Que vaut vraiment la nouvelle saison de « L’Art du crime » ?


La saison 6 de L’Art du crime est arrivée sur France 2 ! Ce lundi 12 décembre à 21h10, un épisode d’1h30 centré sur la réapparition mystérieuse du tableau Chez Tortoni d’Édouard Manet (réellement volé en 1990 dans un musée de Boston avec 12 autres chefs-d’œuvre) a ouvert le bal. Peut-on croire qu’autant de meurtres aussi intimement mêlés à l’art, et de façon aussi romanesque, puissent avoir lieu à Paris ? Peu importe ! Depuis 2017, cette série d’Angèle Herry-Leclerc et Pierre-Yves Mora a réussi à capter son public avec ses enquêtes policières portant sur des assassinats dont la clé réside, à chaque fois, dans une œuvre signée d’un grand artiste. Les personnages ? Un improbable duo d’enquêteurs de l’OCBC – Office central de lutte contre le trafic des biens culturels. Entre ce bon policier en blouson de cuir peu porté sur les livres et les musées, mais plus sensible qu’il n’y paraît (Antoine Verlay, incarné par Nicolas Gob, déjà remarqué dans Un village français), et cette historienne de l’art érudite et excentrique (Florence Chassagne, campée par Éléonore Bernheim) – fille d’un insupportable chercheur arrogant, joué par un Philippe Duclos désopilant –, une histoire d’amour bon enfant mais sans cesse contrariée se noue, fournissant aux intrigues criminelles une toile de fond légère et pleine d’humour.

La saison 6 de l’Art du crime sur France 2

La saison 6 de l’Art du crime sur France 2

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© Caroline Dubois – Gaumont – FTV

Pas prétentieuse, la série séduit par sa fraîcheur et ses enquêtes à la fois ingénieuses et très documentées qui, l’air de rien, livrent au spectateur une plaisante leçon d’histoire de l’art sur chaque artiste abordé en l’emmenant en balade dans les grands musées, sur les lieux qui ont compté dans la vie des grands peintres, mais aussi dans les détails de leurs œuvres, changés en indices policiers. Avec soin, la mise en scène rend à chaque fois hommage à l’artiste star de l’épisode, auquel un acteur en costume d’époque redonne vie, et dont l’intrigue fouille la psychologie. Pour Manet, la lumière, les couleurs et les contrastes ont été savamment travaillés – en particulier au domicile d’un photographe obsédé par le peintre, et dans ses reconstitutions de l’Olympia et du Déjeuner sur l’herbe. Lundi prochain sera diffusé le second et dernier opus de la saison (pourquoi si courte ?) qui nous plongera dans l’univers torturé d’Edvard Munch en partant du tableau Vampire (1893), retrouvé dans les catacombes près d’une jeune femme tuée d’un pieu enfoncé dans le cœur. Trop gros pour être vrai ? Évidemment, mais ce petit plaisir coupable est bien trop sympathique pour être boudé !



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