“Le cercle vide”, court-métrage de Stéphanie Roland sur le cimetière de l’espace



Perdu au milieu du Pacifique, un gigantesque cimetière concentre dans les abysses de l’océan des satellites et des stations spatiales en fin de vie. Ici, « rien ne survit vraiment. Le fond est si profond, qu’aucune lumière n’y pénètre jamais. » C’est le redoutable point Nemo, l’endroit du globe le plus isolé de toute terre émergée. C’est aussi le décor du Cercle vide, court-métrage que Stéphanie Roland (née en 1984 à Colonia en Micronésie) réalise en 2021 à l’occasion de son diplôme au Fresnoy.

Mêlant archives scientifiques et prises de vue expérimentales, le film montre une astrophysicienne jouant son propre rôle qui assiste à la chute d’un objet céleste dans l’obscurité. Dix-neuf minutes durant, des images en noir et blanc de l’espace et des abysses s’enchaînent, tel « un voyage de science-fiction inversé », de la conquête spatiale à la découverte de la nécropole astronautique la plus curieuse qu’il soit.

Diplômée de La Cambre et de l’UDK de Berlin – où elle a suivi la classe de Hito Steyerl, avant de rejoindre le Fresnoy – Stéphanie Roland explore ici la relation entre l’immensément grand et l’infiniment petit. À la manière de La Jetée (1962), court-métrage culte de Chris Marker, réalisé uniquement à partir de photographies monochromatiques, le film propose une fiction-photo glaçante des mondes multiples qui composent le nôtre.



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