Nos tomates et poivrons menacés : le ToBRFV, un nouveau virus arrive en Europe


Il ne se passe pas une semaine sans qu’on découvre une mauvaise nouvelle relative à la nature, au jardin ou à l’agriculture. Et souvent, c’est les trois d’un coup ! En ce moment, ce sont les cultures de tomates, de poivrons et de piments qui risquent d’être touchées par un nouveau virus, le ToBRFV pour tomato brown rugose fruit virus. Une belle saleté particulièrement virulente qui nous vient du Moyen-Orient et se propage rapidement en Europe et aux Etats-Unis !

Quel est ce virus ? Quels sont les symptômes ?

Apparu, au Moyent-Orient en 2014, le tomato brown rugose fruit virus, mais vous pouvez l’appeler tout simplement : ToBRFV (désolé, ce n’est pas nous qui décidons des noms des virus…) appartient au genre des tobamovirus.

Ce virus peut infecter la totalité de la plante. Les symptômes sont les suivants : décoloration des feuilles, apparition de marbrures et d’une “mosaïque” c’est-à-dire une alternance de plages jaunes et vertes sur le feuillage.

Tout cela affecte la photosynthèse donc la croissance de la plante. Les fleurs sont touchées aussi, elles prennent des tâches brun sombre. Le processus de maturation des fruits est fortement altéré et les fruits présentent des décolorations, des déformations et parfois une surface rugueuse assez caractéristique. D’où le nom de ce virus…

Plants de tomates infectés (©Aviv Dombrovsky, Elisheva Smith) : a, d rugosités brunes développés sur les fruits / b, c taches jaunes sur les fruits / a, e, f motif de mosaïque sur les feuilles / g nécroses sur la tige, les calices et les pétioles

Le ToBRFV est-il dangereux ?

Si vous êtes une tomate, un poivron ou un piment ? Oui. Sinon, vous ne risquez rien !

Mais il est néanmoins très dangereux pour les cultures par son mode de dissémination. En effet, le ToBRFV, se transmet facilement par les semences, les plants et les fruits infectés mais aussi par simple contact. Ce virus est, en outre, capable de survivre des semaines, voire des mois dans le sol, sur les vêtements ou les outils…

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De plus, il n’existe pour l’instant aucun traitement efficace et l’on n’a pas encore découvert de variétés résistantes non plus, que ce soit pour les poivrons, les piments ou les tomates.

Les dégâts sont considérables et les conséquences assez terribles pour les professionnels : les plants touchés produisent des fruits tellement déformés qu’ils se retrouvent impropres à la vente et même à la consommation.

Qu’en est-il chez nous ? Sur les étals et dans nos potagers ?

Ce virus a fait des ravages en Jordanie où 100% des cultures ont été touchées. Pour l’instant, il n’y a pas de traces de ce virus en France et en Belgique. Mais il est déjà présent en Italie, en Espagne, en Grèce, au Royaume-Uni et même aux Pays-bas. Bref, nous sommes tous cernés ! Les producteurs et maraîchers ont donc de bonnes raisons de s’inquiéter pour les prochaines cultures d’été… Il se peut fort que la tomate devienne une denrée rare (et donc chère) sur les marchés.

Que faire pour se prémunir du tomato brown rugose fruit virus au jardin ?

Pour l’instant et malgré le risque élevé, il convient de ne pas paniquer outre mesure. Au jardin, la prévention avant tout ! Pour limiter les risques, je vous conseille l’achat de semences ou de plants qui sont certifiés exempts de virus. L’échange de semences locales entre voisins ne présente que peu de risques dans les régions non-touchées. En revanche, faites attention aux commandes sur le net de semences dont vous ne connaissez pas l’origine géographique !

Si vous avez la moindre suspicion d’attaque de ce virus sur vos plants de tomates, piments ou poivrons, détruisez-les plants aussitôt ! Arrachez-les, ne les mettez pas au compost mais brûlez-les ! Je sais c’est un peu sec… Mais mieux vaut prévenir que… détruire toutes les cultures de tomates en Europe.

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Si vous rencontrez ce type de symptômes chez vous (ne jouons pas l’oiseau de mauvaise augure mais on ne sait jamais !), dirigez-vous vers le Service Régional de l’Alimentation (SRAL) ou la Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles (liste des Fredon ici) ou encore vers la chambre d’agriculture locale.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Craignez-vous pour vos prochaines cultures de tomates ? Pensez-vous, justement, que cultiver à petite échelle permettra de réduire les risques de contamination ?



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