le premier ministre détenu par des forces armées, des manifestants ciblés à «balles réelles»


Des hommes armés non identifiés ont arrêté plusieurs dirigeants soudanais tôt lundi, après des semaines de tensions entre civils et militaires. Exhortés par Abdallah Hamdok à se mobiliser, de nombreux protestataires sont victimes de coups de feu dans le centre de Khartoum.

Des forces armées détiennent lundi 25 octobre le premier ministre soudanais, Abdallah Hamdok, arrêté après avoir refusé de soutenir un «coup d’État», a rapporté le ministère de l’Information. «Après avoir refusé de soutenir le coup d’État, des forces armées ont arrêté le premier ministre Abdallah Hamdok et l’ont emmené vers un lieu non identifié», ajoute le ministère dans un communiqué.

La plupart des ministres et les membres civils du Conseil de souveraineté qui chapeaute la transition au Soudan ont été arrêtés lundi, a également confirmé le ministère de l’Information. Dans son communiqué publié sur Facebook, le ministère précise que «des forces militaires» sont derrière les arrestations des dirigeants civils de la transition appréhendés à leurs domiciles avant l’aube au Soudan après des semaines de tensions entre civils et militaires censés mener conjointement la transition post-Béchir. «Les membres civils du Conseil de souveraineté» qui chapeaute la transition «et la plupart des ministres (…) ont été emmenés vers une destination inconnue», ajoute le texte.

Des soldats ont pris d’assaut le siège de la radiotélévision d’État soudanaise à Omdourman, ville jumelle de Khartoum uniquement séparée par un pont sur le Nil, a indiqué le ministère de l’Information. «Des employés sont retenus», ajoute le ministère alors que la télévision d’État diffuse actuellement un long concert de musique traditionnelle . Le bureau du premier ministre Abdallah Hamdok a appelé «la population soudanaise à protester par tous les moyens pacifiques possibles».

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L’armée tire sur des manifestants

Le ministère de l’Information soudanais a annoncé que les forces armées tiraient sur des manifestants «refusant le coup d’État militaire» à Khartoum. L’armée a tiré «à balles réelles» sur des protestataires devant les quartiers généraux de l’armée, dans le centre de Khartoum, dont l’accès est bloqué par des blocs de béton et des soldats depuis plusieurs jours, a ajouté le ministère sur Facebook.

L’Association des professionnels, l’un des fers de lance de la révolte qui a mis fin en 2019 à 30 ans de dictature du président Omar el-Béchir, a appelé les Soudanais à la «désobéissance» face à un «coup d’État». Cette coordination a lancé son appel sur Twitter bien qu’internet soit coupé dans tout le pays depuis le matin.

«Remettre la transition soudanaise sur les rails»

Les États-Unis se sont dits «profondément inquiets» par ces annonces d’une prise de pouvoir par les militaires qui vont «à l’encontre de la déclaration constitutionnelle (qui régit la transition dans le pays) et des aspirations démocratiques du peuple soudanais», a tweeté l’émissaire américain pour la Corne de l’Afrique, Jeffrey Feltman, prévenant que «tout changement du gouvernement de transition mettait en danger l’aide américaine».

Pour sa part, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a appelé sur Twitter la communauté internationale «à remettre la transition soudanaise sur les rails».

De son côté, l’Allemagne a «clairement condamné» la tentative de coup d’État qui «doit cesser immédiatement» pour permettre la poursuite d’une «transition politique pacifique vers la démocratie», selon un communiqué du ministre des Affaires étrangères. «Les informations faisant état d’une nouvelle tentative de coup d’État au Soudan sont atterrantes», a déclaré Heiko Maas, appelant au «dialogue» entre les responsables politiques.

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