le professeur Raoult devant la chambre disciplinaire de l’Ordre des médecins


Ses confrères lui reprochent plusieurs entorses au code de déontologie, liées notamment à la promotion de l’hydroxychloroquine comme traitement contre le Covid-19.

Le controversé Didier Raoult, chantre de l’hydroxychloroquine pour traiter le Covid-19, doit être entendu vendredi 5 novembre au matin par la chambre disciplinaire de l’Ordre des médecins de Nouvelle-Aquitaine à Bordeaux, où sont examinées deux plaintes contre lui de ses pairs pour des entorses au code de déontologie. Cette chambre, présidée par un magistrat administratif, peut décider de sanctions contre l’infectiologue marseillais allant d’un simple avertissement à une radiation. Une décision est attendue entre 15 jours et huit semaines après l’audience.

À l’automne 2020, le conseil départemental de l’Ordre des médecins des Bouches-du-Rhône avait engagé des poursuites contre le professeur, qui dirige l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection (IHU) à Marseille. Il lui reprochait plusieurs entorses au code de déontologie liées notamment à la promotion de l’hydroxychloroquine comme traitement contre le Covid-19, malgré l’absence d’effet prouvé aujourd’hui encore. Plusieurs études réalisées par l’IHU pour appuyer l’intérêt de ce traitement ont été fustigées par de nombreux scientifiques pour leur méthodologie et leurs conditions de réalisation. Le Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom) s’était associé à ces poursuites en déposant à son tour une plainte fin décembre.

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«Pas un règlement de compte»

Selon Me Philippe Carlini, avocat du conseil de l’Ordre des médecins des Bouches-du-Rhône, qui évoque des entorses à «9 ou 10 articles du code de déontologie», le professeur Raoult a eu des attitudes «anticonfraternelles» envers «les médecins qui ne pensent pas comme lui» lors de ses nombreuses communications «sur les réseaux sociaux et les plateaux télés». Ces poursuites ne constituent «pas un règlement de compte» mais «un soutien à tous les médecins libéraux, en première ligne pendant la crise, complètement déstabilisés par des positions agressives de patients qui exigeaient de l’hydroxycholoroquine», a expliqué Me Carlini à l’AFP la veille de l’audience.

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Pour Me Fabrice Di Vizio, qui assure la défense de Didier Raoult, les plaignants dénoncent «une communication générale» mais le dossier ne comporte aucun propos «précis, factuel, daté» montrant que le professeur marseillais «déconsidère la profession». Selon l’avocat, Didier Raoult «sera là» à l’audience.

La juridiction bordelaise où a été dépaysée l’affaire, doit examiner également une troisième plainte déposée cette fois par le professeur marseillais lui-même, contre le vice-président de l’Ordre des médecins des Bouches-du-Rhône, le Dr Guillaume Gorincour, pour «non-confraternité». Didier Raoult reproche à ce médecin chargé de la déontologie au sein de l’instance, une cinquantaine de tweets le dénigrant, postés au long de l’année 2020.

L’infectiologue et l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille ont acquis une vaste et controversée notoriété avec la pandémie de Covid-19, en promouvant un traitement contre la maladie à base d’hydroxychloroquine, malgré l’absence aujourd’hui encore d’effet prouvé. Depuis la fin octobre, cet institut et son directeur sont également accusés d’avoir mené depuis 2017 de supposés «essais cliniques» illégaux contre la tuberculose, ce qu’ils nient. Didier Raoult est retraité depuis le 31 août en tant que professeur d’université-praticien hospitalier.

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