les réactions de la classe politique après le discours d’Emmanuel Macron


À quelques mois de l’élection présidentielle, le chef de l’État a pris la parole pour expliquer ses choix sanitaires et économiques. Et vanter son bilan.

Sa parole était attendue. Les oppositions ont saisi la balle au bond. Dans un contexte de légère reprise épidémique, Emmanuel Macron est d’abord monté au créneau sur le front sanitaire pour annoncer le conditionnement de la validité du passe sanitaire à la troisième dose pour les plus 65 ans d’ici la mi-décembre. Et l’ouverture de la campagne de rappel vaccinal pour les plus de 50 ans dans trois semaines. Mesures qui n’ont pas reçu un accueil favorable au parti à flamme. «La troisième dose n’aura donc été qu’une excuse pour faire un discours de campagne dont presque toutes les déclarations sont éminemment contestables», a rapidement lancé Marine Le Pen. Laquelle raille un président de la République vivant dans un «monde parallèle».

«Un discours de candidat, en campagne contre son propre bilan. Le tout, en utilisant les moyens de l’État et la crise sanitaire pour réquisitionner l’ensemble des chaînes de télévision», a raillé le patron du RN Jordan Bardella. «Il parle de liberté mais enchaîne les Français : le piège du passe sanitaire se referme sur les vaccinés…», a également dénoncé le candidat DLF à l’élection présidentielle Nicolas Dupont-Aignan, qui était devenue une des figures de proue du mouvement antipasse après la précédente adresse aux Français d’Emmanuel Macron le 12 juillet dernier.

De l’autre côté de l’échiquier politique, Jean-Luc Mélenchon a tancé sur LCI «un méli-mélo de compte rendu assez discutable et de promesses de candidat». «Il a accru les angoisses ce soir parce qu’il a annoncé aux chômeurs que les conditions allaient êtres plus dures et qu’on allait retirer leurs indemnités plus facilement, et qu’on devait travailler davantage…», a ajouté le leader LFI. Le chef de l’État a en effet souhaité suspendre les allocations-chômage des demandeurs d’emploi «qui ne démontreront pas une recherche active». Et repousser «à terme» l’âge de départ la retraite en cas de second mandat. Un Emmanuel Macron dont le candidat à la présidentielle estime qu’il voit le futur scrutin comme «une formalité administrative». Vient également en creux le procès intenté à Emmanuel Macron, mais aussi à tous ses prédécesseurs en campagne ou pré-campagne, d’utiliser les frais et les moyens de l’Etat au bénéfice de sa propre candidature.

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Du côté d’EELV, le porte-parole de Yannick Jadot Matthieu Orphelin a dénoncé un «aveu d’impuissance», un «manque de vision», et un président qui «se contente de miser sur le nucléaire comme seule et unique solution à la crise énergétique et climatique.» Dans son intervention, le chef de l’État a confirmé la construction de nouveaux EPR, une «première depuis des décennies». «27 minutes d’un président-candidat. Président des riches, de l’inaction climatique et de l’entêtement dans le nucléaire. Liberté, égalité, fraternité, climat : le mandat de l’échec et des renoncements», a surenchéri pour sa part le secrétaire national du parti Julien Bayou.

Dans les rangs de la droite, les leaders LR se sont montrés pour l’instant assez discrets. Parmi les impétrants au Congrès, seul Philippe Juvin réagit et applaudit la décision relative au passe sanitaire, tout en déplorant qu’Emmanuel Macron «n’ait pas rebâti un système de santé robuste en 18 mois». «Comment oser prétendre que le pouvoir d’achat a augmenté, que les comptes sont maîtrisés et effectuer un tel changement de pied sur le nucléaire ? Nous avons vu un président en campagne, sans bilan ni projet», a fait mine de s’interroger Annie Genevard, vice-présidente de LR.

Sans surprise, la majorité a fait bloc derrière le président de la République. «Un cap pour les mois à venir : celui de la protection des Français face à la Covid. Un chemin pour les dix ans à venir : celui de la réindustrialisation, de l’emploi mais aussi d’une ambition européenne renouvelée. Pour ensemble, continuer à faire face», s’est ainsi félicité le chef de file des députés marcheurs Christophe Castaner. Il faut dire qu’Emmanuel Macron a livré un discours de presque-candidat mardi soir. «Je vois bien, je sens bien, j’entends bien l’incertitude, les doutes, parfois la fatigue, quelque fois la colère (…) qui se manifestent», a lancé Emmanuel Macron. Avant d’exhorter les Français à endosser un «esprit de résistance» à «la soumission aux dogmes, aux obscurantismes, au retour du nationalisme.» Une pique claire et nette à Éric Zemmour et Marine Le Pen.

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