Le maire de Marseille en appelle à Macron face à la crise des déchets


Benoît Payan demande «une réforme immédiate de la gouvernance locale».

Le maire de Marseille en a appelé au président de la République face à la crise du ramassage des ordures géré par la Métropole en lui demandant «une réforme immédiate de la gouvernance locale» et la reprise par la ville de cette compétence.

Dans une lettre adressée à Emmanuel Macron et publiée par le journal La Provence, le maire socialiste de la deuxième ville de France, Benoît Payan, dénonce «l’absence d’anticipation dans la gestion des déchets» par la Métropole, après que des tonnes de détritus accumulées après une semaine de grève des éboueurs ont été emportées lundi par les orages et déversés dans la mer.

«Enchevêtrements de compétences inefficaces»

Benoît Payan qui pointe «des enchevêtrements de compétences inefficaces», estime que le «statu quo» n’est plus tenable. «Seule une réforme immédiate de la gouvernance locale et de la répartition des compétences opérationnelles de proximité peut permettre d’y mettre un terme», écrit-il, plaidant pour que la mairie gère elle-même la collecte des déchets dans sa zone.

L’élu rappelle que le président avait lui-même pointé les dysfonctionnements de la Métropole dans son discours le 2 septembre à Marseille: «On a créé une métropole qui passe trop de temps à redistribuer (…) et qui a du mal à porter des projets d’intérêt métropolitain. Elle a une complexité trop importante», avait taclé Emmanuel Macron intimant à la collectivité de «faire évoluer sa gouvernance». La métropole-Aix-Marseille-Provence dirigée par Martine Vassal (LR) est composée de six conseils de territoire regroupant 92 communes et 1,8 million d’habitants.

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Une organisation que déplore le maire: «Personne n’accepte que des compétences du quotidien» comme les déchets «soient exercées par d’autres que ceux que les Marseillais et Marseillaises se sont choisis». «Se servir d’une catastrophe naturelle pour faire de la politique de caniveau, c’est indigne d’élus responsables», ont dénoncé de leur côté les élus de la majorité de droite à la métropole dans un communiqué.

Lundi, des tonnes de déchets et de sacs-poubelles éventrés ont envahi la chaussée et été emportées par les violentes intempéries. Le phénomène a été accentué avec l’accumulation des déchets provoquée par la grève des éboueurs qui s’était achevée à la veille du week-end.

Un accord de fin de grève avait été trouvé dans la nuit de jeudi à vendredi entre la Métropole et le syndicat majoritaire FO autour de l’application des 35 heures pour les éboueurs, avec une décote de 9,5% par rapport aux 1.607 heures annuelles officielles pour tenir compte de la pénibilité. La FSU a également signé cet accord, mais pas la CGT. Mercredi, de nombreux déchets étaient encore abandonnés à Marseille et dans les communes des alentours dépendant de la Métropole: «100% des agents sont en grève à Martigues et à Istres (deux villes proches de Marseille), soit un peu moins de 200 personnes», a assuré Véronique Dolot, responsable CGT à l’AFP.

À Martigues, Saint-Mitre-les-Remparts et Port-de-Bouc, «quasiment 100% des agents sont en grève», a également indiqué une responsable du conseil de territoire. À Marseille, la grève se poursuit également dans un secteur, selon la même source.

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