Ici tout commence : “La mort d’Auguste Armand était prévue depuis le début” selon la productrice de la série – News Séries


“Ici tout commence” a surpris tout le monde hier avec la mort d’Auguste Armand, le chef étoilé incarné par Francis Huster. Sarah Farahmand, la productrice du feuilleton de TF1, revient sur cet événement majeur qui promet de rebattre les cartes.

Fabien Malot/ITC/TF1

Avec 4,1 millions de téléspectateurs en moyenne, et 34% de part d’audience sur les 15-24 ans depuis son lancement le 2 novembre dernier sur TF1, Ici tout commence, le feuilleton quotidien dérivé de Demain nous appartient emmené par Clément Rémiens, Vanessa Demouy, ou encore Elsa Lunghini, s’impose déjà comme une très belle réussite pour la chaîne. Au point d’être devenu, en à peine deux petits mois d’antenne, la série la plus recherchée de l’année sur Google France. Mais malgré ce succès, les scénaristes ont décidé prendre des risques et de rebattre les cartes avec un coup de théâtre que personne n’avait vu venir : la mort d’Auguste Armand, le fondateur et directeur de l’institut culinaire qui sert d’univers clos au feuilleton, incarné par Francis Huster, pourtant présenté comme l’une des têtes d’affiche du programme.

Sarah Farahmand, la productrice d’Ici tout commence, a accepté de faire pour nous un premier bilan de l’aventure et de revenir sur cette mort choc, survenue à la fin de l’épisode diffusé hier soir sur TF1. Un drame qui promet de bouleverser la vie de l’institut, avant pas mal d’autres rebondissements à venir dont la productrice de la série nous donne également un avant-goût…

AlloCiné : Le succès d’Ici tout commence est impressionnant depuis son lancement le 2 novembre. Notamment sur la cible jeune. Ces scores d’audiences vont-ils au-delà des objectifs que vous vous étiez fixés avec TF1 ?

Sarah Farahmand : On ne s’était pas fixé d’objectif à vrai dire, puisqu’on n’avait pas vraiment de comparatif sur la case horaire. Parce qu’avant le lancement de la série il y avait un programme à 18h, mais pas de programme à 18h30, et ce n’était pas du tout le même genre qu’Ici tout commence. Donc on a travaillé sans avoir jamais de chiffres, et je pense que ça a été quelque chose d’assez serein pour nous. Mais effectivement, on savait qu’on voulait plaire aux plus jeunes. Et à ce niveau-là c’est réussi. Et on espérait des scores similaires à Demain nous appartient. Tout en sachant que c’est une heure où il y a moins de spectateurs a priori devant la télévision. Et là encore, sur cet indicateur, on est pas mal (rires).

Le succès de ces premières semaines doit vous conforter dans l’idée que vous avez fait le bon choix en misant sur l’engouement des Français pour la cuisine…

Absolument. Ça nous fait extrêmement plaisir. Il y avait deux paris. Il y avait celui de la cuisine, premièrement, c’est certain. Même si on se doutait qu’il y avait un appétit du public pour ce genre qui n’avait pas été tellement exploité en fiction à la télé. Donc c’était un pari dont on était assez sûr finalement. En revanche, celui d’un univers clos, avec la moitié des personnages qui sont des jeunes, ça c’était un sacré pari. Et on a l’impression que ça fonctionne.

Fabien Malot/ITC/TF1

Vous avez débuté le tournage cet été, en pleine épidémie de Covid-19. Avez-vous eu peur, plus tôt cette année, que la crise sanitaire ait raison du projet ?

Le projet a été ralenti avec le premier confinement, mais on n’a jamais eu peur qu’il soit arrêté. On a toujours eu en face de nous une chaîne qui était très enthousiaste. Qui a gardé son exigence et son ambition. Donc, non, nous on y a cru, on ne s’est pas posé la question. C’était peut-être naïf de notre part (rires). Mais finalement on s’est toujours dit que ça allait bien se passer. Il y avait une grande envie de la part de tout le monde, et un fort investissement de tous.

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A-t-il été question à un moment donné d’intégrer le coronavirus à l’intrigue de la série ?

On s’est évidemment posé la question, comme on se l’est posée sur Demain nous appartient. Et on a fait le choix de ne pas l’intégrer. Pour nous, dans une série qui parle de restauration, ça aurait été vraiment galère (rires). On est resté sur l’idée que le public aujourd’hui a envie de divertissement. A envie de se changer les idées quand il regarde la télé. En tout cas nous c’est ce qu’on pense. On s’est tous dit “Il y en a marre de regarder les infos”. On a fait le choix d’être un vrai divertissement.

Et puis, dans Demain nous appartient comme dans Ici tout commence, il y a quelque chose de l’ordre du rêve et du fantasme. On se projette en se disant “J’aimerais vivre leur vie”. Dans Ici tout commence, on raconte la success story de personnages qui, a priori, vont devoir affronter plein d’obstacles sur leur route vers la réussite. Eliott (Nicolas Anselmo), par exemple, si je ne ne parle que de lui, il n’a pas un physique et un choix de look qui est très conventionnel en cuisine, et pourtant il va briller dans cet univers. Et c’est un peu pareil pour tous les personnages, ils ont tous des obstacles à affronter. Mais au final on rêve avec eux et on a envie de vivre leur vie et de se dire “Wow c’est possible”. On ne voulait donc pas ramener une réalité un peu sombre à laquelle on est confronté avant et après la diffusion de la série de toute façon.

Avez-vous peur que le déconfinement ait des conséquences sur les audiences d’Ici tout commence ?

On peut toujours avoir peur de ce qui va se passer. On peut avoir peur du déconfinement, des vacances, de l’été. On essaie de ne pas réfléchir comme ça. Aujourd’hui on a une base de fans qui est devenue solide assez vite. Sur Instagram, on est à 115 000 fans sur le compte officiel. Les comptes des comédiens cartonnent aussi. Et puis il y a plein de comptes de fans qui se créent, qui font des captures d’écran et qui sont très actifs sur les réseaux sociaux. Donc on espère que cette base de fans très active et attachée au programme va perdurer. D’autant plus qu’on a prévu des histoires feuilletonnantes au long terme. Si je prends l’exemple du triangle amoureux Salomé/Maxime/Louis, il est là depuis le début de la série et il est là encore pour très longtemps. Je n’en dirai pas plus (rires). Alors, puisqu’on a fait le choix de proposer des histoires longues, on espère que le public restera fidèle. Simplement parce que les téléspectateurs voudront savoir comment telle ou telle intrigue se termine.

D’ailleurs, dans ce sens, pour continuer à captiver le public, vous avez décidé de surprendre tout le monde en cette fin d’année en tuant Auguste Armand, le directeur de l’institut incarné par Francis Huster, qui a été victime d’une crise cardiaque dans l’épisode diffusé hier. Cette mort était-elle prévue dès le départ ?

Oui, quand on a contacté Francis Huster pour ce personnage, on lui a tout de suite dit “C’est un rôle qui durera deux mois”. La mort d’Auguste était prévue depuis le début. La série a été pensée autour du décès de ce personnage. On avait en tête les trois premiers mois de la série organisés autour de ce drame et de tout ce qu’Auguste mettait en place autour de lui. Les liens familiaux et hiérarchiques qui pouvaient exister autour de ce personnage qu’on croyait central à la série. Et forcément, ensuite, lorsqu’il disparaît, on avait envie de voir comment le château de cartes s’écroule et se reconstruit.

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Et puis, bien sûr, on voulait surprendre le public. On voulait que les téléspectateurs ne puissent pas s’attendre à une telle mort, parce qu’on avait présenté Auguste comme un personnage majeur, parce que l’institut portait son nom, et parce qu’en plus il était incarné par Francis Huster. Au début, les auteurs fantasmaient sur la possible présence de Francis au casting. On ne savait pas s’il allait accepter de jouer dans la série, parce qu’on savait qu’il était très pris par le théâtre notamment. Et finalement il a accepté, on était ravi. Mais on veut aussi prouver au public qu’on ne se repose pas sur nos lauriers. Et qu’ils peuvent être surpris à tout moment. Quand on pense que tout est acquis, tout est bouleversé.

ITC/TF1

Que pouvez-vous dire sur le secret d’Auguste, que ce dernier n’a pas eu le temps de révéler à ses proches avant de mourir ? Cela va être l’enjeu de la prochaine arche narrative ?

Tout à fait. Mais je ne peux pas dire grand-chose, mis à part que son secret est familial. Il touche plusieurs personnes.

Après la mort d’Auguste Armand et le départ de Francis Huster, quels vont être les prochains axes de développement d’Ici tout commence ? Qu’est-ce qui nous attend dans les prochaines semaines et les prochains mois ?

On va suivre durant un certain temps les conséquences de cette mort et la bataille de succession à l’institut. Avec les deux sœurs, Clotilde et Rose, qui vont se déchirer pour prendre le contrôle de l’école. Et puis, ceux que l’on pensait être en deuxième ligne, Claire (Catherine Marchal), Louis (Fabian Wolfrom), et Teyssier (Benjamin Baroche), vont essayer de tirer leur épingle du jeu. Ça va nous permettre de voir davantage Louis avec sa mère, et d’aller encore plus loin dans le côté “torturé” du personnage (rires). Salomé ne sera plus la seule à être victime de l’obsession de Louis, voilà ce que je peux teaser.

Dans un registre plus joyeux et plus épisodique, la famille de Maxime va venir pour l’épisode de Noël. Judith (Alice Varela), Alex (Alexandre Brasseur), et Chloé (Ingrid Chauvin) seront dans Ici tout commence, et cela va nous permettra de faire un petit clin d’œil à ce qui se passe dans Demain nous appartient, parce que les Delcourt ne vivent pas une période très calme en ce moment. On va également continuer à suivre le triangle amoureux Salomé/Louis/Maxime dans une période en apparence un peu plus sereine. Puisque Salomé (Aurélie Pons) a fait le choix de rester avec Louis, et elle va s’y tenir. Mais avec toutes les pressions que va subir Louis, forcément ça ne va pas être évident à gérer pour Salomé. Et Maxime, qui est un peu le prince charmant de Salomé, va avoir envie d’intervenir quand il va comprendre qu’elle est mal et que la situation est compliquée avec Louis. Même si elle le lui a interdit. Alors est-ce que Maxime va vraiment arriver à ne pas se mêler de tout ça ? On va un peu se poser la question à chaque épisode. Et on a envie que le public prenne parti. Que certains se disent “Il doit respecter le choix de Salomé et son intelligence”, et que d’autres au contraire soient convaincus qu’elle est sous emprise avec Louis et qu’elle a besoin de Maxime. Au sein même des équipes de production et de scénaristes ça fait débat (rires). Et on se dit que forcément ça va faire débat au sein des familles qui regardent Ici tout commence. C’est aussi ça qui contribue à l’addiction pour une série.

Enfin, je peux aussi vous dire qu’à la fin du mois de janvier, on va avoir un gros événement qui va toucher beaucoup de personnes de l’institut. On sortira d’arches assez familiales, que ce soit le secret de Clotilde et de Jérémy, ou l’arche autour de la succession d’Auguste. Et on passera à cet événement majeur qui va, une nouvelle fois, rebattre les cartes.

Fabien Malot/ITC/TF1

Etant donné le succès de la série, un prime, comme ce fut le cas pour Demain nous appartient en 2019, est-il envisagé ?

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Non, on ne réfléchit pas du tout à un prime pour le moment. On essaie d’avoir une première année à l’écran qui soit bouleversante et addictive. On n’est pas du tout dans l’idée de proposer un prime. On est encore en train de faire grandir tous nos personnages. Et avec les auteurs on se demande plutôt sur quel personnage sera centrée l’arche suivante. Tout en prenant soin d’alterner entre les personnages. D’ailleurs, bientôt, l’une des intrigues va s’attarder un peu plus sur le personnage de Lisandro. On sait que c’est un personnage que le public aime beaucoup, même s’il est peu présent pour le moment pour des raisons d’agenda puisqu’Agustin Galiana tourne encore en parallèle dans Clem. On s’est très bien accordé avec la production de Clem pour qu’ils lui libèrent quelques jours pour tourner sur Ici tout commence, mais c’était compliqué de lui consacrer une arche dès le début. Car ça impliquait plein de jours de tournage et c’était contraignant pour Clem qui reste sa première série. Mais Agustin a eu une pause entre deux sessions de Clem et on l’a récupéré, donc vous aurez bientôt droit à un focus sur Lisandro.

Et par la suite je peux aussi vous révéler qu’on va beaucoup s’intéresser à Hortense (Catherine Davydzenka). On va rencontrer son père, qui n’est pas très content qu’elle fasse de la cuisine. Ce qui nous permet d’aborder le fait que, pour certaines personnes, ce n’est pas un métier noble. Car le père d’Hortense ne comprend pas que sa fille ait arrêté médecine pour se consacrer à la cuisine alors qu’elle avait réussi sa première année. Je sais qu’Hortense est très appréciée, donc je peux rassurer les téléspectateurs : on va en apprendre plus sur elle très bientôt.

Peut-être plus que sur Demain nous appartient encore, il semble y avoir un vrai engouement du public pour les chansons que l’on entend dans Ici tout commence. Mais ces titres sont introuvables en streaming ou sur les plateformes de téléchargement légal. Est-il prévu de les commercialiser à un moment donné ?

C’est possible. Pas tout de suite, mais je pense que ça arrivera. On a la même équipe de compositeurs que sur Demain nous appartient : Matthieu Gonet, Ben Violet, et Emilie Gassin. Qui se sont entourés d’une équipe de chanteurs, qui sont pour la plupart d’anciens candidats de The Voice. On avait envie d’avoir plus de chansons que dans Demain nous appartient, pour se distinguer un petit peu. Donc on a fait un casting de voix. Et c’est vrai qu’une chanson ça marque plus l’esprit qu’une musique symphonique, même si elles accompagnent parfois mieux les émotions. Car ce n’est pas évident de caler des chansons avec des personnages qui parlent. Il ne faut pas que les voix se parasitent. Donc il faut savoir quand mettre ces chansons pour qu’elles apportent un vrai plus à la série, qu’elles soient un peu signature, qu’elles soient reconnues par le public. On a des monteurs musique qui s’occupent très bien de cet aspect.

Propos recueillis le 18 décembre 2020 par téléphone.



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