Le micro-art ou l’éloge d’un art modeste


Dès l’ouverture de la Bourse de Commerce, une petite souris y a fait son trou. L’animatronique de Ryan Gander pointe son museau au ras du sol, si bien que distinguer cette bestiole robotisée et l’entendre nécessite de s’accroupir. Que chuchote-t-elle ? Des phrases sans queue ni tête, parce qu’elle ne les finit guère, hésite à formuler les choses, à s’affirmer, à élever le ton. Ses bégaiements essoufflés la rendent infiniment attachante. N’empêche, sa présence reste saugrenue, car sa taille, dérisoire, contraste avec le gigantisme des lieux, et tout particulièrement celui de la rotonde voisine où se succèdent, mois après mois, des accrochages d’œuvres d’un tout autre volume.

Si l’art contemporain sait, trop souvent, voir gros et grand en déployant des œuvres monumentales ou immersives, les pièces de la taille d’une souris, et plus petites encore, résistent avec panache. L’art minuscule se conçoit d’abord comme une pratique qui se refuse à prendre toute la lumière, toute la place, à s’imposer au vu et au su de tous. Et plus particulièrement de la foule des spectateurs que draguent aujourd’hui les musées, soucieux d’augmenter leur chiffre de fréquentation, leur notoriété et leur popularité.

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