le gouvernement mise sur le rappel vaccinal et le télétravail


Le gouvernement renforce légèrement le protocole en vigueur à l’école primaire, où le nombre de cas explose.

D’avis d’experts, les pics épidémiques dans cette pandémie ont toujours lieu quinze jours après la mise en place de mesures efficaces. Celles annoncées par le premier ministre lundi soir à l’issue du Conseil de défense sanitaire suffiront-elles à endiguer la nouvelle envolée des cas de Covid-19? Jean Castex a prôné la «vigilance» sans «céder à l’affolement». Peu de changement à l’école donc, alors que le taux d’incidence explose chez les 6-10 ans, qui ne sont pas vaccinés et plus souvent testés (plus de 900 cas pour 100.000 habitants).

Le gouvernement n’a pas retenu l’option de vacances anticipées comme cela a été décidé en Belgique, mais plutôt un passage en niveau 3 du protocole sanitaire pour les écoles primaires. Il implique le port du masque en extérieur, la limitation du brassage à la cantine et des activités physiques en intérieur réduites. Rien n’a en revanche été annoncé sur l’aération des classes, alors que l’installation généralisée de capteurs de CO permettrait d’observer si la ventilation est suffisante pour limiter la transmission de la maladie…

Quant à la vaccination des enfants de 5 à 11 ans, le gouvernement envisage de l’ouvrir à tous «sur la base du volontariat, si possible d’ici à la fin de l’année» a déclaré Jean Castex. Il attend encore les avis de la Haute Autorité de santé et du Comité consultatif national d’éthique (CCNE).

Plus largement, l’exécutif appelle chacun à la responsabilité «dans la sphère privée» mais veut surtout mettre l’accent sur le télétravail, «la cible étant deux à trois jours par semaine». Si le protocole reste inchangé pour les bars et les restaurants, les contrôles du passe sanitaire seront renforcés et les discothèques fermées un mois à compter de vendredi.

L’élément qu’on n’avait pas forcément anticipé, c’est la baisse rapide de l’efficacité des vaccins

Pascal Crépey, épidémiologiste à l’École des hautes études en santé publique de Rennes

La cinquième vague frappe la France de plein fouet ; aucune région ni aucune génération ne sont épargnées, a rappelé le premier ministre: le nombre moyen de nouveaux cas quotidiens augmente de plus de 50 % sur sept jours et le taux d’incidence national, au-dessus de 430 cas pour 100.000 habitants, dépasse déjà les pics des deux dernières vagues.

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L’hôpital, déjà essoré par quatre premières vagues, recense plus de 12.000 malades du Covid-19, dont près de 2200 en soins critiques où les nouvelles admissions quotidiennes augmentent de 44 % en une semaine. «On pourrait être à 3000 (personnes en soins critiques) à la mi-décembre», avait prévenu le ministre de la Santé, Olivier Véran, la semaine dernière, ajoutant «qu’au-delà de 3000, il faudra songer à des déprogrammations».

Comment en est-on arrivé là? «Avec l’arrivée du variant Delta et la vague de l’été dernier, il était fort à parier qu’il y aurait un redémarrage à l’automne, favorisé par les facteurs climatiques. Avec un variant Delta bien plus contagieux qu’Alpha, on se doutait que la vaccination à elle seule ne permettrait pas d’éviter cette vague automnale, note Pascal Crépey, épidémiologiste à l’École des hautes études en santé publique de Rennes. L’élément qu’on n’avait pas forcément anticipé, c’est la baisse rapide de l’efficacité des vaccins, qui fait passer de 90 % à 50 % la protection contre l’infection au bout de six mois.» Et si les vaccins restent très efficaces contre les formes graves de la maladie, «on conserve une relation de proportionnalité entre le nombre de cas et le nombre d’hospitalisés, rappelle Pascal Crépey. Donc si la courbe du nombre de cas est exponentielle, celle des hospitalisations finira par l’être aussi, même si elle reste inférieure à ce qu’elle aurait pu être.» Sans oublier que quelque 6 millions d’adultes ne sont toujours pas vaccinés.

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Pour endiguer la vague, les autorités misent avant tout sur la dose de rappel, qu’ont déjà reçue plus de 10 millions de Français: plus de 340.000 injections sont réalisées chaque jour, ce qui est encourageant, mais pas suffisant: selon les récentes modélisations de l’Institut Pasteur, le pic des hospitalisations, prévu pour début 2022, serait réduit de 44 % avec 400.000 injections chaque jour. Les dernières données de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) confirment en tout cas que «l’injection du rappel pour les personnes de plus de 60 ans dont le statut complet remonte à plus de 6 mois améliore la protection vaccinale à plus de 90 %, pour les infections symptomatiques comme pour les hospitalisations» ; et son efficacité intervient dès les premiers jours après l’injection.

Si l’on regarde la population admise à l’hôpital au 25 novembre, selon Santé publique France, près de 50 % des patients de 65 ans et plus étaient non vaccinés, contre seulement 1,4 % pour les vaccinés avec rappel (qui représentaient à cette date plus de 40 % de la population de cette tranche d’âge).

L’objectif est donc de vacciner le plus de monde possible avant les fêtes… Pour y parvenir, Jean Castex a annoncé que les plus de 65 ans pourront se faire vacciner sans rendez-vous dans n’importe quel centre. «Plusieurs centaines de milliers de créneaux de rendez-vous sont ouverts chaque jour (…) et nous avons ouvert 200 centres supplémentaires», a assuré Olivier Véran.

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