Jean-Luc Godard : par où commencer ? – Actus Ciné


Jean-Luc Godard fête ses 90 ans ! L’occasion de lancer pour la première fois l’un de ses films, mais par où commencer dans une filmographie de plus de quarante longs métrages ? Petit guide d’initiation en 3 films.

Capture d’écran

A bout de souffle

C’est une bonne porte d’entrée car c’est le premier long métrage du réalisateur, écrit sur une idée de François TruffautA bout de souffle propose l’itinéraire d’un jeune délinquant qui, après avoir volé une voiture et tué un policier, est traqué par la police. Ce que fait Godard avec son premier long métrage, c’est montrer qu’on peut partir d’un genre surexploité au cinéma (ici, le film policier) et proposer des formes nouvelles pour le raconter. C’est ce qu’il fait en filmant avec une caméra mouvante, en multipliant les regards-caméra, en ajoutant à la narration l’improvisation du réel. Pour le dire autrement, il s’agit de laisser la vie réelle qui se déroule autour du film (dans l’arrière-plan, à côté des acteurs), insuffler de la vie au long métrage. Ce faisant, Jean-Luc Godard contribue à construire le mouvement cinématographique de la Nouvelle Vague. Et si A bout de souffle est resté dans les mémoires cinéphiles, c’est parce qu’il porte les germes d’un cinéaste accompli, qui frappe fort dès son coup d’essai.

Disponible sur Netflix.

 

Vivre sa vie

Un film plein de modernité ! Pour boucler ses fins de mois et lutter contre l’ennui, Nana, vendeuse dans un magasin de disque, décide de vivre sa vie comme elle l’entend. Ce film est une déclaration d’amour de Jean-Luc Godard à sa compagne et muse de l’époque : l’actrice Anna Karina. Elle est de tous les plans de Vivre sa vie, film en “douze tableaux” (cf. le sous-titre) qui raconte les déambulations d’une jeune femme libre. Libre de ses choix, de son corps, libre de s’exprimer. Godard montre aussi les carcans subis par Nana et (non sans pessimisme) la façon dont la société tourne autour des hommes et qu’ils peuvent s’avérer destructeurs. Si d’un point de vue formel, Vivre sa vie est moins accessible que Pierrot le fou par exemple (noir et blanc, audaces stylistiques, dialogues littéraires), les thématiques qu’il aborde sont plus que jamais d’actualité pour les spectateurs de 2020.

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Disponible en DVD/Blu-ray.

 

Week-end

Un film rebelle ! Roland et Corinne quittent la grande ville pour aller passer le week-end à la campagne. Mais de rencontre inattendue en embouteillages monstrueux, leur escapade va virer au cauchemar. Un an avant les événements de mai 68, Jean-Luc Godard oppose le monde de la bourgeoisie gaulliste (représenté par Roland/Jean Yanne et Corinne/Mireille Darc) au reste du monde moderne. Ces deux personnages vont traverser les embûches avec une indifférence totale et une cruauté certaine. Week-end est divisé en chapitres sans véritable fil rouge autre que ce couple de consommateurs, qui va montrer une herméticité complète à l’imaginaire (le passage avec Lewis Carroll), un penchant pour la violence et le voyeurisme, et un détachement qui frôle la perversion. Godard ne fait donc pas dans la finesse du propos, mais montre plus de délicatesse dans la mise en scène, qui opte pour un travelling formidable (l’embouteillage) ou des plans séquences souvent très “crus”. Une curiosité qui montre toute l’insaisissabilité du réalisateur.

Disponible en DVD/Blu-ray.

 



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