Hollande, Roussel, LFI et EELV rejettent l’idée d’une primaire à gauche


La proposition d’Anne Hidalgo de mettre en place une compétition à gauche pour désigner un candidat commun n’a pas eu l’écho escompté.

Mercredi soir, la candidate PS Anne Hidalgo à l’élection présidentielle a proposé aux autres prétendants de gauche de venir participer à une bataille qui désignerait un leader commun. «Organisons une primaire» a exhorté la maire de Paris mercredi soir sur TF1, déplorant une «gauche fracturée» qui «désespère beaucoup de nos concitoyens.» Une initiative faite quelques heures après qu’Arnaud Montebourg se soit dit prêt à «offrir» sa candidature pour une union de la gauche, et qui reste, pour l’instant, lettre morte. Aucun leader n’a saisit la main tendue d’Anne Hidalgo.

Pour François Hollande, la possibilité de présenter à l’élection présidentielle une candidature d’union «n’a de sens que s’il y a un projet commun et que si tous les candidats qui se désistent pour la personnalité qui pourrait les réunir partagent les mêmes propositions, les mêmes conceptions.» «On sait que ce n’est pas le cas», a déploré l’ancien président de la République sur BFMTV.

Face à cette primaire lancée à presque quatre mois du scrutin suprême, François Hollande regrette que «si ça devait être le cas, ça aurait dû être préparé depuis très longtemps. Ça ne s’improvise pas.» Avant d’enfoncer le clou: «Je ne crois pas qu’il sera possible d’avoir une candidature commune de toute la gauche et je ne pense pas que Monsieur Mélenchon veuille se mettre dans ce processus. C’est aux électeurs et électrices de faire l’union. C’est eux qui vont réaliser par leurs votes le rassemblement autour d’une candidature.»

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Dans l’entourage du candidat communiste Fabien Roussel, on estime, dans une déclaration à l’AFP, qu’«une primaire permet seulement de régler un problème de casting, or le problème de la gauche aujourd’hui c’est qu’elle ne parle plus aux classes populaires. Fabien Roussel est candidat et le restera.» Pour donner une réponse plus claire, le leader devrait s’exprimer sur France Info jeudi matin.

Du côté des partisans de Jean-Luc Mélenchon, il n’y a guère plus d’enthousiasme. Sur BFMTV, le député de Seine-Saint-Denis Éric Coquerel fustige une candidate PS qui «disait ce matin exactement l’inverse de qu’elle dit ce soir»: «Sur France 2, elle expliquait ce matin que les candidats ne pouvaient pas être des petits chevaux de bois qui pouvaient se retirer au profit des uns ou des autres», continue l’élu qui refuse d’«hériter de la machine à perdre.» Pour ce proche du candidat LFI, l’union se fait «derrière un programme, et pas derrière ce genre de choses qui va apparaître à tout le monde comme un recours pour cacher la difficulté d’une campagne.»

Enfin, c’est aussi une fin de non recevoir chez EELV. «Après le Président socialiste qui ne peut pas se représenter, la candidate socialiste reconnaît l’incapacité du PS à être force motrice. Le projet d’avenir c’est l’écologie. La primaire a déjà eu lieu et le candidat c’est Yannick Jadot», a pointé le secrétaire national du parti.

Un «total gauche» très faible

L’appel d’Anne Hidalgo intervient alors qu’il y a quelques jours seulement, la candidate a refusé de participer à la «primaire populaire». Initiative lancée par un collectif de citoyens pour n’avoir qu’une seule candidature sur la ligne de départ à gauche. La candidate ne souhaitait pas, si elle n’était pas désignée, voter pour Yannick Jadot ou Jean-Luc Mélenchon.

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Dans la dernière étude Elabe pour BFMTV, la gauche ne totaliserait que 22% des voix. Un score historiquement bas. Dans le détail, le leader de la France Insoumise Jean-Luc Mélenchon obtiendrait 8% d’intentions de voix, le candidat d’EELV Yannick Jadot 7% et Anne Hidalgo 2%. Quant à Arnaud Montebourg et au prétendant PCF Fabien Roussel, ils se positionneraient respectivement à 2 et 1%. Une fracturation du paysage de la gauche qui empêcherait toute chance d’accéder au second tour de la présidentielle.



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