Final Fantasy VII Remake, entre tradition et modernité


Il y a des jeux qui marquent une époque, Final Fantasy VII est de ceux-là. Mais comment en faire un Remake moderne s’adressant à tous sans pour autant trahir les fans de la première heure ? Un très gros défi, relevé avec brio par Square Enix.

Square Enix

1997, FF VII débarque sur nos PSOne. Outre la révolution technique, il transforme la narration dans le jeu de rôle japonais tout en proposant un système de combat d’une richesse inouïe; ceci combiné à un monde ouvert que l’on ne découvre que dans la seconde partie d’une aventure d’une centaine d’heures. Premier jeu de la série à offrir de la 3D, ce fut avec cet épisode que toute une génération de joueurs a découvert la saga des Final Fantasy, alors totalement inconnue (par le grand public) en Europe. Un opus iconique qui s’était vendu à plus de 11 millions d’exemplaires, que Square Enix a décidé de remettre au goût du jour dans une version Remake disponible depuis le 10 avril sur PS4. Vous l’aurez compris, il s’agit là d’un véritable challenge tant ce septième épisode a su traverser les générations…

Un titre fondateur

23 ans après sa sortie, FF VII est toujours incontournable. Avec les mangas, les jeux annexes (Before Crisis, Dirge of Cerberus ou encore Crisis Core) et surtout les films Last Order (OAV) et l’étonnant Advent Children, ce jeu a su créer un univers multi-supports pour une histoire complexe offrant de nombreux messages, dont le plus important et le plus évident : celui de protéger la planète de l’exploitation humaine. Un leitmotiv duquel découle une épopée grandiose orchestrée par des relations très développées au travers de personnages profonds et touchants, dont la destinée -du moins pour certains d’entre eux- a durablement marqué la mémoire vidéoludique des joueurs et des joueuses.

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On imagine sans peine combien les développeurs ont dû s’arracher les cheveux, tant il a dû être complexe de transformer la recette de FF VII pour en faire un Remake d’importance. Et pourtant, le pari est parfaitement réussi. Reprenant l’histoire originale, toujours d’actualité, paré de graphismes superbes lorgnant parfois vers le photo-réalisme, Square nous offre ici une revisite étonnante de cette épopée qui n’a pas pris une ride. Si dans le détail, les graphismes ne sont pas forcément les plus beaux jamais vus sur PlayStation 4, ils parviennent sans mal à égaler les cinématiques du film Advent Children sorti en 2005. Il est d’ailleurs évident que l’inspiration visuelle pour ce remake vient de là, au point que l’on profite aujourd’hui d’un titre plus adulte sur la forme et au rendu global superbe.

Square Enix

Exit les images fixes de l’épisode original avec désormais une vue à la troisième personne et des décors splendides à l’architecture sous influence Steampunk que n’aurait pas renié un Rintaro. De même pour les combats qui mélangent intelligemment actions intenses et pauses rapides afin de profiter des menus du FF VII de 1997. Ceci afin de lancer des sorts grâce aux fameux métarias, des pierres magiques emblématiques de la série qui feront la différence dans la plupart des combats de boss. Nous vous recommandons d’ailleurs d’apprendre à les utiliser au plus tôt si vous ne voulez pas refaire plusieurs fois certains affrontements d’importance. Au final, le subtil équilibre entre jeu de rôle, stratégie et action a été trouvé, et si la caméra se révèle confuse en de rares occasions, l’une des plus grandes réussites de ce remake se trouve bien dans ses rixes qui mêlent adroitement le tour par tour d’antan et l’action devenue presque indispensable des jeux d’aujourd’hui.

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Un remake en plusieurs épisodes

Avec les ambitions de l’équipe de développement, FF VII Remake ne pouvait proposer toute l’histoire du jeu de 1997. Les développeurs ont donc décidé de nous offrir la 1ère partie de l’aventure s’arrêtant à la sortie de la ville de Midgar. Cette cité état dirigée par la compagnie Shinra, qui extrait l’énergie Mako de la planète, est en guerre avec les dissidents du groupe Avalanche. Ces derniers veulent faire cesser l’exploitation de leurs terres pour retourner à un monde en harmonie avec la nature. De fait, Cloud, Barret et Tifa, ainsi que d’autres, partent en guerre contre la Shinra. Midgar, véritable star de cet opus, est découpée en deux strates qui symbolisent l’opposition marquante entre les riches, vivant au-dessus, et les pauvres, qui tentent de survivre dans les bas-fonds.

Square Enix

Comme nous vous le disions, les métaphores et autres messages sont nombreux et il fallait poser l’histoire en se focalisant sur Midgar et ses nombreux couloirs pour bien commencer. L’occasion de (re)découvrir une mégapole beaucoup plus travaillée, bourrée de détails et d’une impressionnante crédibilité visuelle durant une cinquantaine d’heures. Le tout au travers d’un moteur 3D magnifique et de cut scenes qui mettent en valeur une narration d’excellente facture, malgré quelques moments surprenants. En effet, les héros semblent désormais plus adultes, mais sont en proie à des réactions, à l’image du jeu original, qui s’avèrent parfois décalées par rapport à la situation du moment. Si cela ne posait pas de réel souci dans FF VII avec ses petits personnages à grosses têtes, cela peut donner lieu à des instants assez étranges dans le Remake. Rien de grave pour autant, mais il fallait le souligner. Le scénario s’est vu aussi transformé, pour proposer quelque chose de nouveau qui vient bouleverser tout l’univers de FF VII, qu’il s’agisse de celui du titre original, des jeux annexes, des mangas ou même des films. S’il y a bien quelques longueurs dispensables, cette prise de risque monumentale ne semble pas impacter la cohérence de l’ensemble et parvient à relancer l’intérêt du joueur pour un scénario dont il connaissait déjà la finalité il y a 23 ans. Une pirouette osée et courageuse que l’on ne peut que saluer tant elle semble parfaitement orchestrée une fois l’aventure de ce remake bouclée.

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Sans jamais trahir les fans ou même ses origines, Final Fantasy VII Remake réalise un tour de force en transcendant l’histoire originale, sur la forme comme sur le fond, pour s’adresser aussi aux nouveaux joueurs. Emballé par un discours écolo bienvenue, sa narration globalement maitrisée et son gameplay innovant à mi-chemin entre action et RPG, ce Remake est sans le moindre doute l’un des meilleurs jamais réalisés pour un jeu vidéo; le fruit d’un labeur qui se compte en années. De quoi furieusement aiguiser l’appétit pour la seconde partie, dont la date de sortie n’a pas encore été annoncée, mais qui devrait nous proposer, cette fois, un monde nettement moins… Confiné.

A noter que nous reviendrons très bientôt sur la création de Final Fantasy VII Remake avec les interviews de Yoshinori Kitase, le producteur et Naoki Amagushi, co-réalisateur du titre. De quoi avoir une autre perspective sur la saga.

 



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