positive au Covid, une jeune femme accouche en urgence et passe deux mois en réanimation


Jessica, 27 ans, a frôlé la mort. Gravement atteinte par le Covid-19, la jeune femme a été contrainte d’accoucher en urgence le 4 août à Lyon. Elle n’a pu voir son bébé que début octobre.

C’est une histoire qui aurait pu très mal finir, mais dont l’épilogue relève presque du miracle, qu’a rapporté Le Parisien  ce samedi 25 décembre, jour de Noël. Jessica, une jeune femme de 27 ans, a manqué de perdre la vie juste après l’avoir donnée le 4 août dernier au CHU de la Croix Rousse, à Lyon.

Tout commence la nuit du 28 juillet. Jessica, enceinte et dont l’accouchement est prévu d’ici une quinzaine de jours, se sent mal. Des courbatures dans le dos et un léger mal de tête la tirent de son sommeil. Des signes perçus comme un mauvais présage. Alexandre, son mari, est d’ailleurs dans l’attente des résultats de son test Covid. Le verdict finit par tomber : tous deux sont positifs. Tandis que les jours passent, la future mère se sent de plus en plus mal, elle manque d’air.

«Attendez, ne coupez pas, je suis encore réveillée !»

Avec son accord, les soignants la transportent jusqu’à l’hôpital de La Croix Rousse où elle est admise en service de réanimation pour un accouchement sous césarienne. Jessica arrive finalement au bloc : «Là, j’ai senti qu’on me mettait de la bétadine sur le ventre, j’ai dit : attendez, ne coupez pas, je suis encore réveillée ! » Puis le trou noir.

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Le lendemain, la jeune maman ouvre les yeux, en réanimation et sous assistance respiratoire. Son bébé n’est pas là. «Comme je ne l’ai pas vu, j’ai eu beaucoup de mal à me dire que c’était mon bébé. Pour moi, c’était un bébé», explique-t-elle, en larmes. Les retrouvailles sont envisagées d’ici une semaine. Mais le 13 août, sa santé ne s’améliore pas et elle est plongée dans le coma. Jessica se réveille finalement le 21 septembre, 38 jours plus tard. Cette fois ça y est, elle est sauvée. Alexandre débarque à son chevet, en pleurs : «Merci, merci, t’es en vie», célèbre-t-il, l’abreuvant de nouvelles. «La chambre est peinte en vert comme tu voulais pour Thibault [leur bébé]. La rentrée s’est bien passée.» Jessica fronce les sourcils, elle ignore s’être endormie si longtemps.

Plus tard, ce sont les soignants qui viennent lui donner des nouvelles du monde, de son bébé, et surtout d’elle-même. On lui explique qu’elle devait initialement subir une greffe de poumons avant qu’ils ne retrouvent leur souffle, presque miraculeusement, comme le raconte encore Le Parisien. «Pourquoi moi ? J’en voulais au monde entier», confie la jeune femme.

Au début, dès que Thibault chouinait, je le rendais à ma belle-mère, je n’arrivais pas à identifier ses pleurs

Jessica, au Parisien

Mais dans son malheur, Jessica a aussi eu beaucoup de chance. Elle est en vie, son fils aussi. Thibault, 2 mois et demi, apparaît pour la première fois dans les bras de sa belle-sœur, bien peigné et souriant. Premier contact entre une mère et son enfant. «C’est horrible mais je ne pensais qu’à Théo [son deuxième fils], coupe-t-elle. Je culpabilise beaucoup, il ne méritait pas ça».

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Finalement, après deux mois et demi de réanimation et pas moins de quatre intubations, Jessica est admise en pneumologie. La mort est derrière elle. Et début novembre, elle trouve la force de porter son cadet pour la première fois. «Là, je me suis senti sa mère. Il me souriait comme s’il savait qui j’étais». Et de poursuivre : «Au début, dès que Thibault chouinait, je le rendais à ma belle-mère, je n’arrivais pas à identifier ses pleurs». Puis, peu à peu, avec le temps, la mère et son enfant se sont peu à peu apprivoisés, connectés.

De son passage en réanimation, il reste à Jessica cette voix anormalement grave, due à l’intubation, quelques cauchemars et des vertiges qu’elle combat, en rééducation, chaque jour.



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