L’Envolée : “Je me lasse de voir les mêmes visages au cinéma et à la télévision” – Actus Ciné


Avec “L’Envolée”, la Britannique Eva Riley signe un premier long métrage où se mêle dureté et douceur, un étonnant mélange qui révèle deux comédiens non professionnels renversant de vérité.

Arizona Distribution

AlloCiné : Pourquoi avez-vous choisi des acteurs non professionnels pour jouer dans L’Envolée ?

Eva Riley : J’ai rencontré des acteurs professionnels et non professionnels lors du casting du film, mais j’ai toujours pensé que je finirai par choisir des acteurs non professionnels parce que, principalement, l’expérience m’avait plu sur mes courts métrages. Trouver de nouveaux acteurs me passionne car je me lasse de voir les mêmes visages au cinéma et à la télévision, et je veux donner leur chance à de nouveaux talents. Je savais aussi qu’il serait vraiment difficile de trouver une actrice adolescente professionnelle qui soit une gymnaste accomplie ! J’ai eu tellement de chance de trouver Frankie et Alfie. Il était clair pour moi dès le début qu’ils étaient talentueux. Ils étaient les meilleurs acteurs que j’ai rencontrés pour le film.

Comment avez-vous travaillé avec eux ?

L’essentiel pour moi était d’avoir de bonnes relations avec eux et de les connaître personnellement en leur parlant beaucoup avant le tournage. Il était essentiel d’avoir cette confiance entre nous. Avant le tournage, nous avons fait des répétitions mais nous n’avons jamais répété des scènes du film car je voulais garder de la spontanéité pour le plateau. Au lieu de cela, nous faisions beaucoup d’improvisation autour de scènes de la vie des personnages, afin qu’ils puissent se connecter avec les émotions de l’histoire. Ces répétitions ont été une excellente occasion de leur donner confiance et de les habituer à ma mise en scène. Frankie et Alfie se sont rencontrés deux ou trois fois avant le tournage lors des auditions et des essayages de costumes, mais je ne les ai pas fait répéter ensemble, parce que je voulais garder l’effet de surprise pour le tournage. Je les ai fait improviser pendant les prises. Ils savaient juste dans quelle direction la scène devait aller et je leur donnais quelques indications. Ils ont adoré le faire de cette façon car ils sont tous les deux de très bons improvisateurs. Tout au long du tournage, je me suis assurée de maintenir un dialogue constant pour être certaine qu’ils se sentaient à l’aise et qu’ils n’hésiteraitent pas à me dire lorsqu’ils se sentaient fatigués. Mais parfois, je devais les pousser pour obtenir une certaine émotion ou un sentiment.

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L’Envolée est votre premier long métrage. Quelles sont les principales différences entre longs et courts métrages en termes de production et de conception ?

En ce qui concerne l’écriture du film, c’était une tâche complètement nouvelle pour moi. Écrire un court métrage et écrire un long métrage sont deux choses complètement différents en termes de narration, et il m’a fallu du temps pour apprendre. Habituellement, j’écris assez rapidement, mais là, j’étais plus lente que la normale, car il m’a fallu beaucoup de temps pour distiller mes idées et rassembler de nombreux éléments dans un récit simple. J’ai écrit beaucoup de versions avant d’être satisfaite du scénario. En ce qui concerne la réalisation du film, la différence réside dans l’endurance physique et mental que le format long implique. Nous avions un budget relativement faible, donc je me suis constamment retrouvée face à la nécessité de prendre des décisions qui respecteraient le budget sans pour auant compromettre la vision que j’avais pour le film. Et il y a tellement de choses à garder à l’esprit lors de la réalisation d’une fiction. Vous devez toujours penser à la continuité narrative en vous assurant que ce que vous tournez maintenant va relier ce qui se passe avant et après dans le film. Nous étions également plus pressés par le temps que je ne l’avais été pour mes courts métrages. J’ai donc dû travailler dur avec Steven Cameron Ferguson, mon directeur de la photographie, pour nous assurer de la cohérence visuelle de l’ensemble. Comme pour mes courts, il était essentiel d’avoir les bonnes personnes autour de moi. J’avais des relations étroites avec mes acteurs et les membres de mon équipe, et il y avait un grand sentiment d’accomplissement à la fin du tournage.

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Le monde que vous représentez est rude. Mais la relation entre Leigh et son frère apporte de la tendresse au sein de cette réalité.

Je voulais un sentiment de tendresse et de joie tout au long du film. Peu importe que ce soit dans un environnement difficile, j’ai l’impression qu’il y a des moments de beauté et de gentillesse dans toutes les parties de la vie et je me suis efforcée de les faire remonter à la surface, particulièrement pour le personnage de Joe. Il y a beaucoup de stéréotypes autour de ces jeunes hommes à la lisière de la délinquance, et ils sont souvent déshumanisés dans les médias. Mais d’après mon expérience, en leur parlant, ils peuvent être aussi tendres et aimants que n’importe qui.

Quelles sont vos influences ?

J’ai vu beaucoup de films sur l’amitié et les relations naissantes. Certains ont eu une réelle influence sur moi, comme Ilo Ilo (Anthony Chen), Gimme The Loot (Adam Leon), Divines (Houda Benyamina) ou encore Weekend (Andrew Haigh). En général, mes influences sont nombreuses et variées. J’adore les films qui ont des acteurs naturalistes et des personnages complexe dont on explore l’humanité.

Parlez-nous de votre prochain projet, The Circle.

The Circle est un autre film sur les adolescentes, mais il a un ton et un style très différents. Il s’agit d’une adolescente conservatrice qui commence dans une nouvelle école et crée une sorte de secte au sein d’un groupe d’adolescentes en marge. C’est un film beaucoup plus sombre que L’Envolée, mais avec une forte dose d’humour absurde. Examiner comment l’idéologie conservatrice se répercute sur les jeunes et les rituels de liaison entre les jeunes femmes m’intéresse beaucoup.

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La bande-annnonce de L’Envolée :

 



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