Hollywood sur Netflix : qu’est-ce qui est faux dans la série de Ryan Murphy ? – News Séries à la TV


Avec “Hollywood”, sa série disponible sur Netflix, Ryan Murphy s’intéresse à l’âge d’or du cinéma américain et fait le choix de mêler la fiction à la réalité. L’occasion de revenir sur de vrais événements qui ont été réinventés à l’écran.

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Pour pleinement apprécier Hollywood, la série de Ryan Murphy et Ian Brennan, il faut accepter son postulat de départ : retracer une partie de l’âge d’or du cinéma hollywoodien en réécrivant l’histoire. Un moyen de réparer les erreurs du passé et de rendre justice aux minorités de l’époque. Les téléspectateurs qui s’attendent à voir un biopic sur les visages qui ont rythmé ces grandes années seront certainement déçus, mais la série trouve, au contraire, tout son intérêt lorsqu’elle s’éloigne de la réalité pour offrir une uchronie optimiste et inspirante. Si de nombreuses informations sont bien réelles, comme le destin tragique de Peg Entwistle ou encore le racisme dont fut victimes les actrices Hattie McDaniel et Anna May Wong, d’autres sont purement fictives. C’est le cas des quatre faits ci-dessous qu’il est important de resituer.

Ernie, le pompiste et proxénète de la station-service

Dans la série : C’est à la station-service d’Ernie (Dylan McDermott) que Jack Castello (David Corenswet) rencontre Avis Amberg (Patti LuPone), la femme du grand patron des Ace Studios. Le jeune acteur n’est pas seulement engagé pour servir de l’essence, mais aussi pour charmer les hommes et les femmes venus chercher de la compagnie. Après chaque passe, le gérant de la station, Ernie, récupère 50 % des bénéfices et encourage ses employés à combler davantage les visiteurs.

Hollywood sur Netflix : la station-service/maison close a bel et bien existé !

Dans la réalité : La station-service qui servait de maison close a bien existé, même si cela paraît difficile à croire. L’homme derrière ce business n’était, en revanche, pas nommé Ernie, mais Scotty Bowers et cumulait de nombreuses différences avec le personnage de la série. Ancien Marine, le proxénète était beaucoup plus jeune puisque c’est à l’âge de vingt-trois ans, en 1946, qu’il décide de se lancer dans la prostitution. De plus, Scotty Bowers ne prenait aucun pourcentage sur les revenus de ses employés et n’a jamais été atteint d’un cancer. Quatre ans après ses activités à la station, il poursuivra son business en tant que barman dans des soirées branchées d’Hollywood. En 2012, il publie un livre autobiographique passionnant, intitulé Full Service, dans lequel il raconte ses folles années et de nombreuses anecdotes sur des stars du grand écran. Il décède en octobre 2019, à l’âge de 96 ans.

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Ace Studios, le plus grand monstre d’Hollywood ?

Dans la série : La majeure partie de l’intrigue se passe entre les murs des Ace Studios, présentés comme la plus grande société de production de la ville et dirigés par son créateur, Ace Amberg (Rob Reiner). Ce dernier décide de la mise en chantier des prochains projets et dispose d’un droit de regard sur absolument toutes les productions. Lorsqu’il succombe à une attaque cardiaque, c’est son épouse, Avis Amberg, qui reprend le contrôle de la machine, au grand dam de certains collaborateurs. 

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Plan tiré de la série “Hollywood” où l’on peut apercevoir les grilles des Ace Studios.

Dans la réalité : Les Ace Studios n’ont jamais existé, tout comme le grand patron Ace Amberg. Néanmoins, les grilles de la firme ressemblent beaucoup à celles de la Paramount Pictures et le personnage joué par Rob Reiner semble inspiré de Jesse L. Lasky et Adolph Zukor, les deux créateurs du célèbre studio américain. Contrairement à ce que montre le programme, aucune femme n’a eu la possibilité de prendre la place de son mari et de diriger elle-même la société. Il faudra attendre 1980, soit plus de trente ans après, pour voir une figure féminine occuper un poste aussi important. C’est Sherry Lansing qui présidera la Twentieth Century Fox à l’âge de 35 ans seulement.

Le cas Rock Hudson

Dans la série : Rock Hudson (Jake Picking) débarque dans l’usine à rêves sous son vrai nom, Roy Fitzgerald, et devient l’un des précieux talents de l’agent Henry Willson, qui n’hésite pas à lui demander des faveurs sexuelles. D’abord hésitant et maladroit devant la caméra, il finit par décrocher un rôle mineur dans Meg, le film réalisé par Raymond Ainsley (Darren Criss). Le destin de l’acteur change brusquement lorsqu’il rencontre Archie Coleman (Jeremy Pope), un scénariste afro-américain, avec qui il entretiendra une relation amoureuse assumée.

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Dans la réalité : Hollywood parvient à aborder de nombreux points bien réels sur l’icône glamour, comme sa collaboration complexe avec Henry Willson. Mais deux différences importantes séparent le personnage de la série au véritable acteur. Tout d’abord, son talent de comédien. Si les premiers essais de Rock Hudson n’avaient rien de flamboyants, ceux-ci n’étaient pas aussi désastreux que la fiction de Ryan Murphy le laisse entendre. Le comédien était également beaucoup moins crédule que dans le programme. Quant à son homosexualité, Rock Hudson n’a malheureusement jamais pu vivre ces histoires d’amour devant les flashs des photographes. Pour tromper le public, il avait d’ailleurs épousé l’assistante de son agent, Phyllis Gates. Cette dernière restera sa femme – du moins, aux yeux des médias – pendant trois ans. La star ne fera pas son coming-out avant 1985, année durant laquelle il annoncera être atteint du VIH. Il décédera quelques mois plus tard, le 2 octobre 1985.

Découvrez ci-dessous l’un des premiers essais de Rock Hudson devant la caméra :

La révolution des Oscars

Dans la série : Intitulé Une fin Hollywoodienne – A Hollywood Ending, en V.O. -, le dernier épisode de la fiction s’attarde principalement sur la cérémonie des Oscars, durant laquelle le film Meg remporte tous les plus grands prix de la soirée et révolutionne l’histoire de l’industrie. Camille Washington (Laura Harrier) devient la première femme Noire à recevoir l’Oscar de la meilleure actrice dans un premier rôle ; Archie Coleman, le premier homme Noir à recevoir l’Oscar du meilleur scénario ; Anna May Wong (Michelle Krusiec), la première femme asiatique à recevoir la statuette du meilleur second rôle ; Avis Amberg, la première femme productrice recevoir le Graal : l’Oscar du meilleur film.

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Dans la réalité : Malheureusement, aucun de ces exploits n’a été réalisé en une soirée. Ce n’est qu’en 2002, pour le film À l’ombre de la haine, que l’Oscar de la meilleure actrice dans un premier rôle est décerné à une femme Noire. Et c’est Halle Berry qui a l’occasion de marquer l’histoire. Le premier scénariste Noir Oscarisé n’est autre que Jordan Peele, récompensé pour Get Out en 2018. La première femme asiatique Oscarisée est l’actrice japonaise Miyoshi Umeki, qui reçoit le prix en 1958 pour le film Sayonara. Quant à la première femme productrice, c’est Julia Phillips pour le film L’Arnaque, avec Paul Newman et Robert Redford, en 1974.

Découvrez la bande-annonce de la série “Hollywood” :

 



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