Patrick Jardin, père d’une victime du Bataclan, porte plainte contre Le Monde pour diffamation


Le quotidien avait qualifié Patrick Jardin de «père haineux» dans le titre de son portrait, et décrit extensivement son «militantisme d’extrême droite virulent».

Être «haineux» et «avoir la haine», est-ce la même chose? Lundi 18 octobre, Patrick Jardin, père de Nathalie Jardin, assassinée au Bataclan le 13 novembre 2015, a décidé de porter plainte contre le journal Le Monde. En cause, un portrait publié la veille par le quotidien, initialement titré «Au procès des attentats du 13-Novembre, la colère d’un père haineux». Un texte diffamatoire et mensonger selon l’intéressé.

Déjà, en 2018, un premier portrait par Le Monde décrivait un père «sur le chemin de la haine », s’attardant sur ses convictions politiques. Dès sa publication, le nouvel article et son titre ont fait l’objet de commentaires indignés de lecteurs et d’internautes, observant le choix éditorial du Monde. «La haine est en réalité le corollaire de l’amour. On hait tout ce qui menace, tue ou blesse ce qu’on aime, et plus on aime plus on hait. Ce père est normal et ne devrait pas avoir honte de sa haine […]», dénonçait ainsi un internaute. «Qui peut reprocher à un père d’avoir de la haine pour les assassins de son enfant ?», interrogeait un autre.

Devant ces réactions, le titre a été ultérieurement modifié par Le Monde, pour «La colère sans limites d’un père». Interrogé sur CNews, l’homme est revenu sur l’utilisation polémique du terme «haineux» par Le Monde dès son titre. Un choix biaisé, pour «[le] discréditer et [le] ramener au même rang que les assassins qui ont commis ces attentats».

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Le pardon impossible

«Je ne peux pas être indifférent à l’assassinat de ma fille. Oui, j’ai la haine vis-à-vis des gens qui ont commis ce meurtre. Mais j’ai autant la haine contre les gens qui ont permis que ça puisse arriver», a-t-il expliqué sur CNews. «Je n’appelle pas à des actes violents contre les musulmans. Je n’appelle pas à tuer qui que ce soit», a-t-il ajouté. «Ils m’ont pris ma fille, j’ai dû vendre ma boîte. Je suis sans profession. Pourquoi voulez-vous que je me calme? J’aurai toujours la haine parce que j’ai perdu ma fille. Ma vie est foutue. Les fêtes de fin d’année, je les passe seul. Je ne me calmerai jamais. Ils m’ont fait trop de mal», a-t-il également déclaré. «Je ne peux pas comprendre que les gens qui ont perdu un bras, une jambe… arrivent à pardonner. Je ne peux pas comprendre ça».

«On peut ne pas être d’accord avec mes idées, je l’accepte tout à fait, par contre colporter des inepties et des choses absolument fausses, je ne laisse pas passer», déclarait-il également sur Sud-Radio. Le Monde insiste en effet sur les convictions politiques de Patrick Jardin, soulignant que l’homme est fiché S depuis 2018 par l’État. Le journal affirme que «son nom [est] apparu dans l’entourage d’un groupuscule d’ultra-droite, l’Action des forces opérationnelles (AFO), dont les membres projetaient d’empoisonner de la nourriture halal». «Complètement faux», répondait Patrick Jardin, précisant avoir fait partie d’un mouvement proche du général Martinez pendant quelques mois avant de s’en écarter, et n’ayant jamais fait partie de l’AFO.

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Le père s’était aussi opposé en septembre 2018 au concert d’un rappeur, Médine, dans la salle du Bataclan. Le journal Le Monde avance que le retraité aurait projeté de détruire le transformateur de la salle de concert en cas de maintien du projet (le concert de rap avait finalement eu lieu au Zénith de Paris). «Il faudra qu’ils le prouvent», répond Patrick Jardin.



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