la croissance devrait rester vigoureuse en 2022 malgré les incertitudes


La croissance du produit intérieur brut (PIB) français va poursuivre son rebond au premier semestre 2022, selon l’Insee.

Alors qu’un flot d’incertitudes semble menacer l’économie hexagonale, la note de conjoncture publiée ce mardi par l’Insee vient apporter un peu de sérénité au débat. Selon l’institut, la croissance du produit intérieur brut (PIB) français poursuivrait son rebond au premier semestre 2022. Malgré le retour de la pandémie, l’activité progresserait d’abord de 0,5 % pendant les trois derniers mois de cette année, portant ainsi la croissance de 2021 à 6,7 %, soit l’un des millésimes les plus dynamiques de l’après-guerre.

Ce rythme solide de reprise se poursuivrait ensuite : l’Insee table en effet sur une croissance de 0,4 % au premier trimestre 2022, puis de 0,5 % entre avril et juin. Au printemps 2022, les cicatrices de la crise sanitaire sur l’économie seraient alors bien effacées. Le PIB français se situerait même 1,4 % au-dessus de son niveau de fin 2019. « L’acquis de croissance à mi-année (c’est-à-dire le taux de croissance annuel que l’on obtiendrait pour 2022 si l’activité économique restait figée aux troisième et quatrième trimestres à son niveau prévu pour le deuxième) s’élèverait à 3 % », prévient l’Insee.

Ses économistes partent en effet de l’hypothèse que « le retour des incertitudes sanitaires ne provoquerait pas de durcissement des restrictions sanitaires, selon les mots de Julien Pouget, chef du département de la conjoncture de la maison. Simplement, la poursuite de la reprise dans certains services, comme en premier lieu le tourisme international, pourrait être différée ». En octobre, encore un tiers des entreprises -contre près de la moitié un an plus tôt- estime ainsi que les mesures liées à la ­crise sanitaire affectent leur productivité.

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L’hôtellerie-restauration à la traîne

Les contrastes sectoriels persisteraient au moins jusqu’à mi-2022. La reprise sera portée essentiellement par les services, alors que l’hôtellerie-restauration et les matériaux de transport continueraient de souffrir des vagues épidémiques.

L’Insee pondère également l’autre grande inquiétude du moment. Il estime que l’inflation, en pleine expansion en cette fin d’année, se stabiliserait légèrement au-dessus de 2,5 % à l’été 2022. Cette stabilité cacherait toutefois deux mouvements contraires : d’un côté, les prix du pétrole se figeraient, ce qui provoquerait mécaniquement une baisse de l’inflation énergétique, de l’autre les prix des produits manufacturés augmenteraient.

Cet environnement solide se traduirait par des créations d’emplois dynamiques – 153 000 au deuxième semestre 2021, avant 80 000 pendant les six premiers mois 2022 -, ce qui assurerait la poursuite de la lente décrue du chômage. Son taux fléchirait de 7,8 %, à fin 2021, à 7,6 % mi-2022.

Après une année solide (+2,2 % en 2021), le pouvoir d’achat des ménages pourrait en revanche marquer le pas l’année prochaine en raison de l’inflation. En 2022, « les salaires nominaux seraient relativement dynamiques, mais leur progression en termes réels serait plus contenue », note ainsi l’Insee. À mi-année, l’Institut estime alors que l’acquis de pouvoir d’achat moyen serait négatif, à -0,2 %.

La hausse des prix s’est fait sentir dès cet automne. Ainsi en octobre, la facture énergétique des ménages avait augmenté en moyenne de 35 euros par rapport à octobre 2019, et de plus de 40 euros pour des ménages ruraux. Le pouvoir d’achat a toutefois été maintenu grâce notamment à l’« indemnité inflation » de fin d’année. Il devrait ensuite reculer mécaniquement par contrecoup. Les ménages pourraient alors puiser dans le surcroît d’épargne accumulé pendant les périodes de restriction pour soutenir leur consommation.

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