Les plus beaux musées du monde : la Fondation Carmignac à Porquerolles


C’est un voyage initiatique, une expérience hors du temps. D’abord, il faut prendre un bateau et traverser les eaux turquoises qui bordent la côte varoise, accoster sur l’île protégée de Porquerolles puis marcher à l’ombre des pins pour atteindre enfin une moderne bastide lovée dans une oasis de verdure. À l’intérieur de cette fondation d’exception ouverte en 2018, on découvre – pieds nus ! – la collection de l’homme d’affaires Édouard Carmignac à travers une exposition thématique renouvelée chaque année. Le parcours ouvert et ensoleillé, qui invite à la zénitude, offre des conditions de rêve pour appréhender les œuvres de Basquiat, El Anatsui, Gerhard Richter, Roy Lichtenstein ou Thomas Ruff. Un panorama de l’art des XXe et XXIe siècles qui se poursuit dans l’immense jardin de la Villa, paysage presque sauvage dessiné par Louis Benech. Le long d’un sentier sablonneux, entre les pins et les figuiers, c’est une véritable chasse aux trésors : ici la forêt de totems miroitants de Jeppe Hein, là les œufs géants de Nils Udo ou encore les visages des Trois alchimistes (2018) de Jaume Plensa, dressés tels des Moaï. Une véritable Arcadie qui s’arpente dès les beaux jours.

Ce qu’il faut savoir

La passion d’Édouard Carmignac (aujourd’hui 77e plus grande fortune de France) pour l’art trouve sa source dans les années 80, alors qu’il fréquente à New York la Factory d’Andy Warhol et Jean-Michel Basquiat. Constituée depuis les années 90, sa collection de plus de 300 œuvres (dont un Botticelli !) va des grands noms de l’art contemporain aux jeunes artistes émergents. En 2009, le collectionneur crée le prix Carmignac du Photojournalisme qui offre une bourse de 50 000 euros destinée à soutenir un projet de reportage dans une région du monde où des droits humains sont en péril. Tombé sous le charme d’une villa (visible dans le film de Jean-Luc Godard Pierrot le fou) à Porquerolles, il en fait en 2018 un lieu dédié à l’art sans en modifier la surface ni le paysage. Depuis son ouverture, la fondation est dirigée par le fils du financier, Charles Carmignac, ancien membre du groupe Moriarty.

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À ne pas rater

Dans l’espace d’exposition, souterrain mais gorgé de lumière, une salle convie le visiteur à un moment de contemplation unique : assis dans des coussins au sol, on est happé par la grande toile de Miquel Barceló, Not titled yet (2018), sorte de version des Nymphéas peuplée de créatures marines inquiétantes. Dehors, dans l’ancien cours de tennis, on s’arrête aussi plusieurs minutes devant l’immense panneau d’Ed Ruscha, où s’inscrit en lettres capitales les mots Sea of desire (2018), tel une énigme métaphysique.

© Fondation Carmignac – Photo : Laurent Lecat

Miquel Barceló, Not titled yet, 2018

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© Fondation Carmignac – Adagp, Paris, 2021 – Photo : Luc Boegly, David Desrimais Editeur

Edward Ruscha, Sea of Desire, 2018

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© Fondation Carmignac – Photo Marc Domage

VHILS, Scratching the Surface Porquerolles, 2018

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© Fondation Carmignac – Photo Camille Moirenc

Jaume Plensa, Les trois Alchimistes, 2018

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© Fondation Carmignac – © Adagp, Paris, 2022 – Photo : Camille Moirenc

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Fondation Carmignac



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