Que faire, que voir le week-end des 22, 23 et 24 octobre (Paris et France) ?

1. Tout Paris vibre pour l’art contemporain

Vous avez jusqu’à dimanche pour assister à la grand-messe de l’art contemporain : la Fiac, célébrée cette année dans un Grand Palais éphémère fièrement dressé face à la Tour Eiffel. Toute cette semaine Beaux Arts vous a partagé son guide hyperactif, ses stands coups de cœur et ses belles découvertes. Si le tarif d’entrée (40 euros) vous rebute, sachez que toute la capitale fourmille d’excellentes foires satellites et expositions. Certaines en plein air (Calder place Vendôme ou la Fiac hors les murs aux Tuileries), d’autres en galerie, également gratuites. Si vous ne trouvez pas votre bonheur dans notre sélection dédiée, nous vous conseillons aussi l’immense artiste sud-africain William Kentridge chez Marian Goodman, les symphonies de béton et de cuivre d’Alicja Kwade chez Kamel Mennour, les merveilleux paysages mutants de Bianca Bondi chez Mor Charpentier et les œuvres douces comme des caresses de trois grandes dames de l’abstraction – Etel Adnan, Sheila Hicks et Sophia Vari – réunies dans la toute jeune galerie Clavé Fine Art, soit l’ancien atelier de César transformé en loft immaculé. Une jolie surprise !

2. Au musée d’Orsay, Baudelaire en jazz majeur

Le saviez-vous ? Cette année, Baudelaire aurait fêté ses 200 ans. Au musée d’Orsay, les hommages au poète et critique d’art se multiplient. L’un des plus beaux rendez-vous est celui donné par l’auteur Patrick Chamoiseau, lauréat du prix Goncourt en 1992, ce dimanche 24 octobre : il s’entoure du saxophoniste Raphaël Imbert et du philosophe Guillaume Pigeard de Gurbert pour donner à sentir et entendre les sonorités jazz qui habitent l’œuvre de Baudelaire. Une création poétique et musicale, inédite et prometteuse.

3. Au Centre Pompidou-Metz, un spectacle de danse nu

La chorégraphe danoise Mette Ingvartsen a eu une idée simple et radicale : faire danser trois personnes nues, seulement affublées de masques de vieillards, portés à l’envers. Ensemble ou séparément, en se contorsionnant ou en se balançant en rythme, les trois danseurs font surgir des visions ahurissantes, d’une étrangeté inoubliable, qui questionnent et bousculent nos rapports au corps, à la nudité, à la vieillesse… Dérangeant et sublime à la fois.

4. À l’Atelier des Lumières, le cosmos à portée de vue

Depuis plusieurs mois, l’espace est au centre de l’attention : entre les milliardaires américains qui vont y faire un tour et les acteurs russes qui y tournent un film, le cosmos fait de nouveau rêver la petite planète Terre. Difficile donc de résister à l’invitation que nous fait l’Atelier des Lumières, qui s’est associé avec le Centre National d’Études Spatiales (CNES) pour sa nouvelle exposition présentée uniquement en soirée. Soit une immersion vertigineuse dans de superbes vues du cosmos, des étoiles et des planètes, qui part de la forêt tropicale guyanaise et s’envole vers Jupiter et Saturne…

5. Au musée du Louvre, les collections ont de l’humour

Le Louvre s’encanaille ! Pour bousculer ses salles emplies de chefs-d’œuvre, le musée a imaginé plusieurs « parcours off » qui réinventent les visites guidées : croquis décalés, wutao (une forme d’art corporel), improvisation… Ce dimanche, on court au rendez-vous « stand-up » donné par l’humoriste Timothée Poissonnet et One More Joke, « soirée d’humour itinérante ». Rendez-vous est pris sous la pyramide du Louvre, pour ensuite dériver dans les collections, et découvrir l’humour secret des peintures anciennes… Déjà complet ce week-end ? Une autre session aura lieu le 28 novembre.

6. Côté kids : direction le parc !

Un peu de lecture ! On va au parc est un livre pour enfants signé Sara Stridsberg et Beatrice Alemagna, qui s’échappe cet automne de son format papier pour voir (très) grand au cœur du Marais, à l’Institut suédois. Doté d’un joli petit jardin, le lieu a ouvert ses portes aux deux créatrices pour transformer le livre en exposition, avec 26 dessins originaux et une grande fresque murale. Impossible de faire plus mignon ! S’y ajoute une programmation à surveiller de près, comme des projections (ce dimanche, on s’installe en famille devant Les Nouvelles Aventures de Gros-Pois et Petit-Point), des ateliers pour enfants et un mini-opéra début décembre, intitulé Ma vie heureuse.

7. C’est gratuit ! Gio Ponti sublimé

« L’Ange volant » n’est pas le titre d’un roman à l’eau de rose, mais le nom d’une villa dessinée par l’architecte italien Gio Ponti (1891–1979) au tout début de sa carrière pour la famille Bouilhet, héritière de la maison Christofle, à Garches. La nièce de l’architecte, venue lui rendre visite sur le chantier, y est tombée amoureuse du fils Bouilhet (et réciproquement), c’est pourquoi de nombreux détails se placent sous le signe de Cupidon. Cet écrin à l’Italienne, où lignes classiques et modernistes s’entremêlent dans un luxe absolu, a inspiré à la commissaire Marion Vignal une exposition intimiste d’œuvres de Laurent Grasso, Leonor Fini ou Camille Henrot et de mobilier de Gio Ponti ou Piero Fornasetti au milieu de superbes bouquets de fleurs et de créations olfactives signées Barnabé Fillion. Une expérience sensorielle complète.

8. Pas envie de sortir ? Sur Netflix, les secrets de Bob Ross

Peindre une toile en moins de trente minutes. Telle était la promesse de Bob Ross, présentateur d’une émission culte aux États-Unis diffusée de 1983 à 1994 : The Joy of Painting. Visage heureux, coupe afro, l’homme avait le pinceau agile et une perception de l’art ultra-optimiste. Problème ? Son succès a créé un empire financier aux méandres douteux, sur lequel Netflix revient dans un documentaire passionnant. Il dévoile les sombres secrets d’un programme naïf dont les épisodes, mis sur YouTube en 2015, ont par ailleurs connu une seconde jeunesse.