Grippe aviaire – Plus de 100 foyers dans les Landes, le monde avicole veut « comprendre »


Le monde avicole landais, gagné « par un profond sentiment d’injustice » face au retour de la grippe aviaire malgré la mise sous abri des animaux et avec désormais plus de 100 foyers en élevage, veut « comprendre et avoir des réponses », a indiqué une responsable.

Les Landes, pays du foie gras à forte concentration d’élevages, comptaient vendredi 110 foyers d’influenza aviaire hautement pathogène de type H5N1, d’après la préfecture, moins d’un mois après l’apparition d’un premier cas dans le département le 17 décembre. Soit plus des deux-tiers des 165 foyers en élevage recensés par le ministère de l’agriculture.

En outre, 33 cas de suspicion de grippe aviaire étaient vendredi « en attente de confirmation », d’après la préfecture. « C’est entre colère, sidération, abattement ou désarroi que nous vivons ce nouvel épisode », a écrit vendredi la présidente de la chambre d’agriculture dans une lettre aux éleveurs landais, déjà fortement touchés par l’épizootie de l’hiver précédent (3,5 millions de volailles abattues, essentiellement des canards dans le Sud-Ouest).

« Un profond sentiment d’injustice nous gagne, tant nous étions convaincus que tous les efforts consentis allaient porter leurs fruits », ajoute Marie-Hélène Cazaubon. « L’an passé, 60 % des élevages étaient dehors sous dérogation. Cette année, 95 % des animaux étaient à l’abri et les densités de production avaient été drastiquement diminuées depuis septembre ».

29 pays européens touchés

« Il est primordial de comprendre et d’avoir des réponses pour savoir pourquoi, malgré toutes les évolutions et les investissements réalisés, nos systèmes d’élevage restent aussi fragiles face à une circulation virale », écrit-elle. « La propagation (du virus) aussi rapide et sur d’aussi longues distances reste un mystère ». Selon elle, le virus actuel est « un variant de celui de l’an dernier » et les « volailles maigres y sont beaucoup plus sensibles ».

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Pour éviter les contacts avec les oiseaux migrateurs potentiellement porteurs du virus de l’influenza, les autorités françaises avaient demandé dès début novembre à tous les producteurs de confiner les volailles. Mais les premiers cas ont été détectés dans des élevages conventionnels, en bâtiment, ravivant la colère des syndicats agricoles, Confédération paysanne et Modef, qui dénoncent « la claustration, mesure phare du gouvernement », également soutenue par les principaux acteurs de la filière, qui n’a « pas su éviter une quatrième crise en six ans ».

D’après la préfecture, une étude épidémiologique est menée dans les Landes par des agents de l’Agence nationale de sécurité sanitaire et de l’alimentation (Anses) afin de comprendre l’origine de l’apparition des premières contaminations et les causes de la diffusion du virus. La France compte autour de 20 000 élevages de volailles élevées pour la viande, les œufs ou le foie gras. Au total, 29 pays européens sont touchés par la grippe aviaire en cette période de migration nord-sud des oiseaux, selon le ministère de l’agriculture.



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