Niki de Saint Phalle, Amedeo Modigliani, Lee Miller, Pierre Bonnard : ce que l’on sait des biopics d’artistes en préparation au cinéma


1. Le plus féministe : un film sur Niki de Saint Phalle par Céline Sallette avec Charlotte Le Bon

À gauche : Niki de Saint Phalle devant la fontaine Stravinsky, 1983 ; à droite : Charlotte Le Bon, 2017

À gauche : Niki de Saint Phalle devant la fontaine Stravinsky, 1983 ; à droite : Charlotte Le Bon, 2017

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Everett Collection / Bridgeman Images

Ses Nanas colorées aux formes opulentes, joyeuses et libérées, n’ont pas fini de réjouir le public. Également connue pour ses performances, ses audacieux tableaux Tirs, son éclatant parc de sculptures monumentales (Le Jardin des Tarots situé en Toscane) et sa relation avec Jean Tinguely, la peintre, graveuse, sculptrice et réalisatrice française Niki de Saint Phalle (1930–2002), aura (il était temps) bientôt son biopic. Membre du collectif 50/50 engagé dans la lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans le milieu du cinéma, l’actrice Céline Sallette (L’Apollonide, Nos années folles) se passionne pour cette icône du féminisme, au point de lui consacrer ce qui sera son tout premier film en tant que réalisatrice. Seuls indices divulgués pour l’instant : coécrit avec Samuel Doux et produit par Jalil Lespert, le long-métrage se concentrera sur les débuts de l’artiste, qui y sera incarnée par l’actrice Charlotte Le Bon (Le Grand Méchant Loup, Yves Saint Laurent), elle-même plasticienne de talent. Un atout de taille qui donne déjà envie de réserver sa place !

2. Le plus bohème : 48 heures de la vie de Modigliani sous la houlette de Johnny Depp

À gauche : Modigliani, « Jeanne Hebuterne portant un chapeau », 1917 ; à droite : Johnny Depp, 2011

À gauche : Modigliani, « Jeanne Hebuterne portant un chapeau », 1917 ; à droite : Johnny Depp, 2011

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© 2022 Bridgeman Images

Après une longue pause forcée due à l’affaire judiciaire qui l’a opposé à son ex-compagne, Johnny Depp remonte en selle avec un projet séduisant : le célèbre acteur américain, qui n’est pour l’instant passé qu’une seule fois derrière la caméra avec le peu concluant The Brave (1997), va réaliser un biopic sur le peintre italien Amedeo Modigliani (1884–1920), dont le tournage débutera en Europe au printemps 2023. Coproduit par Al Pacino et Barry Navidi, et adapté de la pièce de théâtre Modigliani : A Play in Three Acts (1980) de Dennis McIntyre, le film, dont l’action se situera à Paris durant l’année 1916, en pleine Première Guerre Mondiale, ne dévoilera que 48 heures mouvementées de la vie de l’artiste maudit, célèbre pour ses portraits de femmes au long cou, au visage allongé et aux yeux vides tracés en amande. La « vie d’adversités » de ce « prince » sans le sou du quartier Montparnasse et du Paris bohème des avant-gardes, fauché par la tuberculose à seulement 35 ans, fascine Depp. Qui, sans doute, voit une part de lui-même dans cet artiste incompris et torturé au tempérament de feu, qu’attisait sa forte consommation d’opium et d’absinthe…

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3. Le plus hollywoodien : un film sur Lee Miller réalisé par Ellen Kuras avec Kate Winslet et Marion Cotillard

À gauche : Lee Miller en 1943 (colorisation postérieure) ; à droite : Kate Winslet en 2016

À gauche : Lee Miller en 1943 (colorisation postérieure) ; à droite : Kate Winslet en 2016

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© akg-images ; Everett Collection / Bridgeman Images

Cheveux blonds coiffés en casque de déesse, yeux clairs, bouche sensuelle, profil de poupée de porcelaine… La beauté irréelle de Lee Miller (1907–1977) ne saurait occulter son immense talent. Amie de Picasso, Éluard, Cocteau et Man Ray, dont elle fut la muse et la maîtresse avant de le quitter, étouffée par sa jalousie possessive, l’Américaine émigrée à Paris en 1929 brilla comme mannequin mais surtout comme photographe, défiant le machisme de l’époque. Nommée aux Oscars pour son documentaire The Betrayal-Nerakhoon (2008), la réalisatrice Ellen Kuras a décidé de lui consacrer un biopic inspiré de l’ouvrage écrit par le fils de la photographe, Antony Penrose, intitulé Les Vies de Lee Miller (1994). Le long-métrage attire déjà par son casting glamour : Lee Miller y sera incarnée par Kate Winslet, qui y donnera la réplique à Marion Cotillard (dans la peau de Solange d’Ayen, directrice mode du Vogue français) et à Jude Law en Roland Penrose, tandis que Josh O’Connor (The Crown) prêtera ses traits à Antony Penrose, et Andrea Riseborough (Shadow Dancer) à la journaliste Audrey Withers. Prévu pour 2023, le film couvrira la période où, de 1938 à 1948, Miller fut correspondante de guerre pour le Vogue britannique, immortalisant le quotidien des femmes et des hommes ainsi que, à leur libération, l’horreur des camps de concentration nazis… Osant même un autoportrait iconique dans la baignoire d’Adolf Hitler à Munich, juste après le suicide du dictateur en avril 1945. Un parcours audacieux qu’il nous tarde de voir à l’écran !

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4. Le plus intimiste : Marthe et Pierre Bonnard vus par Martin Provost

À gauche, Pierre Bonnard à Villeneuve-sur-Yonne, vers 1892 ; à droite : Vincent Macaigne

À gauche, Pierre Bonnard à Villeneuve-sur-Yonne, vers 1892 ; à droite : Vincent Macaigne

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© CCI / Bridgeman Images ; Wikimmedia Commons

C’est une bonne nouvelle : le talentueux Martin Provost, à qui l’on doit l’excellent Séraphine (2008) – biopic consacré à la peintre autodidacte Séraphine Louis, dite de Senlis, avec Yolande Moreau dans le rôle principal – en prépare actuellement un nouveau consacré au peintre Pierre Bonnard (1867–1947), connu pour avoir participé à la fondation du groupe postimpressionniste des Nabis. L’acteur Vincent Macaigne y campera le peintre, aux côtés de Cécile de France dans le rôle de sa compagne Marthe. Anouk Grinberg, qui interprètera la mécène et pianiste Misia Godebska (connue aussi sous le nom de Misia Sert), ainsi que Stacy Martin, dans la peau de Renée Monchaty (une maîtresse qui s’est suicidée lorsque l’artiste l’a quittée), seront également à l’affiche de ce long-métrage produit par Les Films du kiosque, dont Provost a lui-même écrit le scénario et dont le tournage, débuté cet été, se déroulera jusqu’à fin octobre pour une sortie prévue en 2023. Bonnard, Pierre et Marthe se concentrera sur une figure restée dans l’ombre du peintre : celle de Marthe, sa muse, compagne puis épouse qui a partagé sa vie de 1893 à 1942, et qu’il a souvent représentée nue, notamment dans sa baignoire, évanescente et mystérieuse. Le film nous montrera donc l’artiste à travers cette relation amoureuse, ponctuée de nombreux voyages au cours desquels le couple noue des amitiés avec Monet (incarné dans le film par André Marcon), Vuillard (joué par Grégoire Leprince-Ringuet), Signac, Renoir ou encore Matisse. Et se terminera sur l’affaire judiciaire qui éclate après la mort de Pierre, alors veuf. Lorsque le monde découvre que Marthe de Méligny, qui s’était toujours dite orpheline, avait en réalité une famille et un autre nom… Une énigme digne d’un polar !

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