Paris Internationale : 5 jeunes pousses à suivre sans attendre


1. Les drôles de bestioles de Zoe Williams

Née en 1983 à Salisbury au Sud de l’Angleterre, Zoe Williams travaille désormais à Londres après avoir étudié à la Glasgow School of Art, dont elle est sortie diplômée en 2012. La galerie Ciaccia Levi, installée dans le Marais, a choisi pour la représenter un duo d’œuvres en céramique aux titres énigmatiques : Weasel Vision in the Morning Dew (« Vision de la belette dans la rosée du matin ») et Small Weasel and Nest of Adders (« Petite belette et nid de vipères »). Zoe Williams, dont la pratique s’étend du dessin à la vidéo en passant par l’installation, et qui n’a peur ni des grands formats ni des formes ultra-sulfureuses, apparaît pour une fois bien sage… mais aussi étrangement séduisante avec ces sculptures à l’émail brillant et aux formes ondulantes, organiques, gourmandes. Si sa palette pâle s’accorde à merveille avec ce lieu aux couleurs passées, la préciosité luxueuse de ces curieuses belettes détonne sur le carrelage beige !

Zoe Williams, « Weasel Vision in the Morning Dew » et « Small Weasel and Nest of Adders »

Zoe Williams, « Weasel Vision in the Morning Dew » et « Small Weasel and Nest of Adders », 2020

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2. Cueillette aux champignons avec Hamish Pearch

Actuellement exposé au Belsunce Projects de Marseille dans le cadre de Manifesta, le Britannique (né en 1993) a étudié au Camberwell College of Arts et est sorti diplômé en 2019 de la Royal Academy. Cette jeune pousse de l’art, représentée par la galerie Sans titre (2016) venue du 10e arrondissement, pose sur le sol de l’ancienne supérette un (faux) tas de papier envahi de champignons, fait de plâtre et de mastic. Une drôle de rencontre entre un matériau transformé et une forme de vie organique, qui nous donne un brin d’espoir : et si de nos archives infinies, des milliers de feuilles qui encombrent nos armoires, la vie pouvait jaillir, incongrue et sublime ?

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Hamish Pearch, Current Joys (Paper, Hawaiians)

Hamish Pearch, Current Joys (Paper, Hawaiians), 2020

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3. Au lit avec Anne Bourse

Après des études aux Beaux-Arts de Lyon jusqu’en 2007, Anne Bourse (née en 1982) a vécu à Berlin, Hambourg et Beyrouth, où elle a expérimenté la vie et le travail en ateliers collectifs, avant de s’installer à Paris. Essentiellement dessinatrice, l’artiste représentée par la galerie Crèvecœur (installée dans le quartier de Belleville) décline sa pratique sur toutes sortes de supports, comme ici sur des matelas et une feuille encadrée. Au feutre, au stylo à bille, au crayon, au marqueur, à l’acrylique : sur le cartel, la liste des techniques est longue et témoigne d’un dessin vorace, glouton, appliqué dans cette œuvre à un espace domestique fictionnel. Espace dans lequel on s’arrêterait bien un instant, la tête sur la forme moelleuse du coussin et enfilant le pull qui traîne sous les lampes allumées. Mais ces traces d’une histoire invisible intriguent, les motifs de dés aussi. Que nous raconte-elle donc ? « Ne pas être clair, c’est important », dit l’artiste. Et le titre nous souffle une angoisse intime : Chaque après-midi je me demande ce que tu fais ce soir quand le jour est presque fini (2019).

Anne Bourse, Chaque après-midi je me demande ce que tu fais ce soir quand le jour est presque fini

Anne Bourse, Chaque après-midi je me demande ce que tu fais ce soir quand le jour est presque fini, 2019

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4. Errer dans l’espace indéfini de Miguel Cárdenas

Né en 1973 à Bogotá, l’artiste colombien a étudié à l’université de Columbia à New York, où il vit et travaille désormais. La galerie Koppe Astner, implantée à Glasgow, présente l’une de ses peintures aux motifs surréalistes : un homme à tête d’équidé erre dans un champ sans fin, où un cheval sans tête et une arche rocheuse répondent à un soleil orange. Le ciel est lisse, comme étalé d’un seul coup, l’herbe quant à elle est floue. Ici, rien n’a de sens, si ce n’est poétique, et le titre (Orion’s Gate, 2019) ouvre une porte sur un univers mythologique. Orion, chasseur aveugle, mène Miguel Cárdenas dans des contrées énigmatiques, animales, et provoque un sursaut de rêve dans un univers aride.

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Miguel Cárdenas, Orion’s gate

Miguel Cárdenas, Orion’s gate, 2019

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Huile sur toile • 61 × 75 cm • © Miguel Cárdenas

5. Néon sur prescription avec Mathis Altmann

Également présent dans exposition collective autour d’Annemarie von Matt à voir actuellement au Centre culturel suisse (Paris), Mathis Altmann (né en 1987 à Munich) nous éblouit dans l’ombre de la fin du parcours avec sa croix de pharmacie transformée en écran vidéo. Une boucle de 12 minutes et 32 secondes, sélectionnée par la Fitzpatrick gallery (Los Angeles et Paris), réinvente cet objet ultra-commun pour en faire le support d’images indistinctes, de mots et de formes à l’éclat hypnotique. L’ancien étudiant de la Zurich University of the Arts s’inscrit ici, certes sans l’avoir prévu, en contrepied d’une pandémie qui affole la terre entière ; la croix de pharmacie, objet purement fonctionnel, devient avec lui vecteur d’insoupçonné. Ouf, on respire un instant sous nos masques.

Mathis Altmann, Série « Powerlifestyles »

Mathis Altmann, Série « Powerlifestyles », 2019

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Paris Internationale

Du 22 au 29 octobre

12 rue Montyon, 75009 Paris

https://parisinternationale.com/



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