Gamekyo : [TEST] Xenoblade Chronicles : Definitive Edition


Sorti à une époque où le J-RPG vivait quelques heures assez sombres, ayant du coup permis à Monolith de se faire sans mal remarquer, Xenoblade Chronicles est rapidement devenu par son ambition une franchise importante du catalogue Nintendo, comme si les fans avaient déjà validé que chaque nouvelle console se devait d’avoir son nouvel épisode. Ce fut le cas pour la Wii U avec l’opus « X » qui sera bien remasterisé un jour ou l’autre (ne soyons pas naïfs), puis sur l’actuelle Switch avec un « vrai » 2 dont on continue de se demander encore aujourd’hui pourquoi il n’a pas été davantage patché pour annihiler d’énormes soucis de game-design. Mais alors que le studio planche en secret sur du pleinement neuf, c’est vers le premier épisode qu’on revient pour la troisième fois, ayant déjà été entre deux porté sur 3DS pour justifier un minimum l’existence du modèle « New » puis aujourd’hui sur Switch sous le désormais commun terme de « Definitive Edition ».

Et donc forcément, si la version 3DS était un évident downgrade malgré un rendu très satisfaisant pour une portable d’époque, celle sur Switch se devait de montrer un peu les biceps, de manière globalement réussie. Le jeu est bien plus joli que sur Wii, heureusement, bien des choses ont été retravaillées notamment les textures, les shaders et surtout les modèles des différents personnages pour mieux apprécier les nombreuses cinématiques, et quand bien même on n’échappe pas au clipping, la distance d’affichage rehaussée fait davantage prendre conscience de l’ampleur folle de certaines zones de jeu, toujours aussi impressionnantes aujourd’hui tant il faut parfois des heures pour en faire le tour. En revanche, Monolith semble décidément avoir un gros problème de compatibilité entre son moteur et la console vu que si le frame-rate (à 30FPS) tient assez bien la route, il en est autre de la résolution qui ne va pas au-delà des 540p en nomade et 720p en dock, ce qui n’empêche pas son lot de chutes. Ce n’est pas aussi constant que dans Xenoblade Chronicles 2, et surtout moins brutal, mais c’est néanmoins bien présent, et à moins d’un modèle Pro auquel on ne croit plus beaucoup dans un futur proche, les équipes ont tout intérêt à bricoler et optimiser leur moteur pour leur prochaine production qui risque d’être plus gourmande graphiquement.

Un couac notable qui n’empêche pas de vivre une expérience plus agréable que jamais où rien n’a été oublié sur la forme, de la très bonne OST cette fois réorchestrée à l’option pour les voix japonaises qui n’empêchera pas de se dire que cette franchise est décidément très bavarde en plein combat. L’aventure n’a évidemment pas bougé dans sa structure, juste qu’elle a subit un coup de polish bienvenu, du HUD beaucoup plus clair (sous-titres inclus) jusque dans les temps de chargement tout simplement instantanés lors des voyages rapides (en tout cas dans une même zone), sans oublier l’ajout de nouveaux modes de difficulté où l’on pourra se contenter du mode Facile si on souhaite avancer plus rapidement, ou un mode Expert un poil surfait avec sa distribution manuelle des points d’xp, comme pour pousser le joueur à s’octroyer lui-même un challenge sans utilité tant on sait qu’au-delà des bases stratégiques du système de combat (et de tout ce qui tient de l’équipement, Arts & co), c’est le level des personnages qui déterminera une bonne partie de vos victoires.

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On nous a même ajouté une poignée de défis chronos libres ou sous condition, à l’unique utilité de gratter davantage d’équipement éventuellement à revendre pour gonfler votre réserve de pièces, cette dernière étant rarement un soucis premier si vous êtes du genre à prendre votre temps pour faire l’essentiel. Et c’est peut être là qu’on estimera que Xenoblade Chronicles reste juste Xenoblade Chronicles. Même si le coup de polish est sympa, l’exploration toujours prenante, le scénario intéressant et le système de combat suffisamment profond même si pas autant que dans les suites, la franchise a toujours eu un énorme défaut qui n’a jamais changé au fil des années et qui n’allait donc pas être modifié dans le cadre d’un simple remaster : l’expérience est sur-gonflée de choses annexes qui sont l’incarnation même du Fedex. Même un nouveau-venu n’arrivera pas à s’empêcher au bout d’une paire de quêtes de bourriner le bouton B pour zapper les dialogues inutiles qui de toute façon le mèneront soit à aller dépecer x bestioles, soit ramener x objets.

C’est la simplicité totale dans la forme et le seul but sera de gratter toujours plus d’xp, de sous et d’équipement dont on récupérera les plus utiles avant de revendre les dizaines de doublons. On pourrait d’ailleurs rajouter que les seules quêtes intéressantes sont celles réclamant d’aller chercher un objet unique ou d’aller démonter la face d’un ennemi là encore unique, car si c’est toujours aussi peu original, le jeu a le bon goût de savoir placer ses objectifs dans certains recoins qui poussent du coup à l’exploration des immenses cartes. On n’aura pas le choix de passer par là pour augmenter en puissance ses personnages, et plus encore pour développer la fameuse Colonie 6, et on pourra encore une fois remercier les temps de chargement instantanés et l’arrivée d’une ligne directrice sur la mini-map pour aller un peu plus vite dans cette expérience qui prendra facilement plus de 50h sans pour autant viser le 100 % de toute manière un peu trop usant.

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La cerise sur le gâteau restera l’arrivée de l’Épilogue bonus, supprimé dans la version d’origine avant de muter en quelque chose de plus grande ampleur, au point que Monolith a avoué avoir souhaité aller encore plus loin mais on serait probablement tombé dans une extension vendue à part donc évitons de trop râler. Il en restera néanmoins une dizaine d’heures supplémentaires pour cette histoire se situant après l’aventure principale, nous empêchant de dire le moindre mot sur le scénario, avec une zone inédite toujours aussi grande, des dizaines de quêtes toujours aussi Fedex, et un système de combat légèrement remodelé (plus automatique et un peu moins profond) où seront mis en avant ces foutus Noppons qui viendront vous prêter main-forte en soin/buff/debuff, leurs puissances évoluant au fur et à mesure des nouvelles recrues trouvées sur le chemin. Un bonus en tout cas très appréciable, qui n’oublie pas quelques boss annexes, mais pas suffisant pour craquer une nouvelle fois si vous avez déjà retourné l’aventure principale sur Wii ou 3DS.

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