Les mutations surréalistes de Julie Curtiss


C’est une œuvre à la fois tendre et glaçante, dont les personnages, sans visage, ont toujours quelque chose qui cloche mais jamais ne semblent s’en formaliser. Ils vivent très bien leur bizarrerie. Et ne cherchent manifestement pas à effrayer quiconque – peut-être même cherchent-ils à rasséréner. En eux, se côtoient le beau et le monstrueux, sans aucun coup d’éclat, sans aucune éclaboussure, sans drame. C’est donc une peinture qui allie les contraires, balance d’un pied sur l’autre, entre rêve (ou cauchemar) et réalité, entre le doux et le dur, le pointu et l’arrondi, la carotte et le bâton, le proche et le lointain, l’homme (ou la femme) et la bête, les bottes en cuir et l’aspirateur, les poils du tapis et les cheveux permanentés. Toute l’œuvre de Julie Curtiss met son pinceau dans le sillon du surréalisme en resserrant le cadre pour ne pas se disperser dans une multitude de saynètes. Ça s’appelle, au choix, de la sobriété, de l’efficacité, du culot, de la justesse. Et le monde de l’art ne s’y est pas trompé très longtemps.

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