que va-t-il arriver aux élèves responsables d’incidents ?


Le ministre de l’Éducation nationale a recensé 98 incidents vendredi lors de l’hommage dans les établissements scolaires, «dont sept cas de menaces».

Quatre-vingt-dix-huit incidents ont été recensés lors de l’hommage à Samuel Paty dans les établissements scolaires vendredi. Des incidents décrits comme «très variables» par le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, qui note surtout des insultes et des refus de participer mais aussi «sept cas de menaces, individuelles ou collectives, qui feront l’objet des sanctions les plus sévères». «Nous allons convoquer les familles, et voir ce qu’il y a derrière ces propos», a-t-il promis.

Les sanctions envisagées seront évidemment très variables, en fonction de la gravité de la situation. «Ces sanctions sont dans un premier temps gérées par le proviseur de l’établissement, à qui revient la gestion de la discipline», explique au Figaro le président du Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur Jean-Rémi Girard. Elles peuvent théoriquement aller jusqu’à l’expulsion, même si Jean-Michel Blanquer s’était montré sceptique l’année passée face à cette solution.

Dans les documents pédagogiques adressés aux professeurs pour animer la discussion avec les élèves, le ministère anticipe ces dérapages et indique la marche à suivre : «Le chef ou la cheffe d’établissement, le directeur ou la directrice d’école sont informés. Les parents sont alertés, leur attention attirée sur la gravité des propos ou des attitudes de leur enfant. Ils sont reçus par l’enseignant, le CPE de l’établissement et le directeur ou la directrice d’école, ou un membre de l’équipe de direction. La situation est signalée aux autorités académiques.»

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Poursuites pénales et stages de citoyenneté

Dans le cas de faits plus graves, en parallèle de sanctions prises par le proviseur, la justice s’en mêle. «Si les faits sont d’une réelle gravité, comme des menaces ou des violences, une plainte est déposée. Dans ce cas, c’est tout simplement à la justice de s’en occuper», explique Jean-Rémi Girard.

Ces incidents sont en baisse, selon les chiffres de l’Éducation nationale qui les compare à ceux des précédents hommages. «Cette commémoration s’est déroulée dans un grand calme, une sérénité et dignité», a tenu à rappeler Jean-Michel Blanquer. «Il y a 60.000 établissements scolaires et écoles en France, déclarait-il sur France 2. Par rapport à tout ce qui s’était passé après Charlie Hebdo et le Bataclan, ou bien lorsque l’an dernier nous avions fait une minute de silence, c’est en très nette baisse».

«Il y a douze millions d’élèves, ajoute Jean-Rémi Girard. Il faut traiter ces incidents, qu’ils ne restent pas impunis, mais nous trouvons rassurant que pour rendre hommage à un enseignant, l’immense majorité des élèves comprenne et se comporte de façon digne».

L’année dernière, selon le ministère de l’Éducation nationale, quelque 400 incidents avaient été signalés après l’hommage à Samuel Paty, dont 150 cas relatifs à l’apologie du terrorisme. Quatorze mineurs avaient finalement été interrogés par la police. Parmi eux, quatre élèves de CM2 avaient été arrêtés à leur domicile à Albertville. L’opération avait suscité de l’indignation. Les enfants, âgés de 10 ans, avaient justifié l’assassinat du professeur, et le proviseur avait reçu quelques jours plus tard un message anonyme où était écrit «t’es mort». «Vu l’âge des élèves, il fallait enquêter sur le milieu familial. On ne pouvait pas seulement les convoquer, il fallait aussi perquisitionner le domicile et on ne savait pas à qui l’on avait affaire», avait justifié le procureur.

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Plusieurs enfants et adolescents ont finalement été condamnés à des stages d’éducation à la citoyenneté, encadrés par la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), un dispositif initialement créé dans les années 2000 pour les jeunes auteurs de violences contre les forces de l’ordre et les services publics. Ces stages réunissent des jeunes pour les sensibiliser plusieurs jours durant aux valeurs de la République.

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