relaxe ou amendes pour des antifascistes


Le tribunal correctionnel de Lyon a relaxé jeudi 4 novembre trois des sept militants de l’ultra-gauche poursuivis pour violences volontaires lors d’une manifestation anti-passe en août dernier et condamné les quatre autres à de simples amendes de 300 euros. Deux militants ont été condamnés à un mois de prison avec sursis mais pour un autre fait: le refus de prélèvement biologique lors de leur interpellation.

Le ministère public avait requis des peines de deux mois avec sursis à deux ans d’emprisonnement, dont un an avec sursis, mais le tribunal a annulé la quasi-totalité de la procédure, estimant qu’il manquait au dossier des instructions générales du procureur au départ de l’enquête. Selon les magistrats, le parquet n’a été prévenu que le 2 septembre de l’enquête par les policiers, soit quatre jours après les faits du 28 août. L’exploitation de la vidéosurveillance a par ailleurs été annulée.

L’accusation avait également requis l’interdiction de manifester, d’une durée d’un à trois ans, contre trois des prévenus qui avaient molesté trois militants présumés du groupe d’extrême droite Civitas, lors d’une manifestation contre le passe sanitaire, le 28 août 2021 à Lyon.

«Est-ce qu’il y a une fatalité à concevoir que Lyon soit le théâtre de telles violences, ou cela appelle-t-il une réponse ferme?», avait interrogé le procureur Alain Grellet, en mettant en garde contre l’utilisation de la violence sous prétexte de lutte contre des idées, «aussi nauséabondes soient-elles». Le magistrat a détaillé la scène de violence mettant en cause des manifestants âgés de 21 à 55 ans, s’en prenant à trois personnes, dont une a été frappée à coups de poing et de pied alors qu’elle était tombée à terre.

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Trois des prévenus, identifiés par des images de vidéosurveillance versées au dossier, avaient été interpellés le 23 septembre et placés en détention provisoire. À l’audience, les prévenus ont affirmé qu’ils avaient été insultés et provoqués par des militants d’extrême-droite, et qu’ils avaient simplement souhaité les faire partir du cortège. Certains affirment que le groupe de militants présumés de Civitas avait proféré des propos antisémites, et perpétré les premières violences. Aucun des blessés n’a déposé plainte, ni n’a été identifié. «Aussi nombreux sur une seule personne, ça vous renvoie à quoi?», a questionné la présidente du tribunal, Brigitte Vernay.

Des autocollants du groupe antifasciste de Lyon et ses environs (GALE) ont été retrouvés en possession d’un mis en cause mais les prévenus n’ont pas reconnu leur appartenance à ce groupe d’ultragauche, régulièrement impliqué dans des rivalités contre les groupuscules d’extrême-droite.

Pour la défense, l’avocat Hervé Banbanaste a plaidé l’incompétence du tribunal, estimant que les délits politiques, comme les attroupements ou les groupements, mais aussi les violences dont le mobile aurait été inspiré par des raisons politiques, sont exclus d’une procédure de comparution immédiate. L’avocat Olivier Foray, autre défenseur des prévenus, a critiqué «le déséquilibre» de l’action du parquet, trop sévère, selon lui, à l’encontre des militants de l’ultra-gauche, alors que des groupes d’extrême droite «continuent d’avoir pignon sur rue».



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