Jean-Luc Mélenchon en meeting pour faire l’«union populaire» face aux droites


Le candidat d’extrême gauche organise son premier meeting ce dimanche dans le très symbolique quartier des affaires de La Défense.

À la Défense, Jean-Luc Mélenchon mobilise dimanche ses militants face à la droite et à l’extrême droite, et veut montrer qu’il peut «faire l’union par la base», à défaut de la faire avec les autres prétendants de gauche à l’Élysée.

Le candidat de la France insoumise, qui avait atteint près de 20% des voix à la présidentielle de 2017, échouant de justesse aux portes du deuxième tour, a l’espoir cette fois-ci de l’atteindre. «La situation est volatile et le pays se cherche. La division de l’extrême droite abaisse le seuil d’entrée au second tour. C’est un trou de souris, mais on a une chance d’y être», a-t-il expliqué samedi au Parisien. «Tout dépend des quartiers populaires, s’ils vont voter».

Aujourd’hui crédité entre 7,5 et 10% des intentions de vote dans les sondages, le leader insoumis devance légèrement le candidat écologiste Yannick Jadot et la socialiste Anne Hidalgo.

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Un «parlement de l’Union Populaire»

«Puisqu’on ne peut pas faire l’union au sommet avec un programme commun, faisons-la par la base avec un programme commun», suggère Jean-Luc Mélenchon.

Son meeting est ainsi l’occasion d’installer le «parlement de l’Union Populaire», un organe de «conseil stratégique et programmatique» pour la campagne réunissant 200 personnes, dont une moitié n’est pas membre de LFI mais issue du monde syndical, associatif, culturel. «C’est le point de départ d’une nouvelle grande force populaire en France», affirme le leader des insoumis.

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Ce «parlement», présidé par l’ex-porte-parole d’Attac Aurélie Trouvé, compte par exemple Sylvie Glissant, l’épouse du poète Édouard Glissant, chantre de la «créolisation» chère au candidat LFI, l’écrivaine Annie Ernaux, Xavier Mathieu, l’ex-délégué syndical de la CGT de l’usine Continental AG de Clairoix, ainsi que quelques politiques, comme Thomas Portes, ex-porte-parole de Sandrine Rousseau lors de la primaire des Verts.

«Deux visions du monde face à face»

En campagne depuis déjà plus d’un an, Jean-Luc Mélenchon n’a pas choisi la date de son meeting au hasard. «Au lendemain de la désignation du candidat LR», Valérie Pécresse, il fallait «montrer qu’il n’y a pas que la droite qui prépare l’élection présidentielle», a expliqué à l’AFP Manuel Bompard, son directeur de campagne.

Et l’arrivée du polémiste d’extrême droite Éric Zemmour dans l’équation, avec un meeting le même jour, à Villepinte (Seine-Saint-Denis), «ça renforce notre position: on est là, il n’y a pas que Zemmour, et il n’y a pas que la droite», résume Manuel Bompard.

Avec près de 3000 places, pas question pour Jean-Luc Melenchon de rivaliser numériquement avec les 19.000 inscrits au meeting de Villepinte. «Il ne nous impressionne pas du tout. Nous connaissons notre force. Nous, notre grand rendez-vous, ce sera la grande marche du 20 mars à Paris», assure Jean-Luc Mélenchon. Mais, fait-il valoir, «ce dimanche, deux visions du monde seront face à face: l’une d’un ethnicisme assez étroit, celui de Zemmour, et la mienne, celle d’un humanisme radical».

Celui qui a déjà vendu près de 30.000 exemplaires de son programme l’Avenir en Commun, avec 690 propositions dont une partie reprises de son programme de 2017, l’affirme: «maintenant c’est l’heure du peuple». «Un meeting, c’est toujours une démonstration de force», et «ça contribue à une dynamique de campagne», insiste Manuel Bompard, qui voit «un frémissement d’intérêt» des électeurs et «une pente ascendante».

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Il y a cinq ans, Jean-Luc Mélenchon était «à peu près au même niveau qu’actuellement», avec les voix des communistes, qui étaient alors alliés, se souvient le député LFI Éric Coquerel. «Après il y a eu un trou d’air du fait de la candidature de Hamon, et après il y a eu une remontée. Là comme je ne vois pas de trou d’air pour l’instant, on peut dire qu’on est sur une dynamique qui ne peut être que montante», confirme-t-il.

Mais pour le directeur général de l’institut de sondage Ifop Frédéric Dabi, «la présidentielle, ce n’est pas seulement une série de mesures, une offre programmatique, c’est une incarnation. Et l’incarnation de Mélenchon est très abîmée. Il inquiète beaucoup».



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