Matières premières – La Bourse de Londres en forme malgré la guerre en Ukraine


Le FTSE 100, principal indice de la Bourse de Londres, affiche une santé singulière depuis le début de l’année, dans le vert malgré la guerre en Ukraine, portée par ses champions pétroliers et miniers, là où les principales places mondiales sont tombées dans le rouge.

Vendredi, l’indice vedette de la place britannique affichait ainsi dans l’après-midi une hausse de plus de 3 % depuis le début de l’année là où le CAC 40 parisien a plongé par exemple de quelque 9 %, le DAX allemand de plus de 10 % et le Dow Jones américain de près de 5 %.

« Le FTSE 100 est resté globalement résilient depuis le début de l’année par rapport à ses homologues étrangers, en partie grâce à la forte présence de grandes sociétés minières et énergétiques dans l’indice, qui ont été soutenues par la flambée des prix des matières premières », décrypte pour l’AFP Susannah Streeter, analyste pour Hargreaves Lansdown.

Le groupe minier suisse Glencore, coté à Londres, était en tête, affichant un gain de près de 40 % depuis le début de l’année, suivi de près, parmi les minières, par Anglo American. Le géant pétrolier Shell avait quant à lui enregistré une hausse de plus de 30% depuis le 1er janvier, et son concurrent BP de plus de 15 %.

La guerre en Ukraine et les incertitudes qu’elle engendrées a propulsé les cours du pétrole, du gaz, mais aussi de métaux tels que l’aluminium et le nickel, dont la Russie est un grand producteur, qui fluctuent en fonction des nouvelles du conflit mais restent à des niveaux très élevés.

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Or les valeurs pétrolières et minières représentent un cinquième de la capitalisation boursière du FTSE 100 mais aussi 41 % des bénéfices projetées pour 2022 et 31 % des dividendes, selon des estimations d’analystes.

« Les prix du pétrole et des métaux industriels ont été très solides depuis un certain temps, car les craintes de sanctions touchant l’approvisionnement russe ont augmenté », explique à l’AFP Russ Mould, analyste chez AJ Bell.

Poids du Covid et du Brexit

Par ailleurs, l’inflation et les hausses de taux d’intérêt jouent aussi en faveur du FTSE 100, car elles génèrent une « croissance conjoncturelle à bon compte » au détriment d’autres marchés, comme les Etats-Unis, qui reposent davantage sur de la croissance à long terme, poursuit l’analyste.

Londres, moins affectée par la guerre en Ukraine, partait aussi de plus bas, lestée notamment par la sortie de l’UE et un rebond plus lent après la pandémie.

Le marché britannique « a enregistré des sous-performances terribles depuis le vote du Brexit et même au delà », décrit M. Mould.

Là où le CAC 40, le DAX ou Wall Street ont depuis longtemps largement dépassé leurs niveaux d’avant le Covid, la place britannique est remontée à vitesse réduite, frôlant sans jamais dépasser son pic de 7.689,67 points datant de janvier 2020.

Conséquence : « l’indice a une valorisation bon marché par rapport à bon nombre de ses pairs internationaux », résume Richard Hunter, analyste d’Interactive Investor, interrogé par l’AFP.

Remonter la pente après « la double entrave du Covid et du Brexit n’a pas été sans revers, tandis que de nouveaux variants (du coronavirus) sont apparus et que la bureaucratie supplémentaire (en raison du Brexit) s’est avérée onéreuse pour de nombreux importateurs comme exportateurs », abonde Susannah Streeter.

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D’autant que l’indice de Londres reste pénalisé, explique-t-elle, par le secteur du voyage et du tourisme, fortement affecté par la pandémie et qui a pris un nouveau coup avec la guerre en Ukraine.

Le choc du conflit « a provoqué de la volatilité et de nouvelles perturbations pour les compagnies aériennes, qui luttaient déjà contre des turbulences persistantes sur leur trajectoire de reprise », selon l’analyste.

En témoignent les quelque 6 % perdus par IAG, maison mère de British Airways et Iberia, depuis le début de l’année et plus encore la baisse du groupe industriel Rolls-Royce, spécialisé dans les moteurs d’avion, en baisse de plus de 22 % depuis le 1er janvier.



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