pourquoi Messi a devancé Lewandowski, Jorginho et Benzema


DECRYPTAGE – S’il peine à trouver ses marques au Paris Saint-Germain, l’international argentin de 34 ans n’a pas volé son septième Ballon d’or.

Lionel Messi, sept extra ! Après 2009, 2010, 2011, 2012, 2015 et 2019, la légende argentine de 34 ans hérite ce lundi d’un septième Ballon d’or. C’est un record. En fait, Messi apparaissait déjà à la tête de la plus grande collection en la matière avec six trophées, un de plus que son éternel rival Cristiano Ronaldo et trois de plus que n’importe quel autre footballeur dans l’histoire. Monstrueux, à l’image de la carrière du nouveau numéro 30 du Paris Saint-Germain, dont la liste des records serait trop fastidieuse à énumérer.

Si la «Pulga» a été consacrée une nouvelle fois ce lundi, au Théâtre du Chatelet, ce n’est toutefois pas pour son CV, mais pour ses performances au terme d’une année et d’une saison encore exceptionnelles. La concurrence était pourtant rude. En fait, aucun prétendant ne se dégageait nettement. Il faut dire que Chelsea, vainqueur de la Ligue des champions, et la sélection italienne qui a triomphé à l’Euro 2020, n’avaient pas un chef de file bien identifié mais un collectif de champions. Il y avait toutefois un autre point commun entre les deux équipes : Jorginho. «Il a gagné la Ligue des champions et l’Euro. Il mérite amplement le Ballon d’or, le contraire me paraîtrait étrange», a indiqué le sélectionneur italien, Roberto Mancini, il y a quelques semaines. Le milieu originaire du Brésil n’a toutefois pas une «gueule» de Ballon d’or, même s’il a été l’un des pions essentiels du sacre de ces deux équipes ces derniers mois. Son palmarès lui a valu la troisième marche du podium lundi soir.

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Statistiques, Coupe du Roi et Copa America

Au final, trois joueurs étaient en lice, avec des arguments solides développés par leurs proches. «Robert Lewandowski doit gagner ce trophée, ce n’est même pas la peine d’en discuter. Personne ne joue avec autant de constance que lui actuellement en club ou en équipe nationale», a ainsi déclaré, samedi dernier, Thomas Muller au sujet de son coéquipier au Bayern Munich. Lequel Lewandowski, champion d’Allemagne avec le «Rekordmeister» et auteur d’une saison 2020-21 record à 41 buts en Bundesliga, continue d’affoler les compteurs en 2021-22 avec déjà 30 buts en 26 matches, entre son club et l’équipe de Pologne. Ses statistiques sont ahurissantes. Last but not least, le goleador polonais, pas aidé par le niveau de son équipe nationale à l’Euro, aurait sans doute dû être récompensé en 2020… si le trophée avait été attribué. «Je pense que tu l’aurais gagné l’année dernière. Ce n’était pas possible avec la pandémie mais tu mérites de l’avoir chez toi», a déclaré la superstar argentine en s’adressant de manière très classieuse à son dauphin polonais.

Brillant avec le Real Madrid et lors de son retour en Bleu, malgré l’échec de la France à l’Euro, Karim Benzema faisait aussi partie des «candidats très sérieux», dixit Didier Deschamps, pour «tout ce qu’il a réalisé cette saison en club et en équipe de France». Malheureusement pour l’ex-Lyonnais, il ne peut revendiquer qu’une victoire en Ligue des nations. Léger. Certains l’auraient imaginé sur le podium, il a finalement dû se contenter de la quatrième place.

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A la fin de l’exercice 2020-21, Lionel Messi, lui, pouvait se targuer d’avoir participé à la conquête de la Coupe du Roi sous les couleurs d’un FC Barcelone qu’on qualifiera aimablement de moyen. Avec le titre de meilleur buteur de la Liga en prime. Palmarès qui a pris une autre dimension en juin, quand le natif de Rosario guidait «son» équipe nationale d’Argentine jusqu’au titre à la Copa America. Le tout en damant le pion du rival brésilien, au Brésil, excusez du peu.

«J’aurais gardé un sentiment étrange au fond de moi si j’avais achevé ma carrière sans remporter de titre avec mon pays», disait-il ces derniers mois, dans les colonnes de France Football. C’était en effet son tout premier titre majeur avec l’Albiceleste, lui qui avait tout de même décroché l’or olympique en 2008. En termes de chiffres, Messi a bouclé la saison écoulée avec 38 buts et 14 passes décisives pour le compte du Barça, avant de terminer meilleur buteur (4) et passeur (5) de la Copa America en sélection. Solide. Dans un autre contexte, si Robert Lewandowski, Karim Benzema, Kylian Mbappé, Neymar Jr (PSG), Kevin De Bruyne (Manchester City), Mohamed Salah (Liverpool) ou encore Erling Haaland (Borussia Dortmund) avaient remporté la Ligue des champions en club ou un titre majeur avec leur sélection, ça n’aurait peut-être pas suffi. En 2021, si.

« Gagner la Copa América avec son pays, après tellement de choses qui lui sont arrivées en sélection…. Juste pour ça, il le mérite largement. »

Angel Di Maria sur Lionel Messi

Si cette consécration à la Copa America a certainement fait basculer la balance en sa faveur, c’est que Lionel Messi l’a attendu longtemps, très longtemps. «Il a vécu une année importante dans sa carrière. Gagner la Copa América avec son pays, après tellement de choses qui lui sont arrivées en sélection…. Juste pour ça, il le mérite largement», jure le président officieux de son fan club, son coéquipier au Paris Saint-Germain et en équipe d’Argentine, Angel Di Maria, sur RMC. Des propos frappés du sceau de l’amour, mais qui ont sans doute guidé bon nombre de votants. Une chose est sûre : l’attribution de ce Ballon d’or à Lionel Andrés Messi Cuccitini n’a rien de scandaleux et assoit un peu plus la place de l’intéressé dans l’histoire du foot.

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Charge à lui d’inscrire son nom en lettres capitales dans celle du PSG, après un début de saison relativement anonyme lorsqu’il s’agit d’un sextuple Ballon d’or. Surtout, l’ex-Barcelonais pose, jusqu’ici, plus de problèmes qu’il n’apporte de solutions dans la construction d’une équipe parisienne toujours en chantier. «Mon rêve est de soulever la Ligue des champions une nouvelle fois, c’est ce qu’on va essayer de faire», avait-il claironné lors de sa première conférence de presse parisienne, en septembre. Il y a encore du boulot pour cela.



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