Gamekyo : [TEST] Legend of Mana


Après un Trials of Mana qui fut l’une des bonnes petites surprises de la triste année 2020 (tout comme 2021 franchement), Square Enix poursuit ses plans autour des 30 ans de la franchise en revenant sur Legend of Mana, œuvre de l’époque PlayStation première du nom, jamais sorti chez nous donc jamais traduit dans notre langue (mais maintenant, c’est le cas, et de très belle manière !), et si une telle annonce pouvait être source de joie pour le fan qui n’a touché qu’aux trois premiers épisodes de la franchise, une mise au point est nécessaire pour ceux qui ont mal suivi l’affaire. NON, Legend of Mana n’est aucunement Seiken Densetsu IV. D’ailleurs Seiken IV existe même si tout le monde s’en fout puisque c’est un très mauvais titre (PS2). Mettez vous bien dans la tête que Legend of Mana est un pur spin-off, le premier d’ailleurs d’une longue série qui a proposé Children of Mana (un D-RPG globalement), Circles of Mana (un jeu de cartes sur mobile) ou encore Heroes of Mana (un simili STR sur DS). Donc voilà, si vous vous attendez ici à retrouver l’expérience des trois premiers Seiken, croyez bien que c’est NON. Compris ? Alors abordons le sujet.

Dès le début, on sent de toute façon que nous ne sommes pas dans un épisode comme les autres vu le scénario qui mélange la simplicité et l’évasif de manière perturbante. La base est concrète avec l’habituel arbre Mana autour duquel tournait la nature et le monde, jusqu’à perdre de sa puissance au point d’avoir précipité des guerres de clan, chacun voulant obtenir un morceau de pouvoir pour sa survie. Puis l’arbre meurt, ou plutôt s’endort, et le monde avec vu que tout ce qui existait autour n’est plus aujourd’hui que souvenirs enfouis dans la mémoire de l’arbre, qui souhaite après des siècles reprendre sa place et reconstruire un monde meilleur. Et ce sera à vous de le faire, sans explication aucune. Vous sélectionnez votre perso (homme ou femme), votre arme de prédilection et vous voilà dans votre « base », avec votre petite maison ainsi qu’une ferme et une forge qui serviront pour plus tard. Et autour de vous, trois continents vides de tout, et ça va être à vous de remettre en place les choses, de manière assez originale.

Et c’est là qu’on aborde l’une des principales différences entre Legend of Mana et un Seiken « normal ». Ici, pas d’aventure sur une grande carte dont on débloque les accès au fur et à mesure puisque votre aventure, c’est vous qui allez la concevoir. D’une certaine façon. Comme dit, trois territoires (et vous pouvez débuter de n’importe où) pour autant de scénarios principaux (+ un final), et au cœur de ces derniers, tout un tas de mini-histoires. Comment ça se passe ? Hé bien dès le début de l’aventure, l’arbre Mana va vous refiler une sorte de relique que vous devrez placer sur la carte pour créer une « zone » (en l’occurrence une ville, pour commencer). La ville qui permettra de conduire à l’obtention d’une autre relique (cette fois un donjon), une fois encore à placer n’importe où même s’il faut prendre en compte que selon l’endroit, certains types d’ennemis pourront avoir droit à un boost de puissance, chose que l’on ne peut absolument pas deviner au départ. Et au fur et à mesure, vous obtiendrez toujours plus de reliques qui eux mêmes ouvriront la porte à des petites histoires qui forgeront ainsi votre légende.

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C’est… particulier. Car déjà il n’y a aucune transition d’une zone à l’autre (on sélectionne juste où aller dans la World Map qui se développe), et que hormis des zones qui peuvent affecter la puissance des ennemis, rien n’a de logique dans la préparation de votre monde. Vous pouvez placer une zone en rapport avec la flotte près de la mer que ça ne changera rien. Vous pouvez entourer une ville de donjons ou coller deux bourgades si vous le voulez, cela n’aura absolument aucune influence. On se contente donc de placer nos « pions », faire naître des zones/villes/donjons, on découvre notre petit scénario à suivre et on passe au suivant en ayant cette étrange impression d’évoluer dans un univers non terminé. Alors oui, c’est un peu le principe du scénario on le sait mais au-delà de ça, c’est surtout la sensation d’être dans un prototype où les différentes phases de la progression n’ont quasiment aucun liant. Un « jeu concept » serait-on tenté de dire.

Mais l’autre problème, c’est aussi cette sensation d’évoluer dans un vieux jeu et oui, là aussi, on sait de quand date le truc. Sauf que l’occasion aurait été bonne aujourd’hui de faire évoluer un peu les choses pour ce qui n’est finalement qu’un remaster qui certes a fait des efforts pour la réorchestration des musiques et les sublimes décors 2D (les persos restent tout en pixels, et ce n’est pas désagréable) mais rien que les menus sont absolument atroces. Déjà que la série n’est pas réputée sur ce sujet avec sa roulette du diable depuis Seiken 2 mais là, les menus tiennent du foutoir et ce n’est rien à coté du système de combat aux hitboxes de l’enfer où chaque affrontement hors boss semblent se ressembler vu la pauvreté des combos et le manque de possibilités en terme de compétences et de magies. Heureusement, on est loin de la prise de tête car en prenant le temps de fouiner et de leveler sur le chemin, le challenge n’a rien d’insurmontable, sans non plus tomber dans la promenade de santé (certains ennemis sont franchement balaises pour pas grand-chose).

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Donc original, le jeu l’est et ceux qui accrocheront auront même droit à de l’élevage de monstres à base d’œufs à retrouver, monstres qui pourront nous accompagner dans l’aventure (on a même le Ring-Ring Land tout inutile de la PocketStation). C’est plutôt long, c’est joli, mais beaucoup étaient déjà déçus à l’époque devant cette tentative, donc on imagine bien comment les choses vont se dérouler aujourd’hui face à ceux qui sauteront sur leur exemplaire en ne regardant que le nom de la licence et les magnifiques visuels, incapables alors de se rendre compte qu’ils mettent les pieds dans une expérience volontairement floue où l’on navigue à l’aveugle dans un monde où il y a bien des choix mais sans vraiment se rendre compte des répercussions à moins d’avoir une page wiki à coté de soi. Particulier encore une fois, mais vous êtes au moins prévenus.



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