2021 au 19 septembre 2021

www.citedelarchitecture.fr

8. L’adoration de l’Antiquité

Le château de Rambouillet remonte le temps pour une étude du mode de vie à l’Antique au tournant du XVIIIe siècle. De Marie-Antoinette à Napoléon Ier, une cinquantaine de tableaux, porcelaines de Sèvres et maquettes racontent comment les nobles, les puissants et les intellectuels se sont pris de passion pour les découvertes archéologiques. Celles-ci les ont mis sur la piste du Grand Tour, un long voyage initiatique dans toute l’Europe. Et ont durablement inspiré le mobilier et l’art européens, où l’Antiquité et ses sujets ont connu une seconde vie : paysages de la Rome antique, citations architecturales, grotesques… M.C.-L.

Hubert Robert, Le Port de Ripetta

Hubert Robert, Le Port de Ripetta, 1766

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Peinture à l’huile • 119 × 145 cm • Beaux Arts de Paris • © Beaux Arts De Paris, Dist. RMN Grand Palais

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Vivre à l’antique, de Marie-Antoinette à Napoléon Ier

Du 19 mai 2021 au 9 août 2021

www.chateau-rambouillet.fr

9. De la beauté discrète de Giorgio Morandi

Il n’aura (presque) jamais quitté Bologne : Giorgio Morandi (1890–1964) a vécu toute sa vie dans l’appartement familial – il se visite aujourd’hui – et n’a peint que des natures mortes et des paysages. Vues de sa fenêtre, compositions d’objets sur sa table… Le peintre n’a appartenu à aucun mouvement et a vécu en solitaire, excellant également dans la pratique de la gravure. Au musée de Grenoble, la très belle collection du musicologue Luigi Magnani, tombé amoureux de son œuvre, est montrée aux côtés de quelques prêts. Pour un moment d’art et d’intériorité comme on n’en vit que rarement. M.C.-L.

Giorgio Morandi, Nature morte

Giorgio Morandi, Nature morte, 1936

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Huile sur toile • 32 × 37 cm • Fondazione Magnani-Rocca • © Fondazione Magnani-Rocca

10. Napoléon revient !

Voilà 200 ans, Napoléon s’éteignait, exilé au milieu de l’océan, sur l’îlot de Sainte-Hélène. Son héritage est encore tellement sujet à controverses que certains annoncent déjà vouloir chahuter cet anniversaire, quitte à rayer d’un trait de plume l’histoire. Plusieurs événements célèbrent ce bicentenaire. Le musée de l’Armée – Hôtel national des Invalides (où est conservé le monumental tombeau de l’Empereur) promet de décrypter le mythe, tandis qu’un aréopage de conservateurs, épaulé par les meilleurs historiens (Jean Tulard, Thierry Lentz…), a été mobilisé pour dresser un portrait sans zones d’ombre à la Grande Halle de la Villette. Dans une exposition qui devrait autant attirer les foules que le blockbuster « Toutânkhamon ». S. F.

Jacques-Louis David, Bonaparte, Premier consul, franchissant le Grand-Saint-Bernard le 20 mai 1800

Jacques-Louis David, Bonaparte, Premier consul, franchissant le Grand-Saint-Bernard le 20 mai 1800, 1802

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Huile sur toile • 260 × 221 cm • Coll. musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, Versailles • © Rmn – Grand Palais (château de Versailles) / Franck Raux / presse

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Napoléon, l’exposition

Du 28 mai 2021 au 19 septembre 2021

11. Puissantes peintres

Dès avant la Révolution, elles sont quelques-unes à avoir forcé les portes pour s’imposer dans les instances académiques très masculines. Élisabeth Vigée Le Brun, Adélaïde Labille-Guiard, mais aussi Marie-Guillemine Benoist, Angélique Mongez, Marguerite Gérard ou Constance Mayer : autant de femmes réinscrites dans l’histoire de l’art grâce à cette exposition décisive. S. F.

Marie-Gabrielle Capet, L’atelier de Madame Vincent en 1800

Marie-Gabrielle Capet, L’atelier de Madame Vincent en 1800, 1808

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Huile sur toile • 69 x 83,5 cm • Coll. Bayerische Staatsgemäldesammlungen, Neue Pinakothek, Munich • © BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais / image BStGS / presse

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Peintres femmes, 1780-1830. Naissance d’un combat

Du 19 mai 2021 au 4 juillet 2021

museeduluxembourg.fr

12. Des Américains à Paris

New York « in » et Paris « has been » au lendemain de la Seconde Guerre mondiale ? Pas si simple, rétorque le musée d’Arts de Nantes. Dans cette exposition foisonnante, l’institution montre que la Ville lumière, entre 1946 et les années 1960, continue d’attirer les artistes américains, dont la présence redéfinit l’art abstrait en France. Plus qu’un face-à-face entre artistes, il s’agit d’échanges féconds dans une période de grands bouleversements. Le critique Michel Tapié tente alors, en vain, de créer des ponts entre les tenants de l’expressionnisme abstrait – Jackson Pollock, Willem de Kooning, Mark Tobey – et des créateurs comme Jean Dubuffet et Georges Mathieu, quand Sam Francis et Joan Mitchell, plus solitaires, travaillent à l’écart des artistes français de l’abstraction lyrique. Quant à Ellsworth Kelly, John Youngerman ou Robert Breer, ils se chargent de renouveler en profondeur l’abstraction géométrique. On s’y perdrait tant les nuances sont subtiles… Heureusement, le musée nantais a conçu une exposition lumineuse, servie par d’efficaces repères visuels. Étape suivante : Montpellier. D. B.

Joan Mitchell, Composition

Joan Mitchell, Composition, 1962

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Huile sur toile • 146,1 × 114,3 cm • Coll. Solomon R. Guggenheim Foundation, New York. • © Solomon R. Guggenheim Foundation, New York. All Rights Reserved.

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United States of Abstraction. Artistes américains en France, 1946-1964

Du 19 mai 2021 au 18 juillet 2021

museedartsdenantes.nantesmetropole.fr

13. Ne plus faire abstraction des femmes

Sonia Delaunay, Vera Molnár, Joan Mitchell, Lee Krasner, Lygia Clark, Aurelie Nemours, Geneviève Claisse, Pierrette Bloch, Shirley Jaffe et tant d’autres… Elles ont participé à la grande aventure de l’art abstrait mais ont été reléguées au second plan d’une histoire de l’art qui s’écrit encore trop souvent au masculin. Dans la lignée des expositions et essais qui, ces dernières années, font une relecture plus complexe et plus juste des mouvements artistiques, le Centre Pompidou réunit une centaine d’entre elles, dont les œuvres courent des années 1860 jusqu’à la décennie 1980. Une proposition mondiale et pluridisciplinaire avec de nombreuses révélations, et qui casse les frontières et hiérarchies traditionnelles de la création, en l’ouvrant à la danse, au cinéma, à la photographie, aux arts appliqués, à l’Asie, au Moyen-Orient, à l’Amérique latine. D. B.

Florence Henri dans son atelier

Florence Henri dans son atelier, Saint-Tropez, été 1926

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© Galleria Martini & Ronchetti / courtesy Archives Florence Henri

14. Les femmes du Pop font mouche !

165 œuvres de 40 artistes. Toutes femmes, toutes liées au Pop art. L’exploit est beau ! Enrichi de nombreuses biographies de femmes artistes écrites par l’association Aware, le parcours proposé par le Mamac au cœur du Pop au féminin est riche de découvertes. Avec, bien sûr, de nombreuses œuvres de Niki de Saint Phalle, star du musée, mais aussi des yeux lumineux et un pied géant de Nicola L., des dessins au feutre de Dorothy Iannone, des vulves en mie de pain de Hannah Wilke, des collages cosmiques de Martha Rosler ou encore d’hallucinantes peintures d’Isabel Oliver, Kay Kurt ou Christa Dichgans… L’une des expositions majeures de cet été, à voir absolument. M.C.-L.

Lucia Marcucci, Whop!

Lucia Marcucci, Whop!, 1933

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Technique mixte et collage sur carton • 50 × 35 cm • Courtesy de l’artiste et de Frittelli arte contemporanea, Florence © ADAGP, Paris 2020. Tous droits réservés

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Les amazones du pop. She-Bam Pow Pop Wizz !

Du 3 octobre 2020 au 29 août 2021

15. Dans l’esprit fou de Luigi Serafini

Devenu culte depuis, le Codex Seraphinianus a été publié pour la première fois en 1981 et été réédité de très nombreuses fois ensuite. Son auteur, l’artiste italien Luigi Serafini (né en 1949), y invente un alphabet rigoureusement illisible (malgré toutes les tentatives de ses fans !) et y déploie un univers encyclopédique d’une invention folle. Au CRAC de Sète, le Codex se déploie sur les murs, aux côtés de toiles et sculptures de Serafini – qui, décidément, reste un artiste à l’imaginaire étonnant, aux références plus qu’éclectiques. M.C.-L.

Luigi Serafini, Le Retour de la grande tortue

Luigi Serafini, Le Retour de la grande tortue, 2017

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Huile sur toile • Couresty de Luigi Serafini

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Luigi Serafini. Reverse Universe

Du 19 mai 2021 au 5 septembre 2021

www.cnap.fr

16. Le bonheur à la danoise

Les Danois n’en finissent plus de nous ravir en peinture ! C’est au tour de Peder Severin Krøyer (1851–1916), contemporain de Vilhelm Hammershøi, de faire une escale remarquée à Paris. Le lumineux impressionniste, formé un temps à Paris dans l’atelier de Léon Bonnat, prit soin de décortiquer les multiples effets changeants des paysages maritimes nordiques depuis le port de Skagen, où il s’installe en 1882, au cœur d’une bouillonnante colonie d’artistes. Magnifique portraitiste, il a laissé un ensemble de tableaux empreints d’une certaine idée du bonheur. S. F.

Peder Severin Krøyer, Femmes au jardin. Marie Krøyer et sa mère

Peder Severin Krøyer, Femmes au jardin. Marie Krøyer et sa mère, 1891

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Huile sur toile • 46,5 × 38,5 cm • Lübeck, Kulturstiftung Hansestadt Lübeck – Die Lübecker Museen • © Lübeck, die Lübecker Museen. Museum Behnhaus Drägerhaus

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L’heure bleue de Peder Severin Krøyer

Du 28 janvier 2021 au 26 septembre 2021

www.marmottan.fr

17. De fil en aiguille

Le musée des Abattoirs suit la tendance et met en lumière les pièces d’art textile de sa collection. Les artistes ici réunis le déchirent, le brodent, le tissent, le découpent, le cousent… L’originalité de la proposition tient au dialogue qu’elle établit entre une vingtaine de tissus historiques, réalisés par des artistes originaires des quatre coins du monde, à des œuvres d’une quarantaine d’artistes contemporains. À voir en même temps ? Une rétrospective de Marion Baruch, dont les pièces en tissu déchiré sont imprégnées d’engagement politique. M.C.-L.

Présence Panchounette, La dégénérescence guette les avant-gardes

Présence Panchounette, La dégénérescence guette les avant-gardes, 1983

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Installation, table à repasser métallique pliante, tissu, sweat-shirt, fer à repasser Calor cloué à la Man Ray de 13 clous de semence de tapissier • 137 × 136 × 40 cm • Collection les Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse • © Présence Panchounette / Photo Cédrick Eymenier

Du 15 octobre 2020 au 22 août 2021

www.lesabattoirs.org

Du 16 décembre 2020 au 19 septembre 2021

www.lesabattoirs.org

18. L’emprise des sens

Quelle vision résume mieux le XVIIIe siècle libertin qu’une paire de fesses offerte au regard signée François Boucher (1703–1770) ? Maître du genre, il n’est toutefois pas le seul à s’être prêté à l’exercice de la peinture érotique : Antoine Watteau, Jean-Baptiste Greuze ou Jean-Honoré Fragonard ont eux aussi exploré les charmes esthétiques du désir et du plaisir, illustrés à travers des scènes de boudoirs et de badinages. Réunies dans une exposition que l’on visite le rose aux joues, ces peintures ont le charme et l’audace d’un XVIIIe siècle plus que jamais dédié à l’hédonisme… La température monte au musée Cognacq-Jay ! M.C.-L.

François Boucher, L’Odalisque

François Boucher, L’Odalisque, 1745

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Huile sur toile • 53,5 × 64,5 cm • Paris, musée du Louvre, département des Peintures • © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Photo Tony Querrec

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L’Empire des sens, de Boucher à Greuze

Du 28 janvier 2021 au 18 juillet 2021

19. Picasso / Rodin : le choc des titans

Prêts pour le combat du (XXe) siècle ? À ma gauche, Auguste Rodin, génie furieusement inspiré dont l’œuvre scandaleuse et protéiforme révolutionna la sculpture. À ma droite, Pablo Picasso, l’ogre insatiable, incarnation de l’art pictural moderne à lui seul, figure de l’artiste libre et engagé. Deux créateurs visionnaires, imprévisibles, à jamais indétrônables. Deux maîtres de l’émotion et du désir dont les œuvres sont bouleversantes. Les musées parisiens qui leur sont dévolus tissent des liens entre ces monstres sacrés qui ne cessent de fasciner et inspirer les jeunes générations. D. B.

 

Auguste Rodin et Pablo Picasso, « Le Baiser » et « Le Baiser »

Auguste Rodin et Pablo Picasso, « Le Baiser » et « Le Baiser », 1881-1882, 26 octobre 1969

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Marbre de Carrare et huile sur toile • 181,5 × 112,5 × 117 cm et 97 × 130 cm • Coll. musée Rodin, Paris et Coll. musée national Picasso-Paris • © musée Rodin / Photo Hervé Lewandowski et © RMN-GP / Adrien Didierjean © Succession Picasso, Paris 2021

Du 9 février 2021 au 2 janvier 2022

www.musee-rodin.fr

Du 9 février 2021 au 2 janvier 2022

www.museepicassoparis.fr

20. Cartier-Bresson sort le grand jeu

Jouer avec un monument de la photographie ? Les cinq commissaires de la rétrospective Henri Cartier-Bresson à la BnF (le collectionneur François Pinault, la photographe Annie Leibovitz, l’écrivain Javier Cercas, le réalisateur Wim Wenders et Sylvie Aubenas, conservatrice) s’en sont donné à cœur joie ! Chacun a pioché, dans la Master Collection (un ensemble créé en 1973 par Cartier-Bresson à la demande d’amis collectionneurs), ses propres coups de cœur. Et ce sans connaître le choix des autres ! Le parcours de l’exposition, comme un vaste kaléidoscope, offre une multitude de regards sur l’œuvre de celui qu’on surnommait « l’œil du siècle ». Toujours pas rassasié ? À partir du 15 juin, courez au musée Carnavalet. Fraîchement rénové, il propose avec l’exposition « Revoir Paris » une somptueuse balade dans le Paris de Cartier-Bresson. I. B.

Henri Cartier-Bresson, Couronnement du roi George VI, Trafalgar Square, Londres, Angleterre, 12 mai 1937

Henri Cartier-Bresson, Couronnement du roi George VI, Trafalgar Square, Londres, Angleterre, 12 mai 1937

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Épreuve gélatino-argentique de 1973 • © Fondation Henri Cartier-Bresson / Magnum Photos

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Henri Cartier-Bresson. Le Grand Jeu

Du 19 mai 2021 au 22 août 2021

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Henri Cartier-Bresson. Revoir Paris

Du 15 juin 2021 au 31 octobre 2021

www.carnavalet.paris.fr



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