Mandat d’arrêt de la justice française dans une affaire d’enlèvement parental au Japon


Vincent Fichot, en procédure de divorce avec son épouse nipponne, est sans nouvelles de ses deux enfants, âgés de 6 et 4 ans, depuis plus de trois ans.

La justice française a émis un mandat d’arrêt contre l’épouse japonaise de Vincent Fichot, un Français résidant au Japon et dont les deux enfants ont été enlevés à Tokyo par leur mère en 2018, a appris l’AFP mardi 30 novembre. Ce mandat d’arrêt diffusé à l’international a été délivré pour des faits de soustraction de mineurs et de mise en péril d’un mineur, ont déclaré Vincent Fichot ainsi qu’une source proche du dossier.

Cette procédure est partie d’une plainte pénale déposée par Vincent Fichot à Paris en 2019 pour ces deux infractions, et qui avait donné lieu à l’ouverture d’une information judiciaire fin 2020. Cet ancien employé dans la finance, qui cherche à récupérer son fils et sa fille âgés aujourd’hui de 6 et 4 ans respectivement, avait médiatisé son cas l’été dernier en menant une grève de la faim pendant trois semaines au moment des Jeux olympiques de Tokyo. Son action avait libéré la parole de nombreux parents dans la même situation que lui au Japon, étrangers aussi bien que japonais, pères comme mères. La garde partagée des enfants en cas de séparation des parents n’existe pas légalement au Japon, ce qui fait que les enlèvements parentaux y sont courants et tolérés par les autorités locales.

Comment un juge japonais peut attribuer la garde à une mère recherchée à l’international? »

Vincent Fichot

Le président français Emmanuel Macron, venu à Tokyo pour l’ouverture des JO, n’avait pas rendu visite à Vincent Fichot comme celui-ci l’espérait, mais avait évoqué son cas auprès du gouvernement nippon. Même s’il ne s’attend guère à ce que sa femme soit interpellée au Japon, Vincent Fichot, 39 ans, espère que ce mandat d’arrêt pèsera sur la décision du juge japonais devant se prononcer dans quelques mois sur l’attribution de la garde de leurs enfants, au moment d’acter le divorce. «Comment un juge japonais peut attribuer la garde à une mère recherchée à l’international?» s’est demandé Vincent Fichot. Ce serait «assez tordu», a-t-il estimé, rappelant qu’il souhaitait toujours appliquer le principe d’une garde partagée pour ses deux enfants, dont il est sans nouvelles depuis plus de trois ans.

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«Une procédure de divorce est en cours. Nous n’avons aucune intention de nous battre en dehors du tribunal», a réagi auprès de l’AFP l’avocate de l’épouse de Vincent Fichot, Hatsuko Tsuyuki, refusant de commenter spécifiquement sur le mandat d’arrêt concernant sa cliente. L’ambassade de France au Japon, de son côté, n’a pas souhaité s’exprimer sur un cas particulier. Vincent Fichot fait partie d’un groupe de dix parents de quatre pays différents ayant porté plainte contre le Japon auprès du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies en 2019 au sujet des enlèvements parentaux dans l’archipel nippon.



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