Montebourg appelle à «l’unification des forces autour d’un projet et d’un candidat commun»


Dans une interview accordée à Libération, le candidat constate que sa candidature ne décolle pas et met en garde contre la «disparition» de la gauche.

«C’est le travail de la dernière chance avec vous.» Dans une interview accordée à Libération et publiée ce mercredi, Arnaud Montebourg lance une bouteille à la mer. Conscient que sa candidature ne décolle pas et qu’il n’a pas «réussi» à faire la «synthèse» voulue, le candidat appelle à «l’unification des forces autour d’un projet et d’un candidat commun».

Ces dernières semaines n’ont pas été les meilleures de sa campagne. Le 7 novembre dernier, Arnaud Montebourg, invité du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, fracture son entourage. En proposant de bloquer les transferts d’argent privé, via Western Union, vers les pays qui «refusent de reprendre» leurs clandestins, l’ancien ministre s’attire les foudres de la gauche et les félicitations… d’Éric Zemmour. S’ensuivent diverses tensions au sein de son équipe, à commencer par une partie des Jeunes pour Montebourg qui se désolidarisent de sa candidature.

Depuis, le prétendant, déjà à la peine dans les sondages, patine encore un peu plus. Une récente étude Ifop-Fiducial réalisée pour Le Figaro le place à 1 ou 2%, contre 3 à 4% récemment. «Depuis le 4 septembre (date de sa déclaration de candidature, NDLR), soyons honnêtes, rien n’a bougé», constate-t-il auprès de Libération.

«Les électeurs de gauche se retirent»

Arnaud Montebourg ne ménage pas pour autant ses adversaires. S’il plonge dans les enquêtes d’opinion, c’est aussi le cas, selon lui, de toute la gauche. «Anne Hidalgo, qui était la plus haute, baisse à chaque fois qu’elle parle», raille-t-il. Quant à Jean-Luc Mélenchon, il «ne parvient plus à décoller».

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«Aucun candidat ne peut créer la dynamique au détriment des autres car le peuple de gauche ne veut pas choisir», en conclut le candidat, qui déplore que «les électeurs de gauche se retirent de la présidentielle» alors que «la droite et l’extrême droite font corps».

Son jugement de l’état de la gauche est tout aussi sévère. Selon lui, celle-ci a «laissé tomber» la «valeur travail et sa juste rémunération», le «retour raisonnable de la souveraineté nationale», la «réindustrialisation et le made in France”» ainsi que la «fermeté républicaine». Autant d’«abandons» qui risquent de mener à «la mort et la disparition de la gauche».

Une solution lui semble donc inévitable : «retrouver une force unifiée pour peser sur les événements dangereux qui se préparent». Évoquée depuis plusieurs mois, l’union de la gauche ne trouve pas, pour l’heure, de candidat. Mais à moins de cinq mois de la présidentielle, Arnaud Montebourg veut faire une énième tentative. Lui qui a longtemps souligné la «singularité» de son projet semble même prêt à se ranger derrière une figure commune.

Jean-Luc Mélenchon écarté de l’union

«Chacun doit apporter sa pierre à cette chance que le pays ne doit pas manquer», estime-t-il, sans manquer de préciser que son projet «devra être défendu». «Devant ce péril, il est temps de se réveiller et d’agir. (…) Attention, nous sommes et serons tous responsables de cette situation si elle n’évolue pas», met-il en garde. Avant d’ajouter que le candidat communiste, Fabien Roussel, est «le moins éloigné de (lui) politiquement».

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Au-delà de l’union, il s’agit également d’«affronter la réalité des problèmes et ne pas laisser certains sujets comme la question de l’immigration de côté», alors que «le projet de Zemmour porte une vision effrayante de purification ethnique». Il revient aussi à la gauche de «renouer avec le récit national».

Le chemin de l’unité que veut emprunter Arnaud Montebourg semble toutefois périlleux. Lui-même y met déjà un obstacle en excluant Jean-Luc Mélenchon, trop éloigné par sa «radicalité», son «communautarisme» et «sa vision de la République».

Invitée sur France 2 ce mercredi, la candidate socialiste Anne Hidalgo n’a pas non plus répondu positivement à cet appel. «Ce qu’il faut, c’est pouvoir porter notre vision. Moi, ma vision, elle est très claire (…). Vous savez très bien qu’aujourd’hui une union qui serait perçue comme artificielle, parce qu’il y a des candidats qui sont depuis très longtemps déclarés, ne fonctionnerait pas», a-t-elle balayé.





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