Gamekyo : [TEST] GTA Trilogy : The Definitive Edition


Il y a des souvenirs qui restent gravés à jamais dans la mémoire, comme celui où il y a une vingtaine d’années, je tenais entre mes mains un Consoles+ qui annonçait avec quelques visuels clairement bullshit l’arrivée d’un certain Grand Theft Auto III sur PlayStation 2, console où l’on crevait encore bien la dalle. Beaucoup connaissaient déjà la série par les premiers épisodes et spin-off au succès disons d’estime, et on ne va pas vous refaire l’historique en détails, se contentant de dire qu’à l’époque, GTA III, personne n’y croyait plus que ça, de la presse aux joueurs. La claque fut évidente et a ouvert la voie à un nouveau genre, suivi très rapidement de Vice City et San Andreas. Très très rapidement même. On sait que les temps de développement n’avaient aucun rapport mais quelle ironie de constater aujourd’hui que Rockstar avait su livrer 3 épisodes de 2001 à 2004, alors qu’on bouffe maintenant GTA V depuis 8 ans sans même voir à l’horizon le sixième chapitre.

Cela fait donc 20 ans depuis GTA III et l’éditeur a souhaité marquer le coup avec une « Definitive Edition » qu’on peut difficilement qualifier de remake ou de remaster tant aujourd’hui le flou est entretenu autour de ces deux termes, particulièrement dans le type de cas présent. Plus qu’un simple lifting HD ou 4K, les trois titres ont fait peau-neuve sans trop en faire, officiellement pour rendre hommage à l’esthétique cartoon de l’ère 128 bits, officieusement parce que Rockstar a d’autres priorités où injecter son pognon. On repart donc avec quelque chose d’assez étrange, parfois proche du fan-made Unreal Engine (moteur sous lequel tourne ces trois nouvelles éditions), mais pas franchement dégueulasse avec du 60FPS pas forcément stable en mode performance sur les consoles de nouvelle génération, l’arrivée d’effets de lumière qui apportent un nouveau cachet, des modèles refaits (pas toujours bien), des reflets, de la végétation, une distance d’affichage enfin digne de la vision des développeurs d’époque… Ce n’est aucunement une claque mais il suffit de remettre les originaux à coté pour voir qu’il y a quand même une belle évolution.

Mais cette évolution reste assez fainéante au regard du prix pratiqué (59,99€ la trilogie) et la véritable exploitation des nouveaux hardwares se ressent uniquement par les temps de chargement tant pour le reste, l’optimisation prête à sourire. Oui, même sur PlayStation 5 ou Xbox Series, on a encore un peu de pop-up, quelques bugs, une pluie immonde et, quand même la bonne blague, l’impossibilité d’avoir de la 4K brute quand on opte pour le 60FPS. J’ose indiquer être directement passé de Forza Horizon 5 à notre concerné et qu’importe que l’on puisse me dire que les ambitions ne sont pas les mêmes, peut-être même sur le plan commercial, toujours est-il que l’argument reste le même : c’est 60 balles pour une remasterisation qui certes fait quelques efforts mais recycle toujours ses textures en masse comme à l’époque, et qui n’a pas poussé Rockstar à sortir un plus gros chèque pour obtenir toutes les musiques (même si on a heureusement l’essentiel des playlist).

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Est-ce que l’expérience est mauvaise ? Non, elle a juste vieilli et n’est donc plus du tout d’actualité, davantage là pour replonger dans des souvenirs (les premiers dialogues de GTA III ont résonné à mes oreilles comme un lointain écho), ou se faire une culture dans les meilleures conditions. Alors oui, le gameplay s’est légèrement peaufiné avec même une fonction ciblage mais c’est ici que l’on peut parler de dépoussiérage plutôt que d’un remake tant Rockstar n’a surtout pas souhaité toucher aux œuvres d’origine par peur de devoir modifier la tenue de certaines missions. En résulte des gunfights mollassons et difficiles à cause du gameplay, un moteur physique proche de l’auto-tamponneuse et deux des trois héros qui nagent aussi bien que s’ils avaient bouffé un fruit du démon (et seul CJ est capable d’enjamber un muret quoi…).

On mange néanmoins la trilogie (sans faire un forcing du 100 % à moins d’avoir vraiment la dalle) comme une sorte de paquet de chips, où les plus jeunes découvriront des titres au rythme sans rapport avec les derniers épisodes. Il est en effet choquant de voir à quel point la progression était incroyablement rapide à l’époque avec des missions très courtes, et surtout incroyablement peu variées dans le cas de GTA III, dans des maps qui peuvent se traverser de haut en bas en moins de cinq minutes. Qui plus est, avec une mini-map refaite, la possibilité d’ajouter des onglets GPS et SURTOUT recommencer une mission perdue directement depuis un checkpoint tout en gardant ses armes (les codes fonctionnent toujours en passant), le rythme est suffisamment soutenu pour motiver à aller au bout des choses. Rien que pour les sensations d’époque.

ET SUR SWITCH ?

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Bon là faut qu’on parle. Et on va dire rapidement que s’il vous prenait l’idée d’y jouer sur la nomade de Nintendo, ne vous attendez à RIEN sur le plan technique et n’osez surtout pas voir ce qui se fait sur les derniers supports pour ne pas avoir la larme. Car le portage est honteux. Fonctionnel admettons, et déjà plus beau que les originaux (encore heureux), mais tous les curseurs techniques ont été revus à la baisse, sauf celui des bugs et des bizarreries graphiques, ce qui n’est pas surprenant quand on voit que les versions PS5/SX ne brillent pas par leur optimisation.

Reste que s’il est toujours « agréable » de parcourir Vice City (au hasard) depuis les chiottes ou juste poser sur son canapé en nomade, même avec du 30FPS qui toussote dès qu’on passe la troisième, doit-on pour autant pardonner l’absence d’efforts au point que même le portage rapide de Saints Row III lui atomise techniquement la tronche sur tous les aspects ?



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