le manifestant hongkongais «Captain America» condamné à de la prison pour des slogans contestataires


Ma Chun-lan, un livreur de repas, a été reconnu coupable le mois dernier de «sécession» pour avoir brandi des pancartes et chanté des slogans contestataires, et pour ses propos tenus lors d’interviews avec des journalistes en 2020.

Un homme de 31 ans, connu sous le nom de «Captain America 2.0», a été condamné jeudi à 5 ans et 9 mois de prison à Hongkong pour avoir scandé des slogans contraires à la loi draconienne sur la sécurité nationale imposée l’an dernier par Pékin. Ma Chun-lan, un livreur de repas, a été reconnu coupable le mois dernier de «sécession» pour avoir brandi des pancartes et chanté des slogans contestataires, et pour ses propos tenus lors d’interviews avec des journalistes en 2020.

Il est la deuxième personne à avoir été jugé pour avoir enfreint la loi sur la sécurité nationale, un texte imposé par Pékin après les manifestations pro-démocratie de 2019 et qui a permis de museler toute forme de dissidence à Hongkong. Il est aussi le premier prévenu à être condamné pour des actes non-violents. La première personne à avoir été condamnée en vertu de cette législation est Tong Ying-Kit. En juillet, il s’était vu infliger neuf ans de prison pour avoir foncé à moto sur des policiers en brandissant un drapeau avec un slogan contestataire.

La loi sur la sécurité nationale au cœur des débats

Ma Chu-man était poursuivi pour avoir, selon le parquet, scandé des slogans tels que «Libérez Hongkong, révolution de notre temps», «L’indépendance de Hongkong est la seule issue», «Hongkongais, bâtissez votre propre pays», «Une seule nation, un seul Hongkong» et «Soyons courageux, entamons le soulèvement armé». Il a plaidé non-coupable. Stanley Chan, un magistrat spécialement désigné par le gouvernement pour juger des affaires relevant de la loi sur la sécurité nationale, a affirmé jeudi que M. Chu-man avait «l’intention et le comportement (de quelqu’un) incitant les autres à faire sécession». «Qu’il ait utilisé la violence, qu’il ait défié les forces de l’ordre, que ses idées aient été reconnues par d’autres – rien de cela n’est important», a déclaré M. Chan.

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Dans une lettre manuscrite adressée au tribunal, Ma Chun-lan a affirmé n’avoir «ni honte ni de regrets par rapport à ce que j’ai fait». Selon ses avocats, le jeune homme tentait simplement de prouver qu’«exercer la liberté d’expression ne tombe pas sous le coup de la loi» et qu’il n’avait aucune intention de passer à l’acte afin de provoquer la sécession de Hongkong. Cela n’a pas convaincu le magistrat Stanley Chan qui a estimé que Ma Chun-lan, qui est en détention depuis dix mois, était comme un «enregistreur humain répétant des déclarations politiques».

Amnesty International a qualifié la condamnation de «scandaleuse». «Le gouvernement de Hong Kong doit cesser d’élargir sans cesse son interprétation de l’expression »atteinte à la sécurité nationale« comme prétexte pour emprisonner les personnes qui expriment des opinions qu’il n’apprécie pas», s’est indigné Kyle Ward, secrétaire général adjoint d’Amnesty.



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