«Je suis très attachée à Mayotte», déclare Marine Le Pen


REPORTAGE – Arrivée ce jeudi sur place, la candidate soutenue par le RN a assuré que «Mayotte est oublié comme s’il n’était pas Français».

Nulle part ailleurs Marine Le Pen avoue trouver une même ferveur. À peine le pied posé sur le tarmac de l’aéroport de Dzaoudzi à Mayotte, ce jeudi, la candidate présidentielle soutenue par le Rassemblement national s’est vue réserver un accueil ponctué de colliers de fleurs, de danses et de chants traditionnels, entrecoupé de nombreux «Marine Présidente».

«On attend le messie ici, on espère que ce sera vous», lui lance une femme parée d’une tunique de bleu roi et d’or. «Marine Le Pen elle vient pour les élections. On aimerait bien connaître son projet pour nous, ici. Mayotte est oublié comme s’il n’était pas Français», tempère une autre, militante revendiquée du CODIM, le collectif des intérêts de Mayotte.

«Mon cœur saigne de voir la situation s’aggraver»

Cette étape de quatre jours qui sera suivie dimanche par un arrêt à la Réunion, à quatre mois de la présidentielle, ne doit rien au hasard. Le résultat du Rassemblement national a doublé entre les présidentielles de 2012 et 2017 en Outre-Mer. Particulièrement à Mayotte, ce territoire sujet à une pression migratoire endémique et à une insécurité sans équivalent en métropole a accordé 27 % des suffrages à Marine Le Pen au premier tour de 2017. Comme plus de 45 % des voix à la liste RN lors des dernières européennes.

Aux dizaines de personnes en pagne colorés qui lui tendent les mains sur le port de Mamoudzou, Marine Le Pen caresse : «Cet accueil me touche profondément parce que je suis très attachée à Mayotte […] Mon cœur saigne de voir la situation s’aggraver d’année en année ici. Ce département souffre ce qu’aucun autre ne supporterait.»

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Devant la presse, la candidate à l’élection suprême avoue qu’outre présenter ses propositions pour l’outre-mer, outre le «soutien et l’affection» qu’elle est venue témoigner aux Mahorais, ce voyage avant la trêve de Noël a également pour objectif de montrer aux Français de métropole ce qui vient : «Mayotte, c’est notre futur si nous ne faisons rien. Ici, c’est la même chose qu’en métropole mais en pire.»

Celle qui avait moqué «un déplacement pour rien» lors de la dernière venue du chef de l’État sur l’île en octobre 2019, assure : «On voit bien que rien n’est véritablement fait pour régler le problème de l’immigration. Je considère que l’État Français fait preuve de maltraitance à l’égard de Mayotte. L’île se transforme en poubelle à ciel ouvert, en véritables favelas d’insécurité…»

Autant de constats que Marine Le Pen a partagé en fin de matinée avec le président du département, Bénissa Ousséni. Avant de lui présenter ses propositions présidentielles pour l’outre-mer : Un grand ministère d’État, une loi-programme sur 15 ans, la réforme de la taxe de l’octroie de mer comme un durcissement des règles d’immigration via un référendum. «C’est une dame qui connaît les difficultés de Mayotte. Elle sait parler aux Mahorais même je ne partage pour toutes ses vues», témoigne le président du département.



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