Insaisissables et saisissantes années 2000


Se retourner sur la décennie 2000–2010 est un exercice mémoriel acrobatique auquel se risque avec mille précautions l’exposition du Mo.Co., à Montpellier. Ses commissaires le disent sans ambages : « Les années 2000 ne sont pas encore identifiables », ni identifiées comme telles, alors même que l’histoire de l’art a déjà bien condensé les années 1980 et 1990. Alors qu’est-ce qui coince ? Pourquoi ne sait-on pas en analyser les traces et évaluer leur portée ? Tout simplement parce qu’elles ne sont pas encore révolues ! « Les années 2000, on n’en est pas encore sorti », affirme ainsi Nicolas Bourriaud, le directeur du Mo.Co. De fait, ce qui surgit, entre 2000 et 2010, ce sont bien « tous les grands thèmes qui nous préoccupent aujourd’hui » : « l’ultra-mondialisation et la surcommunication, le développement exponentiel du numérique et d’Internet », mais aussi l’émergence de la Chine comme puissance économique, « l’idée d’un choc des civilisations » au moment de la guerre en Afghanistan, sans oublier les premières pandémies, comme celle du Sras dès 2002, et la montée d’une prise de conscience du désastre écologique qui menace la planète (le mot « anthropocène », qui nomme l’impact désastreux de l’homme sur son environnement, date de 2001). En somme, « la décennie 2000 est interminable ». On y est encore.

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