« Le Moine au bord de la mer » de Friedrich : ultra céleste solitude



Une frêle silhouette engloutie dans un paysage vaporeux, comme perdue au bout du monde, contemple le grand spectacle de la nature. Face à elle, une tempête s’approche ou au contraire s’éloigne, et de la mer d’encre, épaisse comme du velours, s’élève une brume opaque, sombre, qui s’évanouit dans une lumière céleste. Caspar David Friedrich (1774–1840) dépeint ici une scène hautement lyrique et méditative, qui appelle à l’humilité et l’introspection. Ce chef-d’œuvre du romantisme allemand nous fait faire l’expérience de la profonde solitude : on y plonge à corps perdu comme dans un gouffre.

Ce qu’il faut savoir

En 2015, alors que l’œuvre est en cours de restauration, une réflectographie infrarouge a permis de révéler un dessin préparatoire de l’artiste, sur lequel on distingue des bateaux et des poteaux couverts de filets de pêche. Cette composition, plus classique, n’a finalement pas été retenue par l’artiste, qui a travaillé pendant deux ans à son tableau. Caspar David Friedrich n’a eu de cesse, par d’habiles effets de composition (ici la superposition des plans horizontaux qui semblent se fondre les uns dans les autres), de s’éloigner de la tradition du paysage pour tendre vers un dénuement radical, proche de l’abstraction, mettant ainsi en valeur la solitude du personnage lui-même réduit à une simple silhouette.

Où la voir ?

Sur une île aux trésors… plus connue sous le nom de l’île aux musées, dans le centre de Berlin ! Le Moine est l’un des nombreux chefs-d’œuvre du XIXe siècle conservés à l’Alte Nationalgalerie.

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