CRITIQUE GASTRONOMIQUE – Trois étoiles au Pré Catelan, une à la tour Eiffel, le chef signe aussi le menu d’un restaurant embarqué sur la Seine. Le Figaro a testé ces trois tables. Cette figure de la gastronomie s’endort-elle sur ses lauriers?
Cest long, une demi-heure de tête-à-tête avec deux allumettes au fromage. D’autant que, déçu par leur conversation limitée, nous les avons englouties en moins de deux minutes. Nous voilà donc authentiquement seul pendant les vingt-huit qui suivent.
Autour de nous, le service s’active, des couples se murmurent de tendres secrets, des touristes s’émerveillent. Il faut se rendre à l’évidence: on nous a oublié. Alors on tue le temps en essayant de se faire une idée sur la décoration profuse d’une bonbonnière Napoléon III qui mêle lourds rideaux, lustres monumentaux dépareillés, orchidées blanches, vases de Sèvres, presses à canards argentées.
Quand, en dépit de toute la bonne volonté rendue disponible par le désœuvrement, nous parvenons à la conclusion que ce «concept moderne et étonnant» vanté sur le site internet n’est à proprement parler ni l’un, ni l’autre, un maître d’hôtel vient présenter des excuses pour ce mauvais départ. Le dîner au Pré Catelan où officie Frédéric Anton, 3 étoiles Michelin