Le programme et les propositions en matière de culture de Valérie Pécresse pour l’élection présidentielle 2022


Quel bilan faites-vous de la mandature d’Emmanuel Macron en matière culturelle ?

« Je porte un jugement sévère sur le bilan de cette mandature en matière culturelle. Elle me paraît d’abord marquée par une absence de sens. En affirmant « il n’y a pas de culture française, il y a une culture et elle est diverse » avant même d’être élu, le Président sortant a renoncé à faire de la culture un projet de société, qui cimente la Nation.

Avec trois ministres en cinq ans, aucun d’entre eux ne sera resté plus de 21 mois. Ce quinquennat aura également été marqué par une vision très personnelle du pouvoir.

Je retiens notamment des procédures de nomination opaques, avec des interventions systématiques de l’Élysée, occasionnant des retards très importants pour des nominations qui auraient pourtant pu être anticipées de longue date (à la Villa Médicis par exemple), l’absence de vision d’avenir, et un vaste programme de commande publique « Mondes nouveaux », lancé en dernière minute avec un budget issu du Plan de relance, et donc des crédits non pérennes.

Portrait de Valérie Pécresse

Portrait de Valérie Pécresse

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© Joël Saget et Éric Feferberg / AFP.

Quelles sont les principales mesures de votre programme concernant la culture ?

Je veux renouer avec une véritable ambition culturelle pour la France, à la hauteur de la vocation universelle de notre héritage et de notre création, servie par un ministère fort et partenaire des collectivités locales.

Je sanctuariserai le budget du ministère de la Culture à 4 milliards d’euros par an, c’est-à-dire au niveau atteint en 2022 en raison des mesures exceptionnelles liées à la crise de Covid-19. Notre politique reposera sur quatre piliers :

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La démocratisation, la culture partout et pour tous : je ferai de l’éducation artistique et culturelle une grande cause nationale, largement dotée. Chaque élève bénéficiera d’un parcours culturel et d’un accès garanti aux arts. Chaque école, collège, lycée sera jumelé avec une institution culturelle ou une équipe artistique proche. Je rendrai la culture moins chère, en instaurant un taux réduit de la TVA à 5,5% sur tous les biens et tous les lieux culturels.

La protection et la valorisation du patrimoine, avec un plan d’urgence à 2,5 milliards d’euros sur cinq ans pour le patrimoine (soit une augmentation de 40%) et un plan sur cinq ans pour valoriser les musées en région qui ont été abandonnés.

La création, avec un plan de reprise post-covid qui accompagnera tous les acteurs culturels qui subissent encore des baisses d’activités importantes et la création d’un concours national pour les jeunes talents.

Le rayonnement de la culture française, en créant cinq antennes des musées nationaux à l’étranger sur le quinquennat et en imposant aux Centres Nationaux du Cinéma, de la Musique et du Livre de financer 10% d’œuvres francophones, d’artistes et d’auteurs non français.

À titre personnel, quels sont vos goûts artistiques ? Qu’est-ce qui vous fait vibrer dans le domaine culturel (littérature, musique, cinéma, spectacle vivant, arts plastiques …) ?

« Le théâtre que j’adorais, c’était celui des Bouffes du Nord. C’était l’époque de Peter Brook. »

Je suis une cinévore ! J’aime les portraits intimes et j’aime l’émotion au cinéma. Par exemple les films de Pedro Almodóvar. Ses portraits de femmes sont magnifiques. J’aime aussi les films de Xavier Dolan. Et puis j’adore le cinéma d’un François Truffaut intimiste, délicat, avec des sentiments.

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Je vois des films comme je lis les livres. Je ne finis jamais une journée sans lire, quelle que soit l’heure.

Je suis également fan de théâtre depuis que je suis toute petite. J’écrivais même des pièces que je faisais jouer à mes petits cousins ! Ma première expérience de spectatrice, c’était La Cantatrice chauve à la Huchette avec mes parents. Puis, je suis allée à la Comédie-Française voir des classiques. Le théâtre que j’adorais, c’était celui des Bouffes du Nord. C’était l’époque de Peter Brook. C’est une scène magique.

Je suis aussi une fidèle du festival d’Avignon, du In comme du Off. Parmi les spectacles vus « récemment » que j’ai aimés : La Seconde surprise de l’amour aux ateliers Berthier du théâtre de l’Odéon, Mais quelle comédie, Le Côté de Guermantes ou moins récemment La Dispute de Mohamed El Khatib.

J’essaie également d’aller le plus souvent possible voir des expositions. Enfin, je voudrais dire un mot sur les arts visuels et numériques. À travers notamment la Biennale internationale des arts numériques NEMO de la Région Île-de-France, l’aide aux jeunes talents offerte par notre dispositif FoRTE (dispositif de bourse et de valorisation de jeunes artistes) et au FRAC Île-de-France, j’ai appris à mieux appréhender et connaître ce secteur et ses artistes.

Les arts visuels, et numériques en particulier, sont encore trop peu connus du grand public. Ils méritent un véritable soutien de la part des pouvoirs publics. »



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