Le vieux Clos de Sylvaine


29 janvier 2020

Cliente de la première heure, Sylvaine a grandi au milieu des plantes et des fleurs dans un jardin clos, à deux pas de Paris. Sur son blog, “Le vieux clos”, elle transmet sa passion, son amour pour ce jardin de famille, véritable refuge et bulle d’oxygène en zone urbaine.

Aujourd’hui, je vous propose de faire sa connaissance au travers de cette interview.

Ton jardin est une affaire de famille, il a traversé plusieurs générations de jardiniers. Peux-tu raconter un peu son histoire à nos lecteurs ?

Mon Clos est un vieux jardin d’Ile de France, acheté par mes arrière-grands-parents au début du siècle dernier et cultivé par les générations suivantes depuis 100 ans. Les “vrais” jardiniers étaient ma grand-mère, puis mon père et beaucoup de plantes installées à l’époque sont encore là aujourd’hui, en particulier les arbres et arbustes, les pivoines, les Iris pallida, les petites campanules et les vieilles heuchères ‘Gloire d’Orléans’.

jardin paris
Le vieux Clos en 1900 !

Nous sommes la quatrième génération à nous occuper du jardin et bien sûr, j’ai apporté ma touche personnelle. Par exemple, du temps de mes grands-parents, le petit jardin du haut était un potager. Mon père l’a transformé en verger avec plus ou moins de succès, j’ai conservé les fruitiers en bonne santé (pommiers, vigne, figuier et framboisiers) et j’ai ajouté des plantes vivaces et des rosiers. Un jardin est en perpétuelle évolution, autrefois très ensoleillé, les arbres et arbustes plantés par les générations précédentes font maintenant beaucoup d’ombre et je refais donc les massifs peu à peu.

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Comment décrirais-tu ton jardin ?

Mon jardin est un terrain pentu, constitué de deux jardins : celui “du bas” de 600 m2 et celui “du haut” de 200 m2 environ. La terre est limono-crayeuse. Elle est aussi très drainante, pleine de jolis petits cailloux qui sont en fait des morceaux de craie. Le drainage et surtout le pH très alcalin (8,9) me pose souvent des problèmes et j’ai eu pas mal d’échecs avec des plantes ou arbustes supportant normalement le calcaire mais complètement chlorosés au bout de deux ans !

Les Iris embaument au printemps

Peux-tu citer 5 plantes dont tu ne saurais te passer ?

Evidemment, j’ai des chouchous ! Au soleil : les grands iris, les euphorbes et les plantes aromatiques. A l’ombre : les hellébores, et partout, vraiment partout, des bulbes.

Les Hellébores et les Narcisses colorent l’hiver et le début du printemps

J’essaie de planter des plantes adaptées à ma terre très calcaire. Pour les quelques massifs ensoleillés, le choix est vaste : iris, euphorbes, coquelourdes, asters, campanules, plantes aromatiques, lavandes. Les rosiers sont tous greffés sur Rosa canina ! A l’ombre, les hellébores s’y plaisent, pour mon grand bonheur puis quelques épimédiums et brunneras, des fougères, et des Cyclamens hederifolium et coum. Et partout des bulbes qui apprécient la terre drainante. Le jardin ne dort jamais en hiver, les nombreux hellébores, les longs chatons des noisetiers, les baies noires du lierre et rouges des fusains apportent de la couleur et de la gaieté. Au printemps, le jardin est couvert de fleurs et en été, je sème et plante des annuelles et des bulbes de dahlias pour apporter quelques touches de couleur dans le Clos transformé en jungle verte. L’automne se pare de jolies couleurs et voit les dernières floraisons des asters et des petits cyclamens hederifolium.

Roses, Choisya et Doronicum et des bulbes (Alliums, Tulipes…) partout !

Ton jardin est un véritable refuge pour la faune. Que fais-tu pour les dorloter ?

Le clos est en pleine ville, à deux pas de Paris, et nous essayons le plus possible de créer une “bulle verte”,  un lieu accueillant pour la faune. Il y a les grands arbres, puis les plantes mellifères, des sauvageonnes que je laisse volontairement et enfin, sur les murs, du lierre. Je n’utilise aucun pesticide depuis toujours, ni même aucun engrais et le jardin est plein d’oiseaux et d’insectes butineurs. Le bassin attire tout un petit peuple semi-aquatique, nous avons une petite population de crapauds et tout l’été, un ballet de jolies libellules.

Le jardin est un refuge pour les animaux : papillons (ici Robert le Diable), osmies et syrphes

Tu publies régulièrement des articles sur ton blog et ce depuis plusieurs années. Ce partage est important pour toi ?

Mon blog a dix ans ! Depuis toutes ces années, je publie régulièrement des articles sur la flore, la faune du jardin et j’aime beaucoup participer aux jeux proposés par d’autres blogueuses : les retrospectives de Marie-Claude (Un P’tit Coin de Nature), les 5 sens de Marie (Le jardin de Pantoufle), le jardin ABC de Charlotte (Le jardin du Chat Vert). Je partage aussi mes voyages et en particulier les beaux jardins visités, mes bouquets avec les jolies fleurs du jardin.

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J’aime ce partage, cette communauté de jardiniers  aux quatre coins de la France et de la Belgique, j’adore découvrir de nouveaux blogs et suivre l’évolution de jeunes jardins.

Le blog me permet aussi d’écrire l’histoire du jardin au fil des jours, des saisons, des ans. C’est aussi une manière de suivre l’évolution du climat, d’observer les floraisons plus hâtives, de nouveaux insectes, un changement climatique de plus en plus perceptible.



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